La commune de Molenbeek souhaite augmenter significativement son…

Une augmentation justifiée, lit-on dans l’agenda, par la « situation financière » de Molenbeek, dans le cadre d’un plan régional d’assainissement. Pour rappel : Molenbeek occupe la deuxième place parmi les communes de Belgique avec le revenu moyen par habitant le plus bas (11.310 euros par an). La demande sociale est de plus en plus forte, accentuée ces derniers mois par la crise énergétique. L’année précédente, la commune avait déjà dû soutenir son CPAS avec une enveloppe supplémentaire de quatre millions d’euros. Pour 2023, le CPAS demande trois millions de plus.

« Rien que l’indexation des salaires du personnel municipal, de la police et du personnel des CPAS, c’est neuf millions de dépenses en plus », détaille Rachid Barghouti, porte-parole de la maire Catherine Moureaux (PS). « A cela, il faut ajouter l’augmentation des charges de fonctionnement et du coût de l’énergie pour une commune comme la nôtre. Au total, ce sont donc pas moins de 13 millions d’euros supplémentaires qu’il faut trouver. dépense… »

Supprimer 300 emplois ? Ce n’est pas possible

Pour équilibrer ses finances, la collectivité n’a pas d’autre choix que de réduire drastiquement ses dépenses. « L’effectif communal est d’environ 1.300 agents. On pourrait supprimer 300 postes pour faire des économies. Mais ce n’est pas possible. Il faut continuer à rendre des services à la population. Par ailleurs, proportionnellement à sa population, Molenbeek est la commune bruxelloise qui compte le moins fonctionnaires municipaux par habitant.

Autre soluce ? Augmenter le revenu. En 2022, Molenbeek avait ainsi créé plusieurs nouvelles taxes, notamment sur les snacks, les tournages de films, sur les caisses automatiques (éventuellement supprimées)… Aujourd’hui, cela ne suffit plus. L’augmentation du précompte mobilier est désormais sur la table.

Des discussions sont toujours en cours au sein de la majorité PS-MR autour de la création d’une prime de soutien (dont le montant n’est pas fixé) pour les propriétaires habitant la commune. Objectif : compenser la hausse du précompte mobilier pour mettre plus de pression sur les spéculateurs immobiliers. Mais qui bénéficiera de ce bonus ? Tous les propriétaires résidant à Molenbeek ? Petits propriétaires ? Retraités ?

À Lire  Sécheresse : dans le Puy-de-Dôme "les communes vont...

En attendant, l’opposition dénonce déjà un scandale. « Je le dis sans ambages : cette augmentation du précompte mobilier est un racket organisé », a déclaré Rachid Ben Salah, conseiller municipal du DéFI. « Au vu de la situation économique internationale, au vu de la situation économique de notre commune, c’est un coup porté à la tête des habitants de Molenbeek. Il y a d’autres possibilités que de dilapider les fonds et ressources de la commune, fruit des impôts et impôts des habitants. Cette commune doit d’abord être gérée en bon père de famille avant d’aller puiser dans les poches de nos concitoyens.

Aussi bien Rachid Ben Salah qu’Ahmed El Khannouss, leader de Molenbeek Autre / Molenbeek Anders rappellent les mésaventures judiciaires de la commune. « Cette augmentation du précompte mobilier, quelque part, nous l’attendions tous au vu de la gestion catastrophique des deniers publics. que ce soit des jugements contre la commune qui finiront par coûter deux millions d’euros à la commune. Molenbeek a perdu beaucoup d’argent. Et aujourd’hui, nous essayons de faire payer à nouveau les Molenbeekois.

En 2020, la commune de Molenbeek a été condamnée à rembourser plus de 250.000 euros à un promoteur immobilier. Il avait contesté en justice une taxe communale sur les terrains non bâtis. Depuis, d’autres jugements ont été rendus ou sont attendus, grossissant l’ardoise.

A noter que le collège de Molenbeek n’a pas prévu d’augmenter la taxe sur les personnes physiques. Son projet de budget, prenant en compte la hausse du précompte mobilier, devrait être présenté début 2023.