L’agroclimatologue ITK a encouragé les industriels de l’agroalimentaire et les investisseurs à aider financièrement la transition agricole pour réduire l’empreinte carbone de l’assiette française, lors de la conférence Agrofinanzas.
« L’année 2022 avec ses neuf événements climatiques au-dessus de la normale pour la saison (à la mi-octobre, ndlr) et les gelées tardives que nous avons connues est un exemple de ce que nous connaîtrons en 2050 », prévient d’emblée Serge Zaka, agroclimatologue pour ITK au colloque Agrofinance organisé par le groupe Réussir-Agra et AgroParisTech Alumni le 18 octobre au Sial.
Et rappeler aux industriels et aux investisseurs l’impact que ces événements ont eu sur les différentes cultures (maïs, orge de printemps), les productions fourragères et laitières.
Face à « ces constats alarmistes », l’agroclimatologue interroge les industries agroalimentaires : « il va falloir s’adapter au changement climatique et l’atténuer en réduisant les émissions de carbone et en stockant du carbone »
66% des émissions de gaz à effet de serre liées à l’alimentation proviennent de la production agricole
« Entre 25 et 30% des émissions de gaz à effet de serre d’un Français transitent par son assiette selon diverses estimations », précise Serge Zaka. 66 % des émissions générées par la production agricole et seulement 6 % par l’industrie agroalimentaire elle-même, selon les chiffres de l’Ademe cités par l’agroclimatologue.
Et l’expert de l’ITK de conclure que « la décarbonation de l’industrie agro-alimentaire doit nécessairement passer par un accompagnement à la décarbonation de la production agricole ».
Pour cela, Serge Zaka propose deux leviers :
Comment réduire les émissions au niveau de la production agricole ?
Pour réduire les émissions de la production agricole, Serge Zaka estime que l’industrie agroalimentaire peut jouer un rôle à travers diverses mesures, notamment :
Des mesures qui, selon lui, devraient être complétées par un accompagnement des consommateurs à changer leurs habitudes : « réduire la consommation de viande rouge ou mieux la consommer, réduire le gaspillage alimentaire, mieux informer les consommateurs sur les émissions totales de leur produit ou éviter la délocalisation de la production ». « . des gaz à effet de serre par les importations », énumère Serge Zaka.
Comment inciter l’agriculture à davantage stocker du carbone ?
L’industrie agroalimentaire devrait également aider les agriculteurs à adopter des pratiques qui stockent le carbone. Se référant aux chiffres du rapport Inrae 4 pour 1 000, il cite :
Si la mise en place de haies bocagères améliore la biodiversité, l’agroclimatologue souligne en revanche qu' »elles stockent peu de carbone et représentent un coût très important ».