Les prix de l’énergie continueront d’augmenter en 2023. Si le gouvernement maintient de nombreuses subventions, comme le bouclier des prix, d’autres disparaîtront.
Nos factures énergétiques devraient baisser en 2023. Alors que la guerre en Ukraine se poursuit et que les pays européens tentent de se sevrer du gaz et du pétrole russes, les entreprises et les ménages français devront encore compter sur les aides pour éviter que leurs dépenses n’augmentent. Pour y parvenir, l’exécutif a agrandi de nombreux appareils en 2023, mais aussi en a créé de nouveaux. Franceinfo fait le point sur les aides dont vous pourrez bénéficier à partir du 1er janvier.
Le bouclier tarifaire reconduit en 2023
Cette aide vise à limiter la hausse des prix de l’énergie à 15 %. Au-delà, l’Etat s’engage à prendre en charge le surplus de « l’ensemble des ménages, des copropriétés, des logements sociaux, des petits commerces et des petites communes », explique l’administration. Prenons l’exemple de la facture mensuelle de gaz des ménages : la hausse moyenne sera de 25 euros par mois en 2023, alors qu’elle atteindrait 200 euros sans blindage tarifaire. Pour ceux qui se chauffent à l’électricité, la majoration sera d’environ 20 euros, contre 180 euros sans bouclier. Pourtant, ces calculs gouvernementaux sont parfois « surestimés », expliquent des experts à franceinfo.
Des chèques énergie, « fioul » et « bois » distribués d’ici au printemps
Au printemps 2023, 5,8 millions de foyers recevront automatiquement un nouveau chèque énergie. Le montant sera « entre 48 et 277 euros, selon les revenus et la composition de la famille », détaille le ministère de l’Ecologie. Ce chèque énergie dit « classique » peut servir à régler les factures d’énergie et de chauffage, ou « certaines dépenses liées à la rénovation énergétique des logements ».
Pour cet hiver, le gouvernement a également lancé le chèque exceptionnel « opération carburant », d’un montant de 100 ou 200 euros selon les revenus et la situation familiale. Vous pouvez postuler jusqu’au 31 mars 2023. Le chèque « exploitation bois » (de 50, 100 ou 200 euros) peut être obtenu jusqu’à fin avril 2023.
Une indemnité carburant pour remplacer la remise de 10 centimes à la pompe
Oubliez les 10 centimes le litre de carburant versés directement par l’État aux stations-service. Ce rabais à la pompe se termine le 1er janvier. A la place, l’exécutif crée une allocation carburant de 100 euros pour « les 10 millions de travailleurs les plus modestes », précisent les services de l’Etat. Pour en bénéficier il faut faire partie des 50% des ménages les plus pauvres et avoir besoin de son véhicule (voiture ou deux-roues) pour aller travailler.
Cette aide est individuelle et peut donc s’élever à 200 euros cumulés pour un couple, dans le cas où les deux personnes utilisent leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail. Pour l’obtenir, il faut en faire la demande sur la page des impôts, en mentionnant notamment le numéro d’immatriculation du véhicule et son numéro d’immatriculation. « L’aide de 100 euros sera alors versée directement sur le compte bancaire que vous aurez communiqué à l’administration fiscale, sans aucune démarche supplémentaire de votre part », précise l’exécutif.
Le dispositif « MaPrimeRénov » rehaussé en 2023
Cette aide publique au renouvellement énergétique augmentera l’année prochaine. Les primes individuelles vont évoluer pour les ménages « très modestes et modestes », respectivement de 3.000 et 1.500 euros, explique le ministère de la Transition écologique. Les forfaits de « renouvellement global » et les plafonds de travaux éligibles seront également augmentés en 2023, pour « augmenter l’accompagnement des ménages modestes » dans ces projets.
En revanche, MaPrimeRénov ne peut plus servir de subvention à l’installation de chaudières à gaz, dans le but de « réduire progressivement notre dépendance aux énergies fossiles », rappelle le ministère. La prime de 1 000 euros pour le remplacement d’une chaudière au diesel par une au gaz sera également supprimée à partir du 1er avril.
L’aide pour les entreprises les plus énergivores prolongée
Les aides dites « gaz électricité », touchent les entreprises les plus consommatrices et dureront jusqu’à fin décembre 2023. Pour l’obtenir, certaines conditions doivent être remplies : que la dépense énergétique pendant les périodes demandées « porte sur plus de 3 % [de ] Chiffre d’affaires 2021 », et que l’entreprise « a subi une augmentation d’au moins 50 % du prix de l’énergie pendant la période de demande d’aide, par rapport au prix moyen payé en 2021 ». Toutefois, cette aide est soumise à des plafonds et son montant varie en fonction de la situation de l’entreprise.
Un « amortisseur électricité » mis en place pour les TPE-PME
Ces aides concernent les très petites entreprises (TPE) disposant d’un compteur d’une puissance supérieure à 36 kVA, ainsi que toutes les petites et moyennes entreprises (PME). Ces entreprises ne bénéficient pas du bouclier tarifaire. Concrètement, le dispositif permettra de « réduire, à la moitié des volumes d’électricité consommés, le prix annuel moyen de l’électricité à 180 € [le mégawattheure] », hors coût d’acheminement vers le réseau et hors taxes.
Cette aide dure un an et ne nécessite aucune action de la part des entreprises. Les PME qui bénéficient déjà du dispositif « gaz électricité » pourront cumuler les deux aides.
La baisse de la TICFE maintenue pour toutes les entreprises
La contribution au service public de l’électricité, ou taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE), sera à nouveau ramenée au niveau minimum légal européen en 2023, soit 0,5 euro par mégawattheure. Cette mesure, qui touche toutes les entreprises, « représente un soutien de 8,4 milliards d’euros aux entreprises pour les années 2022 et 2023 », précise le gouvernement.