Avec la flambée des prix de l’électricité et du gaz, votre facture d’énergie pourrait augmenter de 10 à 15 % cet hiver, alors qu’elle pèse déjà lourdement sur le budget des ménages. Depuis la rénovation de sa maison en habitat passif, Cédric a considérablement réduit ses besoins en chauffage. Sa facture annuelle est passée de 1 700 à 500 euros. Témoignage.
Lorsqu’il a acheté il y a cinq ans sa maison à Kerlouan dans le Finistère, Cédric Gruénais s’attendait à ce que sa facture de chauffage soit élevée. Surtout, précise-t-il, que « la chaudière à gasoil date de Mathusalem ». Résultat : un score de 1 700 euros par an.
La maison, construite en 1967 sur deux niveaux, possède certes d’épais murs de pierre, « mais ce n’est pas tout », précise son propriétaire, qui s’est lancé, en 2018, dans un important remodelage pour rendre sa maison passive.
Première étape : l’isolement. Cédric opte pour le revêtement extérieur en douglas. De la ouate de cellulose est injectée entre le bois et les murs d’origine. A cela s’ajoutent les fenêtres en triple vitrage et surtout une VMC double flux pour limiter les déperditions de chaleur tout en renouvelant l’air des pièces.
Le début ? Grâce à un échangeur de chaleur, la chaleur de l’air provenant de la maison est distribuée à l’air provenant de l’extérieur. L’air frais arrive à peu près à la même température que celui qui sort.
Pour isoler la maison, bardage extérieur en douglas et ouate de cellulose soufflée entre le bois et les murs d’origine
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© Cédric Gruenais
Ces travaux, Cédric Gruénais en mesure les bénéfices. Sa facture énergétique tourne désormais autour de 500 euros par an. L’ancienne chaudière a été sauvée. Le Finisterre n’utilise que des radiateurs électriques à inertie sèche pour les journées très froides. « Sinon, je peux facilement m’en passer », dit-il. Il fait tout cela. Je consomme moins d’énergie et j’ai réduit mon empreinte environnementale.
Erwan Abgrall a créé en 2009 son entreprise de construction d’abris passifs bio-sourcés. « Construire mieux avec moins » est la philosophie de cette entreprise basée à Plounéour-Brignogan, Nord Finistère. « C’est très facile de faire du travail passif ici, explique l’homme d’affaires. Les contraintes climatiques sont idéales dans le Finisterre, où les hivers sont relativement doux. »
Avec un besoin en chauffage très faible, une maison passive de 100 m2 consomme en moyenne 150 euros par an, la saison de chauffe étant les mois de janvier et février, précise Erwan Abgrall. Je ne recommande pas le réchaud car il est trop puissant. l’électricité du panneau est suffisante. Il faut 1 000 watts pour chauffer une maison de cette taille, pas plus. »
La maison passive, développée en Allemagne au début des années 90, est construite sur trois critères à certifier : isolation performante, herméticité et ventilation double flux. « Le confort thermique n’est pas seulement lié à la température de l’air, mais aussi à la température des murs qui vous entourent – plafond, murs et sols – qui doivent être bien isolés, souligne le constructeur de Plounéour-Brignogan. L’utilisation du triple vitrage est nécessaire pour rendre le bâtiment performant, de la même manière qu’il faut éliminer les ponts thermiques car ce sont ces passages qui favorisent les déperditions de chaleur ».
Le concept est simple : la chaleur dégagée par l’homme et les appareils électriques associée à la lumière du soleil répond efficacement aux besoins de chauffage.