Au pays de Quimper, la météo perturbe l’équilibre des parcours de …

La météo du moment n’en finit pas d’assécher les cours d’eau du pays de Quimper. A-t-elle d’autres conséquences, sur la qualité de l’eau et la santé de la faune aquatique, par exemple ? Éléments de réponse.

1 Des bactéries qui profilèrent

Le problème bactériologique des rivières est la chute du Sivalodet. Technicien des milieux aquatiques au sein du syndicat mixte, Julien Le Dez le rappelle rapidement, mercredi après-midi. Un problème rencontré tout au long de l’année. Mais renforcé par des températures élevées et des niveaux d’eau bas. Le technicien confirme, évoquant « l’effet de concentration des polluants ». Il s’agit donc ici des bactéries fécales, E. coli, qui se multiplient désormais dans l’eau. Conséquence de la présence de fumier et de l’abreuvement direct de certains troupeaux dans l’Odet ou ses affluents. Président du syndicat mixte, Jean-Paul Cozien attire lui aussi l’attention sur le problème. Mais aussi des humeurs : « Tous les éleveurs ne fonctionnent pas non plus comme ça. Nous sommes dans des exceptions, dit-il. Et puis on a parlé de bétail… On pourrait parler de chevaux ».

La présence de bactéries, qui n’affecte pourtant pas la qualité de l’eau, assurent les deux hommes. Qualité jugée « bonne, à très bonne », annonce le technicien. « Quand on voit toutes les études qui ont été menées, on voit que la qualité de l’eau de l’Odet est un objectif pour beaucoup », se félicite le président. « Nous sommes très bons avec les paramètres classiques (nitrates, nitrites, ammonium, etc.), ajoute le technicien. Le seul moins bon indicateur est l’indicateur bactériologique ».

2 Une eau de mer sous surveillance

Ce n’est pas nouveau. Chaque saison estivale en Bretagne, l’Agence Régionale de Santé fait de la surveillance de la qualité des eaux de baignade une priorité. Des analyses sont effectuées régulièrement pour prévenir tout risque sanitaire. Mais ces eaux pourraient-elles, encore plus cette année, être contaminées par la bactérie ciblée par Sivalodet ? D’autant que ces bactéries « peuvent vivre jusqu’à 72 heures » et ont donc suffisamment de temps pour rejoindre la côte. « Pour le moment, ce n’est pas le cas. Mais techniquement, ce n’est pas impossible », assure Jean-Paul Cozien, sans jouer les Cassandre. Notamment, le technicien rassure aussi que les bactéries « n’aiment pas l’eau salée ».

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3 Des poissons qui tirent la langue

Ces bactéries ne sont pas mortelles pour les poissons. Pour Gilbert Souligoux, président de l’AAPPMA de Quimper, le danger pour la faune aquatique est ailleurs. La chaleur et le bas niveau ont, dit-il, un effet « catastrophique » dès le départ. « Dans la partie haute de l’Odet », il observe « des secteurs sans une goutte d’eau ». Il parle aussi de ces « flaques » dans lesquelles certains poissons sont pêchés, à la merci des oiseaux de proie et de l’eau dangereusement chaude.

« Pour vivre correctement, la truite doit être dans une eau entre 4° et 19°. Pourtant, il y a des secteurs, en plein soleil, où il fait 26° », explique-t-il. Pour le moment, l’association de pêche a enregistré « très peu de pertes ». « Mais il y aura une panne », prévient Gilbert Souligoux. Pour éviter le pire, il a été décidé mercredi de pratiquer une pêche de réserve pour relocaliser les poissons vers des zones moins menacées. Opération d’urgence. Et presque sans précédent.

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