La coopérative YNOVAE va contribuer à la relance de l’agriculture : Laurent PONCET prêt pour un changement de paradigme…

Ce fut une matinée bien remplie pour les adhérents de la coopérative régionale YNOVAE, accueillis dans l’une des salles d’honneur de la mairie de Joigny. Le Président du conseil d’administration de la structure, Laurent PONCET a eu le privilège d’ouvrir cette rencontre par un programme généreux, comprenant notamment la présentation des rapports moral et financier avant de donner la parole à l’un des spécialistes du climat et de l’énergie, l’orateur Clément ORY.

JOIGNY : Un clin d’œil sage et sympathique à l’histoire, celle de la structure du jour dont les salles de la mairie ont accueilli les nombreux élus en milieu de semaine dernière, c’est ici, en 1990, qu’il a posé la première pierre de la constituante Assemblée. de CEREPY, entité qui, en rejoignant CAPSERVAL, a amené la coopérative YNOVAE sur les fonts baptismaux. Une structure forte aujourd’hui de ses 844 adhérents qui a un certain poids parmi les milieux agricoles du territoire icaunais.

En s’installant sur le pupitre pour ouvrir la rubrique information ouverte à tous – l’épisode strictement statutaire sera précédé d’un huis clos pour le Conseil d’Administration -, Laurent PONCET, fidèle à ses habitudes, salue tous les participants (nombreux, c’est vrai) avant de distiller quelques informations pratiques sur le cours du matin.

Une feuille de route articulée entre les présentations des rapports moraux du directeur Jean-Luc BILLARD – un long exposé tiré par une cordelette avec pléthore d’éléments informatifs à connaître sur la vie et les perspectives de la coopérative – et ceux du directeur administratif et structure financière Pascal POTET, où chacun des chiffres d’affaires évoqués par l’intervenant a été analysé au prisme pour en saisir toute la quintessence. Il ne sera pas dommage pour les observateurs extérieurs que ce travail n’ait pas vraiment pu commencer à temps en raison d’un trop long séjour des participants au point d’accueil du café et viennoiseries compris ! Mais, l’utile doit aussi se conjuguer avec l’agréable et de la meilleure des manières : cela joue aussi dans le domaine relationnel !

Adaptabilité au service des sociétaires…

Une curieuse campagne de celle qui sera diffusée durant les saisons 2021/2022. Selon Laurent PONCET, il aurait fallu que les professionnels du secteur soient agiles, anticipatifs, clairvoyants avec plus qu’une dose de calme afin d’éviter les inconvénients imputables aux crises diverses et variées !

« Il a fallu que les équipes du silo adaptent des horaires précis pour permettre une préservation maximale de la qualité de la récolte afin de répondre aux exigences de nos clients industriels, a souligné le président, en raison de la météo plus qu’un caprice.. ».

Entre l’ajustement des normes d’agrément, une augmentation des transferts de silos, des travaux céréaliers ou une augmentation des coûts, les équipes d’YNOVAE – le nom rappelle toujours dans son lyrisme le nom d’une divinité païenne d’autrefois ! – ils ont dû faire preuve d’adaptabilité pour atteindre leurs objectifs.

Une annonce de ce qui allait suivre, c’est à la fin de la récolte d’été qu’une certaine hausse des prix applicables aux engrais (déjà prohibitifs pour les observateurs à l’époque) devait préparer les professionnels à la hausse effective des prix. Une augmentation accompagnée d’une obligation de mise à jour de la réglementation sur les engrais.

Fin 2021, le Conseil d’administration et son Président devront alors se positionner sur l’arbitrage des investissements de campagne en cours, selon la politique permettant des installations fiables et performantes. La marque distinctive de cette coopérative qui a toujours eu pour principe de respecter les fondations coopératives dans le cadre d’un outil collectif au service de l’intérêt général de ses sociétaires.

L’environnement international et l’inflation pèsent sur les marchés…

Considérant que l’exercice écoulé a été un changement dans l’existence de la coopérative, Laurent PONCET a ensuite abordé les facteurs humains de la structure. D’autant plus qu’elle a connu de nombreux désistements avec des salariés qui étaient un peu la mémoire collective de la maison.

