l’essentiel
Après le Covid, des problèmes juridiques et des surprises liées à l’état de l’immeuble, Hutot de Latour accueillera ses locataires en 2024.
Le second œuvre attaqué sous peu
Après bien des péripéties et le passage du temps de près de deux décennies, l’hôtel particulier Hutot de Latour sur le Gravier à Agen est bien parti pour renaître à l’aube de 2024. Un projet de restauration et de transformation en appartements a été confié en 2019 à aux bons soins du Grŵp Angelys basé à Perpignan. Cette entreprise familiale de restauration spécialisée a dû faire face à des vents contraires en s’attaquant à ce dossier « serpent de mer »: l’épidémie de Covid, des restrictions successives et une âpre bataille judiciaire dont Angelys a hérité et qui a dû se régler par l’intermédiaire d’avocats et de notaires. Une situation qui a traîné en longueur jusqu’en 2022. Entre-temps, le groupe a également dû faire face à un changement d’architecte du patrimoine. « Il fallait ajouter à cela une petite surprise sur l’état général du bâtiment, une partie de la toiture était dans un état moins bon que prévu, des poutres tombaient et la charpente faiblissait par endroits aussi », souligne le fondateur du Grŵp Angelys Frédéric Batlle.
Éléments classés respectés
Ces dangers et ces pertes de temps appartiennent désormais au passé, et après avoir dans un premier temps imperméabilisé cette maison en partie classée « monuments historiques », le gros œuvre est terminé pour laisser place aux travaux de finition. (plomberie, chauffage, carrelage, menuiserie, faïence, peinture et climatisation pour un ou deux penthouses). Les 17 lots d’appartements du corps principal de cet hôtel particulier et ses anciennes écuries ont été conçus par l’architecte du groupe, Loris Calvache. Projet R+1 et 2 avec les combles. Les 17 futurs appartements haut de gamme ont tous trouvé acquéreurs : des investisseurs privés démarchés par Angelys, qui ont également réalisé une mission de commercialisation parallèlement aux différentes phases de travaux. Des investisseurs privés d’Aquitaine, de la région toulousaine et parisienne, ainsi qu’un Agenais d’origine qui souhaite revenir vivre à Agen. Les 17 copropriétaires, dont certains ont bénéficié d’une défiscalisation au titre des monuments historiques, sont réunis dans une assemblée syndicale libre des Hutot de Latour. « Ils aiment la pierre et surtout pour cette demeure », précise le P.D-G. Une assemblée qui sera dissoute dès que la résidence sera soumise à occupation prévue au premier trimestre 2024. Les visites confiées aux agences immobilières devraient débuter en octobre ou novembre prochain. « 80% des appartements seront loués et 20% seront occupés par les propriétaires. Le chantier avance, nous espérons qu’il sera bien développé avant l’été ».
Un jardinier sera recruté le moment venu pour « le parc et les plantations que les propriétaires veulent économiser l’eau et qui résisteront à ce climat semi-continental. Une réflexion est en cours », note la fondatrice Angelys. Les investisseurs sont impliqués dans la prise de décision et les parties prenantes dans la décoration finale de chaque appartement. Tous les matériaux sont nobles. La façade telle que présentée sur le visuel final devrait être terminée à l’automne. Rehaussé d’une maçonnerie en charbon et d’une gamme chromatique aménagée, il fait partie des espaces protégés à rénover justement avec le grand escalier d’honneur, l’extraordinaire bibliothèque, les parquets massifs, les boiseries et les tapisseries du 18ème siècle qui ont été restaurées et conservées. Ces restrictions ont été ajoutées à la lettre par Angelys.
17 résidents
Encore quelques mois à patienter avant la réforme.
17 appartements (T1, T2, T3 et T4) sont sur le point de voir le jour. D’une superficie comprise entre 40 m2 et 110 m2 pour les plus grands, avec loggias, jouissance des jardins pour les logements du rez-de-chaussée et une place de parking pour la majorité des appartements. Des box sont répartis dans les anciennes écuries. Au-dessus de ces écuries, deux appartements sont en cours d’aménagement. L’entrée principale des habitants se fera par la rue des Généraux-Arlabosse par un grand vestibule et une porte cochère, eux aussi restaurés.
Les logements, surtout les plus spacieux, s’expriment autour des pièces nobles de la demeure et surtout des salons d’apparat. Les menuiseries d’origine et refaites seront isolantes du bruit, mais les réparations ont été prises en charge par le service des monuments historiques de la Drac.