A la recherche de demain / Bas-Rhin. Hop’la, la boutique leader des producteurs locaux

En 2012, à ses débuts, l’atelier de production Hop’la faisait vivre une centaine de personnes dans des exploitations agricoles. Dix ans plus tard, il double le nombre d’emplois (dans les exploitations agricoles) et triple le nombre d’employés. Une success story dans le monde agricole ? « On a réussi à mettre 65 producteurs sous la même ombrelle, il n’y a pas eu d’avance ! », sourit Jean-Thierry Velten, producteur de pommes et de fruits à Schnersheim (Bas-Rhin). L’idée est née un jour de pluie. Quelques agriculteurs, habitués aux marchés, ont réfléchi à la manière d’assurer une capacité d’écoulement durable de leur production, quelle que soit la météo. Que diriez-vous d’un marché couvert ? Des années plus tard, grâce à l’engagement de 14 producteurs, prêts à garantir un projet d’une valeur d’environ 2,3 millions d’euros, la coopérative ouvre ses portes à Oberhausbergen, à dix minutes de Strasbourg.

« Non, nous ne vendons pas des oranges de Sicile ! »

« Nous avons eu de la chance », a déclaré le fondateur Jean-Thierry Velten. En 2013, l’arnaque à la viande de cheval a sensibilisé les consommateurs à la qualité et à l’origine du produit. Le magasin est fondé sur une éthique : pas de revente. Nous ne vendons que ce que nous produisons [soixante-cinq producteurs principalement implantés dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle, NDLR]. Nous avons dû faire beaucoup d’éducation, car nous avons dû expliquer et répéter que nous n’avons pas d’oranges ou de citrons siciliens, que des pommes ! »

Défendant l’hyper saisonnalité et la production régionale, l’espace de vente de 360 ​​m² s’appuie sur différents ateliers (et chambres froides), où la viande charolaise de la ferme d’Ernwein est spécialement préparée. Il est situé à deux pas du magasin. Côté « circuit court » et fraîcheur, ça ne va guère mieux !

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Une offre de produits variée et élargie

Portée par la tendance qui incite les consommateurs à assurer le « bien manger » et à acheter des produits locaux, Hop’la a doublé son chiffre d’affaires en trois ans et malgré l’abandon lié à la crise sanitaire, son développement reste stable. « L’offre s’est étoffée. Nous avons développé une activité de restauration. Un chef a été embauché pour préparer le plat du jour, et les producteurs eux-mêmes se sont investis dans la transformation de leurs produits, compote, purée, pommes séchées », explique Daniel Grandemange, directeur de cette structure pendant cinq ans et demi. De 1 200, le magasin est passé à environ 3 500 références pour répondre aux nouveaux modes de consommation et aux goûts des clients.

Après la spiruline (produite dans les Vosges), Hop’la part par exemple à la recherche de figues ou de noisettes et va ainsi donner un coup de pouce aux opérateurs qui se lancent dans ce type de production.

Comme le voulait le co-fondateur Patrick Messer, éleveur laitier (Durningen), Hop’la tire sa force à la fois de la rigueur de sa démarche et de sa liberté. La coopérative fonctionne comme un laboratoire : elle teste, sans investissements excessifs, et en cas d’échec, elle explore un autre domaine. Petit ou grand constructeur, chacun a son mot à dire sur l’avenir de la structure. Dix ans après sa création, une autre idée commence doucement à émerger, celle d’ouvrir un autre magasin de ce type dans la région.