A Wizernes, dans le Pas-de-Calais, la famille tente de comprendre l’origine de l’inondation de leur propriété dans la nuit du dimanche 15 janvier au lundi 16 janvier 2023. Les dégâts sont estimés à 115 000 euros.
Dans la soirée du dimanche 15 janvier au lundi 16 janvier 2023, la vie de la famille Rousselle a basculé.
« Vers minuit 30, je me suis rendu compte que le chauffage était éteint car on ne l’entendait plus », raconte Stéphanie Rousselle au téléphone.
Il est ensuite allé dans sa chambre et est descendu pour comprendre « pourquoi l’électricité a été coupée ». Au même moment, il entendit son chien aboyer depuis la cave semi-enterrée.
Et ce fut la stupeur : caves et maisons inondées. « Il y avait une fuite par la fenêtre et la porte, qui faisait cinq centimètres d’épaisseur, était tordue », a-t-il expliqué. Lorsqu’il a ouvert la porte, il a constaté que leurs 2 hectares de terrain étaient inondés jusqu’à 2 mètres à certains endroits.
L’entrée de la maison de Stéphanie et David Rousselle, la nuit du déluge.
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© David Roussel
« On essaie de voir si l’eau est plus basse côté grille, on pourra sortir le véhicule de société et le véhicule personnel de mon mari ». Pendant ce temps, la route n’est que très peu touchée, jusqu’à 20 centimètres. Seuls leur maison et le terrain arrière ont été inondés.
De leur côté, les pompiers, appelés, « font un tour dans la cour et repartent immédiatement ». Le niveau d’eau a commencé à baisser à partir de « 3h du matin, 3h30 du matin ». Le lendemain, le niveau d’eau est encore élevé. « Mon mari s’est retrouvé au milieu de la propriété avec de l’eau jusqu’à la taille. » Même maintenant, ils se retrouvent avec une « énorme surface d’eau gelée » dans leur maison.
La cave de la famille Rousselle pendant la crue.
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© David Roussel
Depuis l’inondation, la famille tente de trouver le coupable. La maison de la famille Rousselle se situe derrière la papeterie Wizpaper et à proximité de la ville d’Hallines. Tous deux, situés côté Aa, possèdent chacun une clé et doivent s’entendre pour ouvrir la vanne.
Une erreur humaine peut se produire entre les deux clés. Peut-être une vanne a-t-elle été ouverte en amont, à Hallines, sans prévenir le propriétaire du barrage en aval, ce qui aurait provoqué chez eux une inondation qui a pénétré leur propriété au ras du sol côté pelouse non clôturée.
Mais pour l’instant, elle et son mari ne peuvent que spéculer. « Nous avons des informations selon lesquelles nous sommes en alerte jaune, nous n’avons donc aucune raison d’inonder », a déclaré Stéphanie Rousselle. « Nous reviendrons à Smage Aa et nous lutterons contre les malfaiteurs », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il n’accusait « personne ».
C’est une erreur humaine, dangereuse pour la vie d’autrui. Si nous sommes dans le jardin ou dans le garage, vu la vitesse du déluge, nous pouvons nous noyer.
Interrogée par La Voix du Nord, Agnès Boutel, directrice de Smage Aa, a reconnu la « situation anormale ». Elle a établi que le Syndicat Mixte d’Aménagement et de Gestion des Eaux déclarait « un niveau identique à la crue historique de mars 2002 » alors que le niveau des précipitations était « trois fois inférieur » dans ce cas.
« La vanne s’est-elle ouverte trop tôt ou trop tard ? », s’est-il interrogé, affirmant qu’ils n’étaient pas compétents pour établir la responsabilité.
Le lendemain de l’inondation, le niveau de l’eau était à la hauteur de la taille de David Rousselle à certains endroits sur le terrain.
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