Comment les exploitations agricoles aveyronnaises s’adaptent-elles au changement climatique ?

La Chambre d’agriculture a organisé ce vendredi 18 novembre une matinée d’échanges sur le changement climatique, qui promet d’impacter l’activité agricole dans le futur et nécessite une adaptation raisonnable et concertée.

Précipitations imprévisibles, saisons changeantes, sécheresses récurrentes… Quelle sera la météo demain ? Les climatologues et les prévisionnistes affûtent leurs armes pour proposer la modélisation la plus précise possible des changements météorologiques que la planète connaîtra dans un avenir proche. Il s’agit de l’économie générale du pays, et surtout de l’agriculture, qui vit de la terre, de l’eau et du soleil qui la nourrissent. Dans ce contexte, « Ferme Aveyron » est d’autant plus prudente que la longue période sèche depuis le printemps dernier, qui s’est à peine écoulée, a changé les cartes, notamment dans le domaine du fourrage, de la culture et de la culture des plantes fourragères.

Fédérer les initiatives 

Mais « les agriculteurs n’ont pas attendu les changements climatiques pour se développer, mais ils se sont remis en question très tôt face à l’évolution des normes », prévient Anthony Quintard, agriculteur et secrétaire de la chambre d’agriculture, qui ne veut pas abandonner la conviction que la profession reste attentiste, voire fataliste, face aux conséquences météorologiques. « Ce qui est important, poursuit-il, c’est que chaque agriculteur ait fait des ajustements, parfois un peu empiriques, sur son exploitation. Il faut globaliser les solutions qu’on a pu se fixer les uns aux autres pour mieux comprendre ce vers quoi on peut tendre ». ensemble pour réussir cet ajustement en mettant en avant toutes les initiatives ».

Multiplier les leviers d’action

Afin de bien comprendre toutes ces évolutions, en fonction de la situation actuelle, la Chambre d’Agriculture et son Service Environnement et Diversification dirigé par Catherine Adnet, ont organisé ce vendredi 18 novembre à Sébazac, une matinée de rencontres et d’échanges, en présence de le climatologue Vincent Caillez qui a travaillé au sein du projet « Adaptation des Pratiques Agricoles au Changement Climatique » (AP3C). Près de 200 participants, agriculteurs, étudiants, conseillers de la chambre, gestionnaires de l’eau, organisations professionnelles, ont pu nourrir leur réflexion des interventions de Sandra Frayssinhes et Benoit Delmas, experts en agronomie au sein de la chambre, du climatologue Vincent Caillez et des nombreux témoignages qui ont marqué cette rencontre.

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Au final, chacun a pu comprendre « que l’efficacité viendra de la multiplication des leviers car il n’y a pas de recette unique », confie Anthony Quintard, confirmant que l’objectif des horaires de travail de ce matin « était d’être positif ». Et ne perdons pas de vue que l’avenir des acteurs du territoire est en jeu, car l’objectif est clair : « Il faut maintenir de nombreux agriculteurs impliqués dans des activités créatrices de valeur ajoutée. Tout cela est menacé par le climat. . » Il n’est pas question que ce dernier légifère, donc l’ajustement est en cours.

Impacts et pistes de réflexion

Les projections agroclimatiques à l’horizon 2050, évoquées par le climatologue Vincent Caillez, sont basées sur les quatre stations météorologiques du département. Il en résulte des printemps de plus en plus précoces et plus secs avec un risque permanent de gelées tardives, ce qui se traduit par un démarrage plus précoce de l’herbe, le risque d’un rendement réduit, mais aussi la possibilité d’un semis d’été plus précoce. Les projections montrent également la survenue d’étés plus secs et une augmentation du nombre de journées chaudes à très chaudes, affectant la disponibilité de l’herbe, entraînant un risque de stress thermique et hydrique plus important sur les cultures et nécessitant une adaptation pour le confort thermique des animaux.

Face à la situation, quelles solutions ? Parmi les rangées d’arbres, on retiendra la mise en place de semis en association avec du miel immature en automne pour pallier les difficultés d’implantation aux périodes habituelles de fin d’été. Et, qui plus est, l’adaptation des bâtiments d’élevage pour accueillir les animaux pendant les journées d’été trop chaudes et l’installation de haies et d’arbres qui fournissent non seulement de l’ombre aux animaux, mais aussi le bon microclimat…