C’est un petit pavillon de 110…
C’est un petit pavillon de 110 mètres carrés, construit dans les années 80, à Aigrefeuille-d’Aunis. Il n’y a pas de grande maison de design ici, belle, pleine de technologie, conçue pour être autonome. La maison de Karine et Franck Ménard est comme la plupart des gens.
La famille Ménard, parents enseignants à La Rochelle, deux lycéens de 16 et 18 ans, sont sensibles à l’environnement sans être fondamentaux. Il fait attention à ce qu’il achète, continue de manger de la viande et cultive son potager dans les jardins publics de la ville. C’est presque une famille normale. Mais plusieurs points sont intéressants : l’heure n’apparaît pas dans le four, il n’y a pas de lumière, il n’y a pas de grand écran dans le salon, il ne fait pas trop chaud, on discute dans le noir… Il y a aussi un poêle à bois. et des panneaux solaires sur le toit.
Mallette magique
Après une apparente accalmie, les Ménard sont passés à l’action ces dernières années : depuis trois ans, ils participent au challenge « Positive Energy Family », un projet national relayé par les mairies et impliquant des bénévoles de ts soutiennent ceux qui veulent réduire leur consommation. « Nous voulions faire des travaux pour améliorer notre espace de vie. Il y avait des raisons économiques mais j’ai une bonne opinion du gaspillage, de la qualité des choses. Je suis fille et petite-fille d’agriculteur et il y a du sens dans ce que nous produisons », déclare Karine.
Pour Franck, c’est aussi l’occasion d’effectuer une analyse de puissance et de bénéficier de conseils techniques. Le couple ne sera pas déçu. Grâce à la mallette pédagogique, nommée « mallette magique » par Karine, qui possède de nombreux appareils de mesure, une petite famille installe un capteur qui enregistre l’écart de température dans toutes les pièces de la maison et relève attentivement les compteurs. Les Ménards ne manquent pas de surprises. Karine ne savait pas que, lorsqu’elle était debout, les appareils de sa maison utilisaient de l’électricité.
Nous avons compris le fonctionnement de la maison, le jour et l’heure à laquelle nous l’utilisons. J’ai paniqué à propos du sèche-linge. Nous l’avons laissé branché tout le temps quand nous ne l’utilisions pas beaucoup. « Leur chaudière n’est pas réparée par erreur et elle s’éteint dans la journée quand personne n’est à la maison. Les jeunes passent beaucoup de temps sous la douche…
Nouvelles habitudes
Il ne faut pas faire une révolution dans la famille mais il faut changer certaines habitudes. Les Ménard ont installé le câblage électrique, et surtout, tout libéré ! Micro-ondes, lave-linge, box TV… Autres conseils : des aérateurs sur les robinets pour réduire de moitié leur consommation d’eau et des rideaux de laine aux fenêtres. Or la chaudière est toujours réglée à 16°C, ce qui peut sembler bas. Dès que vous vous réveillez et que vous vous promenez dans la maison, la température monte à 17°C. Parfois le four brûle, parfois le soleil brille et nous nous habillons chaudement. C’est tout à fait supportable », confie Franck.
Après le passage de la caméra thermique, ils n’ont finalement pas changé l’ancien PVC et les deux cadres lumineux, qui fonctionnaient toujours bien, mais ils n’ont apporté que quelques améliorations. « C’est ce que nous sommes ». Nous avons trouvé cela très intéressant. Nous étions a permis d’évaluer la situation et d’améliorer notre utilisation, sans dépenser trop d’argent. On se rend compte aussi que ça coûte cher de se suréquiper », explique le couple.
Des choix payants
Et ça paye. Depuis plusieurs années, leurs factures de gaz et d’électricité n’ont pas bougé : 1 180 euros par an, ce qui est toujours raisonnable. Ca tombe bien, grâce aux équipements solaires installés depuis une dizaine d’années, ils produisent l’électricité qu’ils vendent : 2 100 euros par an. A une époque d’endettement élevé, des conséquences de la guerre en Ukraine entre autres, la famille Ménard est prudente mais ne se préoccupe plus de l’explosion des prix.