Parmi les 18 communes girondines victimes de la crue exceptionnelle de février dans la Garonne en février 2021, celles qui ont été touchées par les crues sont en état de guerre depuis deux ans et s’arment pour faire face à une nouvelle recrudescence dans l’eau. France bleu Gironde s’est rendue à Floudès, commune 100% inondable du sud de la Gironde.
Une prise de conscience du risque
« On va le nettoyer un peu cet été pour le restaurer, mais on n’y habitera plus », assure Jacqueline, debout au milieu de ce qui était son salon jusqu’en février 2021. Tout le rez-de-chaussée a été endommagé par les inondations – l’eau est montée à 1,40 mètre ; elle et son mari ont donc décidé de vivre seuls au premier étage de leur grande maison.
« Ce n’étaient que des chambres mais quand il y a eu une inondation, on a rénové le haut, tout est neuf, tout est propre », sourit-il. Le couple a pu refaire une cuisine, un salon, grâce à l’argent des assurances, et ils n’ont pas eu à se plaindre.Après cette catastrophe naturelle, les assurances ont bien fait leur travail dans la ville. « Je pense qu’il n’y a personne qui se plaint du comportement des assurances », révèle le maire François Quirin.
Selon lui, depuis l’inondation, de nombreux habitants ont adapté leurs habitations au risque, notamment en les équipant d’un câble ou en séparant le réseau électrique du rez-de-chaussée et du premier étage. « Il y a une vraie prise de conscience », a-t-il ajouté.
La commune de Floudès était également consciente du risque : elle a investi dans un bateau de sauvetage pour pouvoir ravitailler les riverains bloqués en cas d’inondation. L’investissement – que les communes voisines ont également réalisé – est nécessaire selon le maire, car la seule mission des pompiers est d’évacuer, en assurant le ravitaillement. Le bateau à moteur a coûté plus de 12 000 euros, dont un tiers financé par l’Etat.
« Je suis le pilote principal du bateau – a expliqué l’édile Michaël Martinez – si par hasard une autre inondation se produit, car je suis en train d’équiper ma maison. » Aujourd’hui, il construit un ponton de deux mètres de haut chez lui (à ses frais). « Je vais mettre un amarrage pour le bateau de la mairie et j’en ai acheté un petit pour le mien, au cas où. »
Michaël fait partie de la réserve municipale de sécurité civile créée après le sinistre. « Il y a 12 membres de la réserve sur la commune, sur une centaine d’habitants », annonce fièrement le maire François Quirin. Les municipalités voisines ont également créé leur propre réserve – Barie en avait une.
« Des agents communautaires communautaires auxquels s’ajoutent ces bénévoles des réserves de la sécurité civile, soit suffisamment de personnes pour assurer la surveillance des digues », explique Lucile Janché, encadrante technique du Gémapi (Gestion du milieu hydrique et prévention des inondations). A la Communauté Réolais du Sud Gironde.
Il a préparé et supervisé les travaux de réfection des digues de la Garona, sur les deux rives. Elles ont été réalisées entre avril et septembre 2022, « une vingtaine ont été réparées, ce qui représente un maigre kilomètre ».