Sorti en 1966, ce film « culte » de Gérard Oury a été en partie tourné dans le Cantal. Surtout la scène de poursuite avec les citrouilles.
Louis de Funès est décédé le 27 janvier 1983, à l’âge de 68 ans. Quarante ans plus tard, l’acteur reste intemporel et ses films remportent toujours le succès d’audience à la télédiffusion.
Et à l’occasion du 40e « anniversaire » de sa mort, la rédaction a voulu faire un retour en arrière. En effet, le film La Grande Vadrouille réalisé par Gérard Oury, et sorti en 1966, a été en partie tourné dans le Cantal.
L’histoire du film
En 1942, pendant l’occupation, un bombardier de cinq aviateurs britanniques est abattu au-dessus de Paris. Ses occupants deviennent des parachutes. Deux sont faits prisonniers, les trois autres parviennent à échapper aux Allemands. Le premier atterrit au zoo de Vincennes, le second dans la corbeille d’un peintre en bâtiment, incarné par Bourvil, et le dernier sur le toit de l’Opéra Garnier avant de se réfugier dans la loge d’un orchestre de chefs, incarné par Louis de Funes.
Les deux coéquipiers vont ensuite cacher les aviateurs avant de les aider vers la zone libre, et de là l’Angleterre. Poursuivis par les Allemands, les fugitifs affrontent de nombreuses péripéties lors de leur périple vers la Bourgogne. Enfin ils franchiront la fameuse « ligne de démarcation », avant d’atteindre la zone libre en planeur.
Course-poursuite du côté d’Alleuze
Un film tourné, en grande partie près d’Alleuze, à quelques kilomètres de Saint-Flour. Et aussi, avec l’une des scènes mythiques du film : la chasse aux citrouilles. D’autres lieux du Cantal ont été filmés : Languiroux, la Barge, Auriac de Faverolles, Fridefont.
Le château d’Alleuze
Château féodal construit aux XIIe-XIIIe siècles, il fut longtemps la propriété des évêques de Clermont.
Barrage de Grandval
Aujourd’hui en ruine (du XVe siècle), elle est accompagnée de la chapelle Saint-Illide, reconstruite au XVe siècle.
Les vestiges du château ont été classés monuments historiques en 1927.
Bourvil et de Funès ne sont pas venus dans le Cantal
Louis de Funès et Bourvil sont suivis par les Allemands, dans cette vallée de la Truyère, après avoir franchi une coupe. Il s’agit du barrage de Grandval qui, inexistant en 1942 (date présumée de l’histoire du film), sert de zone de contrôle pour les occupants. Le cavalier du side-car, qui prend une citrouille sur la tête et tombe dans le ravin, n’est autre que le célèbre bender Rémy Julienne…
La scène finale : celle des planeurs a également été en partie tournée dans le Cantal. Et plus précisément sur le plateau de la Chaumette, près de Saint-Flour.
Anecdotes de tournage
L’histoire raconte que c’est une deuxième équipe de tournage qui est venue dans le Cantal. Louis de Funès et Bourvil n’ont jamais mis les pieds dans le Cantal. Ils sont remplacés par des figurants, pour les plans larges.
En revanche, il y avait des figurants de Sanflora : Hubert Chassagnol, Jean Laroussinie, Paul Mestre, Maurice Pignol.
Autre cascade
C’est au début de l’année 1966 que René Clément, le manager de Gérard Oury, rencontre Fernand Malet, ingénieur des divisions ponts et chaussées, pour lui octroyer hommes et matériel pour le tournage de certaines scènes à côté d’Alleuze. C’est fait, Maurice Pignol et Jean Laroussinie se sont portés volontaires. Les deux figurants sont intervenus pour tracer la ligne continue dans la descente qui mène du village de La Barge au château d’Alleuze.
Selon Maurice Pignol, cette séquence a été tournée « à une vitesse folle avec des véhicules qui le suivaient ou le croisaient, me rasant de quelques centimètres ».
Autre événement marquant, le saut à moto de Rémy Julienne, qui a sauté dans le ravin entre Languiroux et le Barça. Cette scène a été refaite pour l’améliorer et un virage, situé au bas de l’Auriac de Faverolles, a été choisi pour une nouvelle prise où le double Gilles Delamarre a également effectué un saut d’une quinzaine de mètres.
Les journées de travail commençaient à 9 heures du matin et se terminaient entre 6 et 7 heures de l’après-midi. Pierrot Prat, hôtelier de la ville basse, a apporté le déjeuner à l’équipe. Les soirées se passaient souvent à l’auberge des frères Blancon dans la Barge d’Alleuze et au son de l’accordéon. Un technicien se rendait chaque soir à Paris pour traiter les clichés de la journée et apporter les clichés de la journée avant qu’ils ne soient vus.