« Ça va être dur cet après-midi avec presque 40°C », déplorait déjà Régis le matin, qui travaille avec son équipe, « de 7h du matin à 3h30 de l’après-midi », truelle à la main et casque vissé. la façade, à l’emplacement d’une nouvelle voie de bus dans le centre de Bordeaux.
L’intensité et la durée du phénomène, exemple de réchauffement climatique qui provoquera des étés « toujours plus chauds, où 35 degrés seront la norme », sont encore difficiles à prévoir, selon Météo-France.
Mais lundi, les températures étaient déjà supérieures à 30°C dans une grande partie du pays et devraient se situer entre 36°C et 38°C ce mardi dans le sud-ouest et la vallée du Rhône, avec d’éventuelles pointes locales de 39 degrés.
« On s’attend à au moins une durée de huit à dix jours », avec un pic probablement « entre samedi et mardi prochain » (19 juillet), selon Météo-France.
Mardi matin, la Première ministre Élisabeth Borne a appelé tous les ministres à se mobiliser : « La chaleur a un impact très rapide sur l’état de santé des populations, notamment les plus vulnérables. Dans ce contexte, tous les acteurs des territoires doivent se mobiliser ».
Dans le sud-ouest, déjà marqué par des records mi-juin (42,9° à Biarritz au Pays Basque ou 41,9° au Cap-Ferret dans le bassin d’Arcachon) on s’est préparé.
« On arrête à 11h30 »
A Mont-de-Marsan, où le mercure a déjà atteint 38°C lundi, les clients de la Brasserie Le Divan sont positionnés « plus loin », explique la patronne Janila d’Andrea, dont la carte est garnie de « choses plus fraîches comme des salades froides et des soupes ».
A Tosse (Landes), sur sa ferme maraîchère sous serre de 15 000 m2, Fabien Villenave s’est adapté pour limiter les « coups de soleil » sur ses tomates, fraises, haricots verts, poivrons, cultivés sous lignes plastiques : « ça demande une surveillance complète tout au long de la journée, plus courte et des arrosages plus fréquents.
« Dans la serre, le thermomètre peut monter jusqu’à 45-48 degrés », explique l’agriculteur qui a adapté les horaires de ses douze salariés sur deux sites : « Il faut ramasser tôt le matin. » A plus de 30° dehors, « on s’est arrêté à 11h30 ».
Dans le vignoble de Bergerac, « hier on avait 36° et ça monte, ça monte », raconte Anthony Castaing, du Domaine de la Grange Neuve à Pomport (Dordogne).
Ses 15 salariés actuels embauchent actuellement « à 6 heures du matin. M. et démission à 12h. M. au lieu de 13h M. On leur impose des chapeaux, des casquettes et de la crème solaire, mais ils le font seuls ».
Le vignoble est également surveillé. En conversion biologique, le vigneron saupoudre de la poudre de kaolin mélangée à de l’eau sur les feuilles : « Le blanc de cette poudre d’argile repoussera les rayons du soleil. Comme une maison, il vaut mieux peindre en blanc qu’en noir. »
A la laverie République de Rochefort (Charente-Maritime), les gérants boivent « beaucoup d’eau, on se mouille les bras ». Sans ventilateur « ça attise les germes et puis je tombe malade », raconte Annie, qui préfère organiser des brouillons.
Dans les Deux-Sèvres, où près de 200 sapeurs-pompiers ont été mobilisés pour des feux de cultures, le département reste sous « sévère » surveillance pour les prochains jours.
Les premières alertes orange de surveillance canicule pourraient être lancées mercredi pour certains départements.
La canicule va ensuite s’étendre au Centre, à l’Est puis au Nord, elle baissera légèrement puis elle touchera à nouveau l’ensemble du territoire métropolitain, avec une éventuelle canicule à partir de dimanche.