Flambée des prix de l’énergie et des intrants, sécheresse, lois Agec, difficultés de recrutement… 2022 a été une année de tous les défis pour les maraîchers nantais.
« L’année 2022 a été marquée par la guerre en Ukraine, les phénomènes météorologiques, les difficultés de recrutement, la loi Agec, l’accent mis sur les attentes environnementales… » souligne Régis Chevallier, vice-président de la fédération nantaise des maraîchers. L’explosion du prix de l’énergie a eu un impact fort sur les serriculteurs qui explorent d’autres options énergétiques, comme le photovoltaïque ou la pyrolyse des films plastiques recouvrant la laitue de maïs. Une structure d’achat-revente de CO2 a également été créée pour conclure des contrats à long terme avec les fournisseurs et sécuriser les approvisionnements. Et l’achat groupé de GNR est en discussion. « Il faut être plus pertinent en matière d’énergie », estime Jean-François Vinet, serriculteur de la région nantaise. 2023 sera décisive. »
Autre difficulté : la météo, avec un été caniculaire marqué par une absence de précipitations de 30 à 35 %, seize arrêtés préfectoraux de restriction d’eau, puis un automne trop doux qui a perturbé les marchés. « Il faut être présent dans tous les cas quand on parle d’eau et d’environnement », précise Régis Chevallier. Il faudrait aussi clarifier la loi climat et résilience sur l’artificialisation du zéro, pour que les structures agricoles ne soient pas prises en compte dans l’artificialisation. »
40 % de saisonniers venus de pays tiers en 2022
Un autre défi est le recrutement de la main-d’œuvre. Des activités sont menées auprès des jeunes et des demandeurs d’emploi pour les attirer vers le maraîchage. Cependant, le recrutement devient chaque année de plus en plus difficile. En 2022, 40 % des saisonniers recrutés (hors muguet) venaient de pays tiers, 25 % d’Europe et 35 % de France. En 2022, la fédération des jardiniers nantais a signé un contrat avec une entreprise chargée de trouver de la main-d’œuvre marocaine issue du monde agricole, puis c’est aux maraîchers de les recruter aux conditions françaises. Une centaine d’exploitations actuellement certifiées HVE s’inquiètent également du durcissement des conditions à haute valeur environnementale, dont certaines pourraient perdre leur certification.
Une satisfaction toutefois pour les maraîchers : le retrait du décret fruits et légumes de la loi Ageci fin 2022. « Cela permet une nouvelle concertation pour concilier solutions techniques et réalité économique », estime Cyril Pogu, maraîcher à Nantes et vice-président de Légumes de France. Environ 200 exploitations produisent des légumes en Loire-Atlantique avec des surfaces stables, des zones de production déplacées par l’urbanisation, une production réduite de mâche et de poireaux et une diversification des légumes (jeunes pousses, radis, aubergines, poivrons…).