Est-ce dû à l’emprisonnement ? Agrandissement de maison, aménagement intérieur… Les délais de réalisation de travaux dans les maisons ont explosé à Toulouse.
En près de 25 ans de travail, Grégory Amorin n’avait jamais vu cela. Cet entrepreneur est à la tête de la GAPC, une entreprise de 9 salariés, spécialisée dans la plomberie et le chauffage à Toulouse.
« La demande a explosé », dit un plombier-chauffagiste
Il prévient : « Aujourd’hui, les échéances pour une nouvelle salle de bain, par exemple, ne sont pas avant septembre », en regardant son calendrier de planification de chantier. « La demande a augmenté, je le constate aussi auprès des architectes d’intérieur que je rencontre. Cela touche tous les prestataires, du concepteur lumière au carreleur en passant par l’électricien ».
En attendant, Grégory Amorin accepte de faire « des réserves extrêmes », quitte à réduire ses soirées et ses jours de repos. « Je n’ai pris que deux semaines depuis la première prison, une semaine cet été et une semaine à Noël ».
Une clientèle à la recherche d’un meilleur confort de vie
Grégory Amorin s’est dit le premier surpris par cette situation. « Beaucoup de gens ont dû se rendre compte que leur refuge ne fonctionnait pas assez bien lors de leur premier verrouillage », explique-t-il. « Alors ils veulent réaménager leur intérieur, se sentir chez eux. » Auparavant, Grégory Amorin était appelé, dans de nombreux cas, pour des travaux « nécessaires ». Maintenant, il y a aussi des consommateurs qui veulent un meilleur confort de vie.
En conséquence de ce qui précède, les délais de livraison dans les usines augmentent et des problèmes d’approvisionnement commencent à apparaître. En matière d’intégration, par exemple, la société toulousaine CGEM fait face à un carnet de commandes qui se poursuit jusqu’à l’été. Son travail est au-delà du sommet de la performance.
Des maisons avec piscine
Architecte du centre ar-quo à Toulouse, Patrice Cagnasso a l’habitude d’être au service des particuliers. Il confirme être « très exigeant » pour des logements « où il faut conjuguer un bon cadre de travail », pour la construction de maisons avec piscine « pour des familles parisiennes en quête d’une bonne qualité de vie », ou pour des gens simples. agrandissement du bâtiment. L’agence où travaille Patrice Cagnasso compte six architectes. « Nous avons dix sites démarrés et dix projets en cours de planification », lit-il. L’architecte toulousain ne peut pas déposer de nouvelles demandes de permis de construire « avant deux mois ».
Le BTP face à « un goulot d’étranglement »
Patrice Cagnasso a également déclaré qu’il devait traiter avec des entreprises de construction. « Il y a une forte demande », confirme Mathieu Gai, patron d’EMC, une entreprise de sciage et de bois à Cugnaux, dans la grande ville de Toulouse. « Nous n’emménagerons pas pour de nouveaux clients avant septembre. »
Ces entreprises de construction ont toutes des défis de recrutement similaires. Un problème structurel, mais qui prend aujourd’hui une autre direction, avec une demande croissante. Jonathan Sutra, secrétaire général de la Fédération française du BTP de la Haute Garonne note : « Nous sommes comme une bouteille. « Ces entreprises, qui sont de type artisanal, ont une capacité de production limitée ».
4 000 postes à pourvoir
Jonathan Sutra est d’accord : ces experts ont encore une mauvaise image. Il avoue : « Il y a un problème d’attractivité. Par erreur. Le secteur de la construction « paye bien », avec un potentiel de « bonne performance de l’emploi », notamment dans le développement énergétique.
Selon les estimations de l’Association française du bâtiment, il y a au moins 4 000 postes à pourvoir dans le BTP de Haute-Garonne. Le secteur emploie actuellement 34 000 personnes. Jonathan Sutra explique :
Nous comptons plus de 6 000 entreprises du BTP en Haute-Garonne. Mais 90 % d’entre elles ont moins de 10 salariés.Les entreprises, elles sont nombreuses. C’est le nombre de travailleurs qui manquent dans les entreprises. Ils ont tous du mal à recruter. Ce déséquilibre, qui n’est pas nouveau, est aujourd’hui mis en évidence avec une demande croissante. Ces entreprises n’ont pas d’équipes pour répondre à plusieurs projets en même temps.
Un effet covid sur la rénovation de logements
A l’opposé du marché du logement neuf, « dont l’activité a baissé de 25% en 2020 », Jonathan Sutra voit en effet « un pic d’activité dans la rénovation de maisons individuelles ». Et présentant la conjonction de plusieurs événements : « Le travail à destination des particuliers a pu reprendre facilement, après la fermeture. On peut aussi parler de l’effet covid ! Les particuliers ont eu le temps de réfléchir lors de la première détention. une importante aide de l’Etat avec la PrimeRénov’. Certains ont aussi plus épargné, ils partent moins en vacances ».
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