« Bassins » Un nouveau projet validé de retenue d’eau dans la Vienne

Vendredi 4 novembre 2022 à 09h29 • AFP

Un nouveau protocole sur la gestion de l’eau, qui prévoit la construction de 30 réserves pour l’irrigation agricole, a été entériné jeudi à Vienne, quelques jours après des manifestations contre un projet similaire dans les Deux-Sèvres.

Ce protocole, le deuxième du genre en région Nouvelle-Aquitaine, prévoit notamment la construction de 30 retenues dans le bassin du Clain (ouest du département), destinées à « prélever et stocker l’eau en hiver » pour la restituer aux agriculteurs à des fins d’irrigation en été.

En contrepartie, les usagers s’engagent à réduire de 40% les prélèvements d’eau pendant l’été, l’utilisation de pesticides de 50%, ainsi qu’à reconstruire 22 km de cours d’eau et 100 km de haies sur le territoire, selon la préfecture.

Ce protocole « garantit l’avenir de notre agriculture » car « il repose sur trois piliers : l’évolution des pratiques, la préservation des milieux aquatiques et enfin la sécurisation de ces pratiques par le stockage de l’eau », a précisé le préfet de la Vienne, Jean-Marie Girier, lors d’une conférence de presse.

Cette convention territoriale a été signée par la préfecture, le département, les syndicats agricoles FNSEA et jeunes agriculteurs, la chambre régionale d’agriculture, le syndicat de l’eau du district de Vienne et une quinzaine de communes et intercommunales du territoire.

L’agglomération du Grand Poitiers, à majorité écologiste de gauche, la Chambre départementale d’agriculture, emmenée par la Coordination rurale, et le syndicat local des pêcheurs n’ont cependant pas signé l’accord.

Cela survient après que des opposants au « bassin » – le surnom donné à ces réservoirs – de Sainte-Soline, dans le département voisin des Deux-Sèvres, ont réclamé au gouvernement un moratoire sur ces projets de stockage d’eau à usage. l’agriculture, après des manifestations de plusieurs milliers de personnes ce week-end, et des affrontements avec la police.

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« La signature de ce soir est avec l’accord du ministre de l’Agriculture, du ministre de la Biodiversité et l’accord de Matignon », a précisé le préfet.

Les promoteurs de ces réserves les érigent en condition de survie de l’agriculture dans des conditions de sécheresses à répétition et plaident pour le recours à des pratiques agroécologiques. Ses détracteurs y voient au contraire une « prise d’eau » et une « fuite en avant » du modèle agricole productiviste, ainsi qu’une aberration écologique à l’heure du changement climatique.

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