Une étude de Global Chance montre que depuis 1998 EDF est confronté au risque de fissuration. Mais l’électricien ne dit rien. Et il se retrouve pris dans un problème inexpliqué pour le moment.
Reporter rapportait en mai qu’EDF ne pouvait pas être pris au dépourvu par le problème de corrosion de tension affectant 12 de ses 56 réacteurs nucléaires, qui avaient déjà fait face à ce phénomène… en 1984. Le 15 juin, il a donné une couche de Global Chance au-dessus des mémoires vides de l’électricien français. Expérience en France et aux Etats-Unis, multiples travaux de recherche depuis trente ans… EDF connaissait le danger, confirme l’association.
Dans son rapport, Global Chance explique qu’une fissure avait déjà été découverte dans le circuit d’arrêt du réacteur (RRA) de Civaux 1 [1] en mai 1998 lors d’une importante fuite d’eau. Pour éviter que cette panne ne se reproduise, EDF a immédiatement remplacé les pièces appropriées des circuits RRA de tous les réacteurs du parc, après en avoir amélioré la conception et la fabrication. « Il est étrange que ni EDF, ni l’ASN [Autorité de sûreté nucléaire], ni l’IRSN [Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire] n’aient retenu ce passage. C’est peut-être le manque d’information le plus important que nous ayons eu sur cette question », a déclaré le physicien nucléaire Bernard Laponche et co-auteur du rapport lors d’une conférence de presse.
Plusieurs explications avancées
Auparavant, des fissures avaient été détectées en 1975 dans des réacteurs américains à eau bouillante. Cette découverte a entraîné la fermeture de 27 installations outre-Atlantique et lancé plusieurs projets de recherche sur l’origine de ces ruptures de canalisations. Suite aux alertes de 1984, les acteurs de la filière française -IRSN, Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), EDF et Framatome- se sont emparés du sujet depuis le début des années 2000 à travers de nombreuses thèses et programmes de recherche, comme l’énumère Global Chance dans son rapport . .
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« Tout cela n’est pas dit, car tout ce travail en est encore au même point, car nous n’avons pas d’explication propre à ce phénomène, ou plutôt, nous en avons plusieurs », a déclaré M. Laponche. En effet, depuis qu’EDF a alerté l’ASN en octobre 2021 sur les premières fissures liées à la corrosion sous contrainte, plusieurs raisons sont apparues : caractéristiques de l’acier, contraintes mécaniques, phénomène chimique lié à la circulation de l’eau dans les conduites, dû à la « stratification thermique ». Mélange eau très chaude et très froide dans certaines parties du circuit, problème de soudure…
La dernière explication présentée par le président de l’ASN, Bernard Doroszczuk en mai dernier, porte sur les RRA de 1 300 et 1 450 mégawatts (MW) des circuits d’injection de sécurité (RIS) [2] et des réacteurs terminaux (MW) pour la « géométrie de ligne ». A cela, les experts de Global Chance ajoutent deux autres indices : le problème de la « fissuration par fuite » – lorsqu’un alliage particulier pour le tuyau et le soudage et différents alliages sont utilisés – et l’erreur de « fissure à chaud lors de la solidification ». .
Le nucléaire compromis ?
Interrogée par Reporter, l’ASN a démenti avoir dissimulé des informations sur la fissure qui a provoqué Civaux 1 en 1998. Les fissures constatées en 1998 et 2021 ne sont pas de même nature et n’ont pas la même cause, a assuré la police nucléaire. « Des expertises conduites après l’échec de Civaux 1 en 1998 ont révélé des dégradations dues à la fatigue thermique [3]. »
Le risque de fissuration dû à la fatigue thermique est connu et les circuits sont contrôlés tous les dix ans par ultrasons pour le prévenir. En revanche, les fissures découvertes dans le même réacteur en 2021 sont des « nouveaux types », « leur mécanisme de dégradation n’est pas la fatigue thermique, mais la corrosion sous contrainte. ”nature de ces échecs en série.
Même retour de l’IRSN. « Le problème Civaux RRA de 1998 résulte de la fatigue thermique d’un site de mélange d’eau chaude et d’eau froide. en distinguant les défauts thermiques des défauts de corrosion sous contrainte. Les causes de ces défauts sont également différentes, c’est pourquoi l’IRSN ne se réfère pas à l’avis donnée par la RRA de Civaux en 1998.
L’institut a déjà traité une dizaine de cas – « à l’échelle de plusieurs dizaines de réacteurs sur plusieurs décennies », précise M. Dubois – de corrosion sous contrainte. « Mais ces cas particuliers ont expliqué les raisons (contamination chimique généralement inégale et/ou état particulier des conduites de vapeur) et des modifications sont prévues pour éviter la reproduction de ces cas. […] A ce stade et sans préjudice, EDF n’a détecté aucun contaminant pouvant expliquer le CSC. […] Ces dernières erreurs sont nouvelles et inattendues. Leur ampleur est particulièrement inédite. »
« Il est probable que les EPR seront concernés par les mêmes phénomènes. »
En tout cas, ce problème de corrosion sous contrainte place EDF dans une situation très difficile, selon Laponche. En avril, l’ASN a demandé à l’électricien de fournir une « stratégie pour faire face au problème de la corrosion sous contrainte », c’est-à-dire un programme complet de contrôle, d’experts et de réparations, pour l’ensemble du parc nucléaire. Ceci, dans un mois. L’exercice est « absolument horrible » et dangereux, tant l’origine de ces échecs est inconnue, selon le physicien et membre de Global Chance : « Selon la cause, le remède peut être utile ou inutile. S’il s’agit d’un problème de conception du tuyau, cela ne vaut pas la peine de remplacer la section défectueuse tout en conservant la même conception. Et quelles méthodes de soudage peuvent être utilisées si le soudage peut également être en cause ? »
L’IRSN est bien conscient de ce problème. « Les conditions des réparations seront déterminées pour que ces défauts ne se reproduisent pas, sans garantir que ces mesures permettront de régler le problème une fois pour toutes », précise Dubois dans un mail au Reporter. (périodicité, etc.) faire l’objet d’un examen par EDF pour détecter dans les meilleurs délais toute nouvelle apparition de pannes.
Pour M. Laponche, ce problème de contrainte de corrosion met en péril l’allongement de la durée de vie des réacteurs existants au-delà de 50 ans et le programme de construction de nouveaux réacteurs. « Aujourd’hui, la moitié du parc est fermée. Et vous n’avez pas de mots du gouvernement, accusant l’ASN de rejeter et d’abandonner le choix entre assurer une sécurité maximale et assurer une production maximale d’électricité. par les mêmes phénomènes ! »
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