Rencontres photos à Arlesdossier
Le photographe ghanéen, aujourd’hui basé au Royaume-Uni, âgé de 93 ans et exposant à Arles, est un amateur d’art et l’un des pionniers du photojournalisme africain.
James Barnor est devenu photographe par accident. On le voyait en enseignant, il se projetait en électricien voire en policier. Enfant, le Ghanéen, aujourd’hui âgé de 93 ans, n’aurait jamais pu imaginer quel genre de carrière il aurait. Cette « chance », comme aime à le répéter le père de huit enfants. Né à Accra sur la Côte-de-l’Or (ex-nom colonial du Ghana) en Afrique de l’Ouest, le vieil homme à la frêle silhouette est l’un des pionniers du photojournalisme en Afrique et dans le monde, et l’un des premiers à avoir photographié en couleur. Pour cela, ses archives seront exposées aux Rencontres d’Arles, où il remettra en son nom le prix, une bourse de 10 000 euros.
Dans sa paisible maison de retraite de l’ouest de Londres, où il vit depuis plus de quinze ans, James Barnor est toujours très bavard. Est-il fier de la distance parcourue ? « Et pourquoi pas ? » il répond avec un sourire. Ce prix, espère-t-il, aidera les jeunes talents. « La photographie est faite par des gens qui ont l’argent pour acheter des appareils photo. Mes pensées et mon cœur vont toujours aux plus pauvres », dit-il. Son appartement offre un contraste saisissant entre les dernières technologies et les vieilles photos disposées dans tous les recoins. « Je suis le lien vivant entre le…