« Nous avons choisi avec Jean-Luc BILLARD de faire confiance à une équipe de personnes jeunes, motivées et compétentes, prêtes à diriger l’entreprise dans les années à venir ». Prometteur et encourageant à la fois ! Comme le retour au poste de directeur commercial de Georges LEMINEUR (ancien salarié du CEREPY de 1990 à 1998) à partir de janvier.

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Fait essentiel de la saison analysé par Laurent PONCET : le rachat par YNOVAE de la SAS RUZE, entreprise familiale dirigée jusqu’alors par Sophie RUZE et qui a rejoint la bourse de la coopérative en complétant les activités de la filiale SENOGRAIN sur le territoire.

Se référant à la situation internationale, l’orateur ne pouvait décemment ignorer les conséquences économiques de la guerre en Ukraine, menée par Moscou.

« En une journée – le 24 février 2022 – la tonne de blé a atteint des niveaux record de plus de 340 euros la tonne ! demande Laurent PONCET. Avant de poursuivre, « on aurait pu se contenter de tels prix mais quand on pense que c’est le prix des bombes, du sang et des larmes, comment se réjouir… ».

Un point de solution pour l’inquiétude : le prix de l’énergie qui grimpe avec la hausse du gaz naturel à plus de 40 % et le baril de pétrole qui flirte avec la centaine de dollars américains.

Poursuivant dans sa phase d’analyse, Laurent PONCET soulignera les importants besoins de trésorerie à trouver pour couvrir les appels de marge lors des ventes de marché et le peu d’attractivité de la valeur ajoutée générée par les productions sous cahier des charges. A ce propos, le président d’YNOVAE sera très clair : « cela ne doit pas se traduire par un désintérêt pour ces contrats… ».

Inverser la tendance baissière de l’agriculture nationale…

Un peu plus tard, le porte-parole d’YNOVAE s’est exprimé sur le rôle du syndicat SEINEYONNE, « un formidable outil qui n’est pas suffisamment connu et reconnu par les adhérents des deux coopératives – YNOVAE et 110 Bourgogne – alors que la valeur des services qui y sont rendus est de excellente qualité ». Notamment dans le marketing, le service agroalimentaire ou l’informatique.

Par ailleurs, doit ajouter Laurent PONCET, SEINEYONNE a vocation à se développer et à créer de nouveaux projets collaboratifs, une réflexion également en cours à l’heure où j’écris ces lignes.

Avant de terminer son allocution, le président de la coopérative agricole a eu quelques mots sur la future campagne avec la récolte 2022 ayant eu lieu dans des conditions climatiques plus clémentes et plus tôt que la saison dernière.

« Le résultat est généralement un peu moins en termes de volumes ; le colza est très satisfaisant, le blé pourrait mieux faire avec une qualité très présente, l’orge d’hiver est hétérogène et n’a pas de souci particulier de qualité contrairement à l’orge de printemps qui a un rendement très faible avec un excès de protéines… ».

Quant aux semis récents de la récolte 2023, ils se sont déroulés dans des conditions optimales.

Renouer avec la souveraineté nationale, qu’elle soit alimentaire ou énergétique, contribue à sortir le pays du marasme. C’est ce que confirmera Laurent PONCET dans un discours final apparemment plus véhément : « Au plus haut niveau, l’état de conscience s’est produit avec des positions qui vont dans le bon sens. Pourtant, il reste encore un long chemin à parcourir pour combattre les bandes d’excentriques contre tout ce que l’on a vu ces derniers temps s’attaquer aux réserves d’irrigation, aux élevages, aux trains céréaliers, aux plateformes expérimentales ! Ceci en toute impunité avec le soutien d’élus de la République qui gâchent leur mandat en prétendant qu’ils sont au-dessus des lois… ». De quel acte !

Gageons qu’en 2023, YNOVAE, au sein de l’entité SEINEYONNE, mettra un point d’honneur à répondre afin de continuer à produire des céréales avec une qualité et une quantité suffisantes en s’adaptant aux contraintes du changement climatique.

« Le moment est venu d’inverser la tendance à la régression de notre agriculture… et qu’elle reprenne la place mondiale qu’elle n’aurait jamais dû quitter », a déclaré Laurent PONCET avant de quitter définitivement les projecteurs.