Canola : faut-il semer avant les pluies annoncées cette semaine ?

La pluie annoncée à partir de dimanche épargnera-t-elle la levée des graines de colza ? Terres Inovia fournit des recommandations en fonction des conditions du sol pour décider de commencer à semer ou non.

Faut-il ou non semer son colza ? Difficile de trancher avec des sols souvent très secs et des prévisions de pluie incertaines. Début août, Terres Inovia donne ses recommandations pour les filières liées aux problématiques d’insectes qui nécessitent une levée précoce du colza. La météo prévoit de la pluie à partir du dimanche 14 août pendant quelques jours. Mais Terres Inovia note que « ces prévisions sont hétérogènes au niveau national en termes d’intensité pluviométrique (de 6 à 15 mm) et de dates. »

Acta détaille ces prévisions avec une zone au nord de la diagonale Bordeaux-Besançon où la probabilité de pluie dépasserait 15 mm légèrement inférieure à la zone au sud de cette ligne.

La pluie est indispensable à la levée du colza. Mais pas seulement. La présence de fraîcheur dans le sol et l’état du lit de semence (boueux ou purifié) sont également à prendre en compte pour décider de commencer le semis. Afin d’évaluer la pertinence du déclenchement des semis, Terres Inovia distingue quatre situations. Le plus favorable est un pépinière épurée et la présence de fraîcheur pour laquelle une pluie de 10 mm sera suffisante pour assurer la levée et la croissance du colza. Au contraire, la situation la plus défavorable est un sol limoneux et un profil sec où il vaudra mieux attendre que les bonnes pluies agissent et laisser le sol s’affiner avant d’amorcer les semis.

À Lire  Ressources en eau : la CRC montre une incohérence dans le schéma de l'Office hydraulique de Corse

Terres Inovia, ingénieur dans le Grand Est, Aurore Baillet prend comme exemple une situation avec une orge d’hiver précédente, un lit de semence purifié et une humidité préservée en ayant des terres limitées. La fraîcheur est présente à 4 cm. Il fallait semer, avec un semoir pour augmenter les chances d’une levée de bonne qualité.

Agriculteur à Virey-sous-Bar (Aube), Richard Lacroix prend en compte la nature du sol dans ses stratégies de semis. « Sur mes terres argilo-calcaires, je sèmerai avant les pluies annoncées », a-t-il déclaré le 9 août. Mais sur mon sol argilo-limoneux de vallée sensible à la fonte, les semis se feront après les pluies pour éviter la fonte de la croûte qui peut bloquer l’apparition de la graine de colza. »

Des agriculteurs ont déjà pris la décision de semer, comme Nicolas Jadoul, à Clermont-en-Argonne (Meuse), avec un semis direct le 6 août après la pluie et des graines de colza qui ont montré les premiers cotylédons le 11 août. D’autres producteurs jouent la sécurité et préfèrent attendre compte tenu de leurs sols très secs.