Controverse. Toujours fermé, le musée du Plessis-Patte-D’Oie tente de survivre sur le parking du supermarché

L’automne est souvent une période importante pour le musée du Plessis-Patte-d’Oie, situé au nord de Noyon. Le temps où les cucurbitacées sont patiemment cultivées par une trentaine de bénévoles de l’association. Saison à vendre aussi, que ce soit pour coïncider avec les fêtes d’Halloween ou pour garnir nos assiettes à soupe. La fête de la citrouille est traditionnellement organisée à la ferme-musée où des légumes d’automne décorent le musée et ses tableaux anciens, comme une salle du début du siècle dernier, une maison reconstruite du XIX siècle ou encore une forge et un four à pain. . Mais cette année encore : rien de tout cela. Le musée, vieux de 30 ans, reste étroitement fermé en raison d’un avis officiel interdisant aux membres de visiter le musée. C’est sur le parking du supermarché que les membres de l’organisation ont « fêté Halloween » ce samedi.

Pas de musée depuis le confinement

« Depuis que nous sommes emprisonnés par le Covid, nous n’avons pas pu retrouver notre musée », explique Antoine Tchissambou, président de l’association, occupé à charger des butternuts, potirons et potimarrons dans une grande remorque en fin de journée de vente sur le parking . du supermarché Leclerc à Ham (Somme). Après trente ans d’existence, l’organisme n’a plus le droit d’entrer dans son musée. « Nous sommes en conflit depuis près de deux ans, rappelle le président de l’association, la mise en demeure est tombée officiellement en décembre ». Le coeur du problème : « Après l’inspection, des anomalies auraient été constatées dans notre secteur, on nous dit qu’il y a un risque d’effondrement du bâtiment ». La mairie, propriétaire de l’immeuble, explique qu’elle doit « obtenir un budget pour faire des réparations ». « Mais pour l’instant, on ne voit rien venir, on se pose encore des questions », assure Antoine Tchissambou. Les travaux sont à la charge de la municipalité qui a mandaté un avocat pour ce dossier. « On peut dire que les relations avec la municipalité sont très difficiles », a souligné le président. En général, il minimise les risques : « Si ça doit tomber, ça ne se fera pas en un jour ! », dit-il.

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Les membres se morfondent

Aujourd’hui, s’il regrette le poste « pour la culture du musée », Antoine doit retrouver de l’argent. « S’ils nous prêtent les murs, il faut quand même payer l’électricité, le chauffage : toutes les charges », explique-t-il. Pour vivre, il faut organiser des animations et quelques ventes de citrouilles par exemple. Début octobre, ils étaient à Gournay-sur-Aronde pour rafraîchir les rues de la ville en battant le grain au fléau, en pressant le jus de pomme… A cette époque ils étaient à Guiscard pour vendre leurs cucurbitacées. En décembre, nul doute qu’ils fabriqueront le vieux beurre au marché de Noël de Guiscard. « Cela fait aussi un peu ressortir nos membres », a déclaré le président. Il insiste : « Notre amitié, c’est aussi des relations sociales. Nous avons encore beaucoup de personnes âgées, de retraités, qui viennent me voir et me disent qu’ils ne supportent pas de sortir de chez eux : pour eux, le musée est une sortie. L’un d’eux qui est tombé malade et a dû rester à la maison pendant trois semaines est venu me voir et m’a dit : « Antoine, si je reste à la maison, je vais mourir !

Le petit musée accueillait environ 1 500 personnes chaque année, dont le festival de la citrouille. Ses membres espèrent pouvoir, pourquoi pas, honorer le prochain, à l’automne 2023…

Le maire de la ville refuse systématiquement de répondre aux sollicitations de la presse concernant le musée.