« Je peux vous assurer que ces odeurs de friture sont très désagréables. Ils entrent dans nos maisons et s’incrustent. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne sent pas la rose », témoigne un voisin du restaurant Le Royal d’Asie à Vannes. L’établissement, ouvert depuis octobre 2021, a reçu plusieurs plaintes du voisinage pour des troubles olfactifs ? n’est pas une odeur que l’on sent tous les jours, mais presque. Cela dépend de la direction des vents », ajoute son mari.
Un commerçant est également concerné. « Je ne peux pas ouvrir mes fenêtres par peur de l’odeur du sable. J’aimerais vraiment trouver une solution amiable pour rendre tout cela plus supportable. »
10 000 € de travaux pour la ventilation
Une série de lettres ont été envoyées au propriétaire et gérant du restaurant, mais aussi à la mairie de Vannes. Le gérant du restaurant, Jianwei Jin, affirme, factures à l’appui, avoir mis le paquet en installant des appareils d’extraction d’air pour un coût total de 10 000 € début 2022. Deux appareils qui filtrent les odeurs de l’arrière cuisine et de l’espace wok de le restaurant
« Nous avons pris conscience de ces coûts en traversant des difficultés liées à la période post-covid et à la hausse des tarifs d’électricité. Pour le commerce, c’est compliqué. »
Il se dit ouvert à toute proposition visant à réduire davantage les odeurs en concertation avec le voisinage pour apaiser les tensions et dit agir sur les recommandations du conseil. « Nous sommes à la hauteur, c’est sûr. S’il y a le moindre inconvénient, nos voisins doivent fournir la preuve », poursuit Jianwei Jin.
Comment mesurer les nuisances olfactives ?
Frédérick Comot a récemment saisi un commissaire de justice (*) pour constater la présence de nuisances olfactives. Pour mieux comprendre comment procéder dans ce type de dossier, nous avons interrogé Maître Laurent Tremblay, président de la chambre régionale des commissaires de la cour de justice de Rennes.
« Quand il s’agit d’odeur, il y a une ambiguïté contrairement au bruit, qui est plus facilement quantifiable. Notre rôle se limite à décrire la situation. Nous donnons la preuve en matérialisant les faits, mais en aucun cas nous ne réglons la polémique. Dans le cas des nuisances olfactives, le problème est la récurrence du trouble. Je recommande donc d’aller plusieurs fois sur le site, à différents moments de la journée, pour voir s’il y a une récidive », explique M. Tremblay.
Lorsque le malaise persiste, il est possible de saisir le tribunal.
Là encore, la victime présumée doit apporter la preuve du caractère anormal des odeurs.
* La profession de commissaire judiciaire a été créée le 1er juillet 2022. Elle regroupe les professions d’huissier de justice et de commissaire-priseur judiciaire.