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Le retournement amorcé en novembre se poursuit sur le marché des céréales, favorisé par l’abondance du blé russe et le retour des pluies en Amérique.
Lundi, le contrat de qualité de référence du blé tendre rouge d’hiver (SRW) est tombé à un creux de 16 mois à la Bourse de Chicago à 7,125 $ le boisseau ou 261 $ la tonne. Malgré un petit rebond mardi également sur le marché européen, la baisse des prix est la tendance de long terme, a souligné Arlan Suderman, de la plateforme de courtage StoneX. « Toute la prime de la guerre a été anéantie », a-t-il déclaré, bien que l’envoi de chars allemands Leopard à l’Ukraine, confirmé mercredi, ait ravivé des inquiétudes croissantes.
« La Russie fixe le prix du blé dans le monde »
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Sur Euronext, « beaucoup de produits ont retrouvé leur niveau d’avant-guerre », souligne Gautier le Molgat de la firme Agritel, que le conflit ne dicte plus « autant de direction (les prix) qu’avant ». Pour livraison en mars, le blé se vendait mercredi à 283 euros la tonne à 14h30 et le maïs à 274,50 euros la tonne. « Le marché s’est un peu ramolli, avec des incertitudes relativement longues liées à la production de blé ukrainienne ou à la météo », constate Damien Vercambre, courtier chez Inter-Courtage.
Le colza prend un coup
Bien que le président russe Vladimir Poutine ait déclaré la semaine dernière que le pays « ne pouvait pas permettre que tout soit emmené à l’étranger », la Russie continue de vendre sauvagement sa récolte de blé. Selon le ministre de l’Agriculture, 55 à 60 millions de tonnes de céréales devraient être exportées cette campagne, précise Agritel. « C’est la Russie qui fixe le prix du blé dans le monde », souligne Arlan Suderman.
Les oléagineux et surtout le colza « ont été touchés cette semaine en Europe », explique Gautier le Molgat, le gouvernement allemand envisage de sortir progressivement la production de biocarburants à base de matières premières agricoles d’ici 2030. L’objectif est le sien est de « favoriser l’utilisation des biocarburants à base de déchets agro-industriels et d’huiles alimentaires recyclées », selon Agritel. Pourquoi? Réserver des terres agricoles pour la production alimentaire.
La Niña commence à s’éloigner
Cette proposition a accéléré la baisse du colza sur le marché européen, qui s’affichait mercredi à 522 euros la tonne pour une livraison en février. L’huile de palme et le canola (le colza OGM du Canada) perdent également du terrain, ce dernier tombant à un plus bas depuis quatre mois en raison des grandes surfaces plantées au Canada pour la campagne 2023-2024.
En Argentine, où une sécheresse permanente s’aggrave, il y a de l’espoir ces derniers jours en raison de pluies favorables au retour du soja. Le manque d’eau qui touche plus de la moitié du territoire argentin est lié à la persistance du phénomène climatique « La Niña », qui a duré trois hivers et privé la région de précipitations suffisantes. Elle devrait s’achever vers le mois de mars, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), avant qu’une période neutre ne s’en suive, « un changement de régime météo qui peut redistribuer les cartes », selon Damien Vercambre.