Aux Vergers Cancel, le kiwi souffle le chaud et le froid mais tient bon

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Entre gelées tardives, canicule prolongée et manque de main d’œuvre, l’année 2022 n’a pas été de tout repos pour les Vergers Cancel, désormais géant du kiwi à l’échelle nationale et qui terminent actuellement les récoltes.

Une petite année

Une saison « extraordinaire ». A quelques jours de la fin de la récolte des kiwis, Benoit Martinet, responsable culture fruitière aux Vergers Cancel, fait le point. En cause, une météo qui alterne chaud et froid, jamais dans la demi-mesure. « Il y a eu une période de gelées tardives en avril, où la température est tombée à -4 degrés, aussi bien en plaine que sur les coteaux », explique-t-il. « Pour ceux qui n’avaient pas le bon matériel, il y avait des pertes de 10 à 100% de la récolte. » Un mois d’avril froid, suivi de cinq mois de chaleur continue, parfois extrême. « La première vague de chaleur s’est produite fin mai, juste au moment de la floraison, qui s’est déroulée en seulement deux jours. Cela a permis de réduire le tonnage. » Un tonnage qui est à nouveau impacté par les restrictions d’eau en été. Avec seulement 50% d’irrigation, le tonnage a été encore plus affecté. « Une vague de froid tue le fruit. Une vague de chaleur est plus insidieuse car les conséquences ne se voient qu’à la fin, avec des fruits souvent plus petits », explique le directeur général Maxime Gil.

A l’heure des comptes, ce dernier parle d’une « petite année ». « On devrait en quelque sorte arriver au même résultat que l’an dernier, soit 10 % en dessous du tonnage habituel pour le Tarn-et-Garonne. Ça reste en équilibre avec la demande nationale », poursuit-il. Une quantité en baisse mais une qualité qui devrait être au rendez-vous, avec « de bons niveaux de sucre et une bonne qualité gustative. La chaleur n’a fait que repousser la date de récolte, mais ce n’est pas un problème », assure Benoit Martinet.

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Fidéliser la main-d’œuvre

Pour garder une longueur d’avance, Cancel s’est fixé pour objectif de relancer et de diversifier le marché. « Le kiwi vert représente 95 % du marché et nous travaillons pour le maintenir au même niveau. Le reste, c’est le kiwi jaune, où nous avons une demande continue, puis le kiwi rouge, qui est encore une niche mais en laquelle nous croyons. beaucoup », explique le directeur général.

Partage de compétences

Une vision à long terme qui passe par la fidélisation de son personnel, à l’heure où la concurrence peine à recruter. Comme souvent dans le secteur agricole, c’est la main-d’œuvre étrangère qui fait vivre Les Vergers Cancel, attirée par l’arbre fruitier de Moissac. « De nombreux ouvriers viennent six mois par an pour vivre de la récolte. Le conditionnement emploie aussi de nombreux étrangers. On mise sur la fidélité », explique Maxime Gil. Une stratégie que Cancel peut se permettre et qui est devenue un poids lourd de l’économie locale ces dernières années. « Compte tenu de la taille de notre structure et de notre offre, nous proposons du travail toute l’année et veillons à prendre le plus possible des CDI », promet-il.