Le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, a été poursuivi à la Cour des petites créances pour des travaux de plomberie non rémunérés en 2018 et 2019. L’affaire a finalement été réglée à l’amiable plus de deux ans après les faits.
Selon des documents consultés par Radio-Canada, les travaux ont été effectués entre le 18 octobre 2018 et le 31 janvier 2019 dans un immeuble de l’avenue De Bougainville, dans le secteur Montcalm, à Québec. Radio-Canada peut confirmer que M. Duhaime n’est plus propriétaire de l’immeuble qu’il a vendu.
La facture remise à M. Duhaime par Plomberie-Pro Québec s’élève à environ 5 600 $ et est payable au plus tard le 28 février 2019.
Devant le refus d’Éric Duhaime de payer la somme due, le vice-président de Plomberie-Pro Québec, Martin Garon, lui fait parvenir une mise en demeure un an plus tard, en mars 2020.
Les travaux ont eu lieu dans un immeuble du quartier Montcalm.
L’entrepreneur a alors clairement averti le conservateur en chef que le refus de payer entraînerait des poursuites judiciaires.
Si vous ne vous y conformez pas, nous engagerons contre vous les poursuites judiciaires nécessaires pour récupérer ce qui nous est dû, sans autre mise en demeure, a-t-il expliqué.
Devant la Cour des petites créances
L’affaire n’a manifestement pas été résolue à l’automne 2020, car l’entreprise s’est tournée vers la Division des petites créances de la Cour du Québec pour obtenir une indemnisation.
Dans des documents datés du 20 octobre 2020, Martin Garon réclame près de 8 000 $ à Éric Duhaime, le total lié au travail et aux intérêts gagnés durant la période. Il affirme n’avoir reçu aucun paiement partiel au dossier.
Selon les plaignants, Éric Duhaime a refusé de payer ses factures en raison d’un dégât d’eau à une résidence.
Cependant, l’entrepreneur décline toute responsabilité en prétendant que ses employés n’ont pas fait la finition.
La maison où les travaux ont été effectués est située sur l’avenue De Bougainville, à Montcalm.
Entente à l’amiable
Radio-Canada a réussi à joindre M. Garon le mardi matin pour avoir une explication.
Il a confirmé qu’un accord à l’amiable avait été négocié entre les parties quelque temps après l’enregistrement de l’affaire à la Cour.
Vous savez, dans mon domaine, ce n’est pas toujours facile d’être payé. Il y a des bons, des mauvais et des mauvais contrats, explique Martin Garon. Je peux vous dire que je suis satisfait de l’entente négociée avec M. Duhaime.
L’entrepreneur a également déclaré avoir obtenu un nouveau contrat sur l’immeuble appartenant à Éric Duhaime il y a environ un an. Tout s’est déroulé selon le plan.
Lorsqu’on lui a demandé pourquoi le procès n’avait pas été formellement terminé à la division des petites créances, Martin Garon a dit qu’il avait oublié de le dire au tribunal.
Tu sais, je ne fais pas ça tous les jours, dit-il.
Duhaime s’explique
Au courant des révélations de Radio-Canada, Éric Duhaime a choisi de réagir via son attaché de presse, Cédric Lapointe.
M. Duhaime a embauché cet entrepreneur il y a 4 ans. Travail terminé. Une partie du travail est vraie, d’autres sont en litige, a-t-il expliqué.
L’entrepreneur a fait valoir ses droits légaux et l’un des dirigeants de l’entreprise a conclu une entente à l’amiable avec M. Duhaime. Le même entrepreneur a ensuite effectué d’autres travaux sur M. Duhaymé.
Le chef du Parti québécois (PQ) s’est agacé mardi lorsque des journalistes lui ont demandé de commenter une poursuite à la Cour des petites créances contre Éric Duhaime.
Je ne commenterai pas les factures, les loyers et les poursuites d’Hydro pour la plomberie d’Éric Duhaime. Je suis ici pour parler de l’avenir financier du Québec, lancé par Paul St-Pierre Plamondon, brandissant le cadre financier que son parti vient de dévoiler.
On a chacun notre style et nos priorités, si M. Duhaime fait campagne sur son projet de loi, c’est à lui, c’est à lui de commenter, a ajouté M. St-Pierre Plamondon, qui se targue depuis 17 jours de faire une campagne positive en évitant débat personnel et attaquer directement son adversaire.
Pendant ce temps, le co-porte-parole du soldat québécois Gabriel Nadeau-Dubois a dénoncé le comportement du chef conservateur.
Quand j’ai vu ça dans les médias cet après-midi, je me suis dit : « Coudonc, est-ce que ça va s’arrêter un jour ?
Ce n’est pas fort. Présentez-vous pour le poste de premier ministre du Québec, puis laissez toutes ces révélations se produire. Je me sens très ordinaire, a-t-il poursuivi.
L’histoire se répète
Radio-Canada a consulté des documents qui révèlent que l’ancien animateur de radio devait près de 14 000 $ à Québec.
Photo : Radio-Canada / Philippe Kirouac
Au cours des derniers jours, le chef conservateur a dû se défendre pour avoir évité la forclusion de deux de ses immeubles à Québec en raison de factures de taxes municipales impayées.
Selon un sommaire décisionnel adopté par le comité exécutif de Québec plus tôt ce mois-ci, l’ancien animateur de radio a accumulé environ 14 000 $ en factures impayées.
M. Duhaime prétend avoir arrangé la situation.
Hier, il a aussi avoué qu’il payait ses taxes scolaires en retard.
Le Centre de services scolaire de la Capitale a obtenu un verdict contre l’homme politique le 8 juin 2021.
Ce n’est qu’après avoir reçu la visite d’un huissier que M. Duhaime a été contraint de payer un montant total de 2 519,45 $ pour mettre fin aux poursuites judiciaires contre lui.
Avec les informations de Yannick Bergeron