Effets en cascade
Pour compenser la baisse de rendement et de qualité, Véronique Le Floc’h, présidente du CR Bretagne, évoque un « coût de substitution de 100 €/1 000 L ». Et d’expliquer que les viticulteurs devront compenser l’absence de grain en complémentant en concentré : « 5,5 t de grain par hectare de maïs pour compenser le manque d’amidon, soit plus 1 t de soja par hectare de maïs pour compenser le déficit protéique de l’ensilage ». Le responsable syndical évoque également la perte de production de 10 % sur un an déjà constatée à cause des températures élevées. « Sans compter l’augmentation du prix du carburant (+ 20 €/1 000 l sur un an), engrais, coûts de mécanisation, prairies à réensemencer, voire débouchés limités pour les veaux sevrés des élevages bovins viande en raison du manque d’aliment et du prix du concentré ».
Cession de maïs
Dans des circonstances exceptionnelles, des mesures d’envergure imposent la coordination rurale, qui demande aux pouvoirs publics de « reconnaître les 4 départements bretons en calamités agricoles, avec mise en place parallèle d’un plan anti-sécheresse activé dans les meilleurs délais ».
« Pour éviter toute décapitalisation éventuellement irréversible du cheptel, le prix du lait doit être immédiatement augmenté de +100 €/1 000 L en bio et en conventionnel avec un ajustement aux prix payés en Allemagne et aux Pays-Bas ». Pour sécuriser l’alimentation animale pour l’année à venir, Véronique Le Floc’h et son équipe ont imaginé un système de « transfert de maïs en grain non récolté, notamment aux éleveurs de porcs, aux éleveurs de bovins à des prix maîtrisés et sans possibilité de les obliger à respecter le contrats, s’ils favorisent le maintien de l’élevage par leur transmission directe ». Et d’annoncer le prix : « Entre 1 000 et 2 000 €/ha selon la valeur de remplacement par des céréales en équivalent amidon ».