Le paysan était la richesse de la France. De tout temps et de tous temps elle a écrit l’histoire du pays, tant en le nourrissant en temps de paix qu’en combattant en temps de guerre. Il n’a jamais renoncé à défendre la terre, « sa » terre qu’il a labourée, semée et récoltée. Il n’a jamais résisté aux efforts répétés des champs, aux contraintes de l’écurie, à ce dur labeur qui commence à l’aube et se termine tard le soir. Jour après jour pendant des années sans presque aucun jour férié. Et pour seul bénéfice un revenu modeste qui à l’époque suffisait à la vie de la ferme.
Nous avons compris que ce métier d’agriculteur était un métier du passé. Au milieu de l’autre siècle, à la fin des années 1950, quand ce qu’on a appelé l’exode rural a commencé, le paysan était déjà devenu une espèce en voie de disparition. Mais à la fin de la guerre, parce qu’on lui demandait de nourrir le peuple, il l’a fait avec succès, massivement, demandant à la terre et aux troupeaux de donner de plus en plus, et même plus, avec le succès que l’on accordait alors à l’agriculture intensive.
Aujourd’hui ces images semblent lointaines. L’agriculteur est devenu un entrepreneur qui se débat comme la plupart avec les aléas de la vie, les équipements, les stocks, les emprunts et les dettes, une énergie trop chère, un temps trop sec, la pression financière de la grande distribution et bien souvent un revenu qui ne correspond pas bien à ses revenus. travailler.
Ainsi, en quarante ans, la France a eu quatre fois moins d’agriculteurs qui cassent tout, il n’en reste plus que 400 000 – les derniers des Mohicans. Plus de la moitié ont plus de 50 ans et sont préoccupés par l’avenir de l’agriculture. Certains souffrent de déboires, parfois de dépression, les suicides ne sont pas rares. Cependant, la plupart sont devenus, selon les cas, des entrepreneurs à la tête de vastes exploitations ou de fiers artisans de leurs micro-exploitations biologiques.
Mais tous sont attaqués par des militants qui, au nom de l’écologie, dénoncent le monde agricole et sa façon de produire. Cet « agribashing » leur reproche indifféremment l’usage d’engrais chimiques, de pesticides ou d’antibiotiques, la production de masse, la pollution des cours d’eau, l’épuisement des sols, la maltraitance des animaux, sans oublier la prolifération des méga-bassins ou réservoirs d’eau. indispensable pour les cultures.
Cette offensive trash et très urbaine contre l’agriculture est injuste car elle ne résout pas, généralise certains cas particuliers, ignore les efforts déjà consentis pour des pratiques vertueuses, et se soucie au fond peu d’un monde rural qui lui est étranger. Le paysan français n’a pas besoin d’être constamment instruit ; par expérience il sait réfléchir avec lucidité sur son propre destin. Faisons-lui confiance.