2022 est l’année la plus chaude et la plus sèche jamais enregistrée en France. Et le mois d’octobre, de loin, est le mois où les conditions de température inhabituelles ont été les plus fortes. « Nous avons enregistré des écarts de +2,1°C à +2,3°C en juin, juillet et août par rapport à la normale. En octobre, l’erreur était de +3,5°C », a analysé Serge Zaka, agroclimatologue à l’ITK, rencontré Sima à Paris.
Ces conditions météorologiques que la France a enregistrées en 2022 seront « normales d’ici 2050 », prévient l’expert. Dès lors, une question demeure : l’agriculture française saura-t-elle s’adapter rapidement à cette mutation ? Pour Serge Zaka, les effets négatifs de la météo enregistrés cette année « montrent comment s’adapter, et surtout, changer nos modèles agricoles. »
« L’agriculture est loin d’être prête au changement climatique »
« Nous n’avons absolument aucune stabilité dans le secteur agricole. Nous semblons l’être. On dirait qu’on a fait un effort. Mais l’année 2022 a montré, avec la perte de rendement annoncée, que nous ne sommes pas prêts. »
Cela dit, les améliorations génétiques de ces dernières années ont réduit l’impact sur les rendements : « Pour le blé tendre, les pertes de rendement ont été moins importantes en 2022 qu’en 1976, autre année de référence chaude. » 70 % des efforts qu’il faudrait faire pour s’adapter au climat changement ne s’est pas fait », précise l’agroclimatologue, qui nuance à l’époque son bilan. « Pour rassurer les agriculteurs qui veulent rester, le secteur agricole a su surmonter de nombreux problèmes. Nous avons pu nous redresser après la Seconde Guerre mondiale, nourrir la France et contribuer à nourrir le monde, le monde agricole en a la capacité. »