La deuxième partie de notre présentation des exploitations sélectionnées pour les Trophées de l’Agriculture 2022, organisée en partenariat avec la Chambre d’Agriculture de la Drôme et Le Dauphiné Libéré. Verdict le mercredi 16 novembre, lors de la soirée de remise des prix, à l’Espace Cristal des Portes-lès-Valence.

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À Chatuzange-le-Goubet, Thierry Clairfond a investi dans deux trackers solaires
Hier à 5h24

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| mis à jour hier à 17h30
« Ma facture d’électricité a baissé de 800 à 1 200 euros »
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Avec ses deux suiveurs solaires installés dans son champ, Thierry Clairfond génère de l’électricité qui est utilisée dans les poulaillers et l’élevage de veaux. Photo par le DL/F.F.
Dans la catégorie « Énergie agricole », trois prétendants : Thierry Clairfond, basé à Chatuzange-le-Goubet, produit son électricité grâce à deux suiveurs solaires installés sur le terrain, qu’il a préféré aux panneaux de toiture. Le Clos de l’Orme d’Edmond Tardieu, situé à Vesco, produit des copeaux de bois pour alimenter les chaudières à bois en plus des cultures et de l’élevage. Clair fruits, de Christian et Adrien Clair, basée à Loriol-sur-Drôme, allie la production d’électricité à la protection de ses vergers de cerisiers. Trois applications très intéressantes dans lesquelles l’innovation et les nouvelles technologies sont au cœur de l’appareil.
À Vesc, une diversification originale au Clos de l’Orme
Il l’avoue ouvertement : Thierry Clairfond aime sortir de l’ordinaire et des installations futuristes. Avec son exploitation de 3 200 m² de poulets de chair et de 159 emplacements pour veaux de boucherie (il cultive aussi des céréales) à Chatuzange-le-Goubet, il sentait que son coût énergétique allait augmenter. « En 2017, avec mon deuxième poulailler, j’ai doublé mes factures d’électricité de 1 000-1 500 euros par mois à 2 500 euros. »
Des plaquettes de bois pour les collèges de Die et Montélimar
L’agriculteur cherchait des solutions. Il a pensé aux panneaux solaires sur les toits de ses immeubles, mais il n’a pas vraiment été convaincu par l’idée jusqu’à ce qu’il découvre les suiveurs solaires d’OKwind, basé en Bretagne. Deux ont été installés dans leur champ voisin en 2019. Chacune propose un panneau solaire de 75 m², produisant 12,5 kWh à pleine puissance.
Particularité de l’installation : les trackers tournent avec le soleil pour toujours conserver la meilleure orientation, en s’adaptant à la saison. Au sommet, une girouette avertit si le vent est trop fort. Au-dessus de 40-50 km/h, le tracker descend pour réduire la résistance au vent.
Cette électricité produite est utilisée pour éclairer et ventiler les bâtiments avicoles et faire fonctionner les trayeuses pour les veaux. Quant au chauffage, il s’agit d’une installation au gaz.
Prix de pose : 75 000 €. « Ma facture d’électricité est passée de 800 à 1 200 euros et bientôt je pourrai en revendre une partie à EDF », explique l’agriculteur, ravi de son investissement.
Et d’ajouter : « L’installation est à part, à une hauteur de 7 mètres, ce qui me permet de cultiver sous blé, maïs ou autres plantes. Et en cas d’incendie, il ne mettra pas en danger mon élevage de poulets, contrairement aux panneaux sur le toit. »
À Loriol-sur-Drôme, chez Clair fruits, on produit des cerises et de l’électricité
Edmond Tardieu, sa femme Fabienne et son fils Pierre-Antoine produisent des copeaux de bois pour chaudières à bois. Photo par DR
Montrer qu’il est possible de diversifier sa production, en combinant la polyculture, l’élevage de moutons et de vaches pour la viande et la production de copeaux de bois pour les chaudières à bois. C’est le pari accepté par le Clos de l’Orme d’Edmond Tardieu, sa femme Fabienne et son fils Pierre-Antoine, qui habitent Vesco depuis cinq générations. La famille a eu cette idée originale en 1999 en installant une chaudière à copeaux de bois pour chauffer la ferme.
Lors de rencontres avec des passionnés d’énergies renouvelables, Edmond Tardieu s’associera aux plombiers-chauffagistes d’ÉnergiFrance, installé tout près à Dieulefit, pour produire la fameuse plaquette de bois pour chaudières à bois. Des bûcherons coupent des arbres dans une futaie irrégulière, selon un plan d’aménagement précis et encadré.
« Les arbres les moins beaux sont abattus, ce qui permet à d’autres de pousser et de produire des graines naturelles », explique Edmond Tardieu. Au total, 1 000 hectares de forêt privée, appartenant à la quarantaine de propriétaires de l’Association des Syndicats Libres du Haut-pays de Dieulefit, fournissent le bois. La forêt est certifiée PEFC pour assurer la traçabilité avec les clients et garantit que le bois est local, les copeaux de bois sont certifiés Chaleur bois qualité +.
Une première en France pour le secteur des fruits à noyau
Edmond Tardieu stocke les puces sous ses grands hangars dont les toits sont équipés de panneaux photovoltaïques, produisant de l’électricité verte qui est vendue à EDF. Les copeaux de bois alimenteront notamment les chaudières des collèges de Die et de Montélimar, ainsi que les chaudières des particuliers.
Enfin, le Clos de l’Orme est équipé d’un séchoir solaire : l’air chaud est récupéré sous le toit de la tour à moutons et sert à sécher le fourrage des moutons et des vaches au printemps et à l’automne, lorsque la température extérieure est fraîche et humide.
Après avoir expérimenté sur 2 000 m2 de vergers, Adrien Clair va étendre l’équipement à 3 hectares. Photo par le DL/F.F.