Comment les lecteurs de Web-agri ont-ils vécu l’année 2022 ?

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Fin 2022 – début 2023 : le moment idéal pour faire le bilan de l’année agricole écoulée. C’était aussi le sujet de l’enquête réalisée sur Web-agri mi-décembre, dont les résultats vous ont fait réagir. Comment les lecteurs ont-ils vécu ces derniers mois ?

steph72′ en a parlé à un autre éleveur du coin : il a produit 10l de moins de lait par vl que l’an dernier ! « Sur beaucoup d’exploitations c’est la même chose : baisse importante de la production laitière », poursuit-il. Alors il se demande : « Quand allons-nous en tenir compte dans le prix du lait ? » Il se plaint également de la faiblesse de celui-ci. « (…) Les bonnes années, les filières laitières, elles en ont chaque année, en spoliant une partie de la rémunération des éleveurs », pointe-t-il.

Prix du lait encore trop bas

Voir à ce sujet la Voix des lecteurs : Et vous, produirez-vous plus ou moins de lait en 2022-23 ?

Selon pink, « Sodiaal propose des volumes supplémentaires jusqu’au 15 janvier ». « Ça sent le lait bon marché », ajoute ce lecteur. Malheureusement, certains y répondront en entrant dans la spirale volume + investissement. On parle déjà d’une baisse des prix en 2023 et qu’adviendra-t-il des charges ?? »

Rémi n’est pas d’accord : « Il faut arrêter de se plaindre : le lait à 45 centimes le litre, ça rapporte. Je fais 400 000 l sur 80 ha et c’est largement suffisant ! C’est vos systèmes qu’il faut revoir ! Vos remorques mélangeuses 365 jours par an, par exemple, grugent le bénéfice. Une bonne part de pâturage limite déjà bien les coûts. (…) »

« Il ne faut pas être du même monde et surtout ne pas avoir le même calculateur », rétorque steph72, précisant que « le résultat n’est pas proportionnel au chiffre d’affaires ». « Avez-vous doublé vos débits privés ? Ou n’avez-vous pas connu la sécheresse? il se demande. « Il aurait fallu au moins 500 €, juge-t-il, ajoutant qu' »il va falloir ramper du mauvais maïs − je n’ai jamais vu un maïs aussi peu laitier − jusqu’à la prochaine récolte pour ceux qui ont réussi à s’approvisionner … »

Une sécheresse historique

« 15 000 € sur 9 mois par an revient à 1 250 €/mois, donc rien d’exceptionnel », précise Patrice.

Avant de revenir sur la sécheresse : « Cet été, les plantes, et le maïs en particulier, ont souffert, les animaux ont souffert et nous, les agriculteurs, avons souffert aussi. Je ne veux pas paraître alarmiste, mais il y a un gros tremblement de terre qui approche et l’administration ne le voit pas venir. Sodiaal et compagnie pourraient manquer de lait et chercher d’autres cieux. »

À Lire  Le confort, ils n'en veulent plus !

Il espère toutefois « (…) qu’ils seront mieux placés pour négocier avec la grande distribution ? Ne serait-il pas plutôt ironique ? » J’avais un peu d’espoir dans la loi Egalim2 : douché ! Il dit alors. Pas étonnant puisque les politiciens n’ont pas le courage de faire de vraies lois. Résultat : les producteurs sont découragés ! Mais quand une ferme vend ses vaches, c’est définitif !! Aucune laiterie ne réagit, on rentre dans le mur tranquillement. Dans ces conditions, la nouvelle génération sera absente des abonnés, et elle aura raison. Quand je vois le prix du lait en septembre − 45 cts contre 63 cts aux Pays-Bas, 60 cts en Belgique et en Irlande, auxquels s’ajoutent l’Allemagne, 50 cts en Pologne et encore mieux que nous en Roumanie − il y a un sérieux problème. Beaucoup de courage à ceux qui continuent la production, mais la pénurie pourrait changer le rapport de force. (…) En attendant continuons, tout va bien, même si le réveil pourrait être brutal. »

Inflation et pénuries de matières premières

« Savencia disait devant les députés qu’il fallait mettre la main à la poche… 474 € la tonne en janvier 2023, soit 13 € d’augmentation par rapport à décembre, si c’est mettre la main à la poche ! » Ça me réconforte sur le fait qu’ils ne sont que des menteurs et que nos chers députés ne sont que des oui-oui-oui !! Gibbs s’énerve.

Pour Tetrapac, « la non-reconnaissance des éleveurs laitiers en 2009 donne les résultats d’aujourd’hui ». Ses bilans et ses perspectives sont pour le moins pessimistes : « A cette frustration générale se sont ajoutés les fortes hausses de prix et le manque de disponibilité des matières premières. La météo est venue clore les débats. 2023 sera une très grosse année de pénurie laitière pour toutes ces raisons. L’agriculture comme l’industrie se raisonnent sur des décennies. Pas de plafond + pas d’énergie = pas de lait. On va importer de plus en plus. Belle souveraineté alimentaire… »