L’Etat est obligé d’intervenir de plus en plus souvent pour que les indemnisations cessent et que le système ne soit plus pérenne. Aujourd’hui, le risque sera mieux réparti entre les agriculteurs, les assureurs et l’Etat, qui a débloqué 600 millions d’euros dans l’enveloppe. L’assurance ne sera toujours pas obligatoire, mais cette réforme vise à doubler le nombre d’agriculteurs assurés.
Même les vignerons n’ont pas été épargnés ces dernières années, notamment à Menetou-Salon : « Récemment on a eu 2016, où on a presque tout perdu à cause des gelées tardives », se souvient Pierre Clément, vice-président de l’appellation vin. « Puis en 2020, à cause de la sécheresse. On a fait cinquante pour cent de moins. Et puis en 2021, où il y a eu des pertes très importantes dues aux gelées printanières. Ça fait quand même beaucoup d’événements sur une période assez courte. »
Les assureurs couvriront désormais jusqu’à 50 % des dommages avec une franchise de 20 %. Plus de 50% est pris en charge par l’Etat. Un bon compromis pour Pierre Clément, qui a vu sa prime d’assurance augmenter l’an dernier après le gel de 2021 : « Elle a augmenté de 25 à 30 %. Et dans la nouvelle version de l’assurance climat, il paraît qu’on peut bénéficier d’une aide jusqu’à 70 %. % ».
Il n’est pas nécessaire de recourir au système plutôt contraignant et administrativement compliqué des calamités agricoles. Il a exigé le classement de la commune en catastrophes naturelles. Les frais seront calculés sur la base du rendement moyen des cinq dernières années, moins le meilleur et le pire. Un mode de calcul qui n’est pas forcément favorable à l’appellation Menetou-Salon, confrontée à trois menaces en cinq ans : « C’est globalement une bonne aide », selon Pierre Clément. « Cela a déjà aidé dans le passé. Tout le monde devrait être assuré. Ce n’est que mon avis personnel, mais je sais que si nous n’avions pas été assurés ces dernières années, nous ne serions pas là aujourd’hui. »
La prime représente généralement environ 2,5% du capital assuré. Les agriculteurs qui ne sont pas assurés recevront toujours des remboursements pour les inciter à rejoindre le système, mais à un niveau inférieur.