Le changement climatique est normalisé par Météo France

Tous les dix ans, Météo-France met à jour la période de référence de ses « normales climatiques », plus communément appelées « saisonnières », pour s’aligner sur les recommandations de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

??Le 28/06, les nouvelles normes climatiques entrent en vigueur.

Souvent appelées « normales saisonnières » dans les bulletins météo télévisés, ces références climatiques sont mises à jour tous les 10 ans, selon les règles @WMO.

Sur la nouvelle période de référence 1991-2020, la nouvelle température moyenne annuelle en France est de 12,97 °C, en hausse d’un peu plus de 0,4 °C par rapport à la précédente période de référence 1981-2010 (12,55 °C), selon Météo-France.

Les normales climatiques, produits statistiques, permettent de « caractériser le climat » sur une certaine période, selon la convention d’une période de 30 ans, et « servent de référence pour l’analyse des événements climatiques en temps réel », expliquent les services météorologiques français.

Hausse des normales plus marquée à l’Est

La plus forte augmentation de la nouvelle température normale annuelle se produit au printemps et en été. Elle est également un peu plus prononcée sur l’est continental (Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté) et un peu moins sur les zones côtières (Bretagne et Corse).

La température moyenne annuelle a été de 11,82°C entre 1961 et 1990, période que l’OMM recommande comme référence pour la communication sur le changement climatique.

A l’étranger, la hausse de cet indicateur est un peu moins flagrante, et il diminue même à la station polaire Dumont d’Urville (Antarctique), de 0,2°C.

Par rapport à la période précédente, le nombre de jours de fortes chaleurs (température maximale supérieure ou égale à 30 °C) a augmenté notamment à Nîmes (+ 8 jours), Figari (+ 9) ou Marignane (+ 10).

?? ??? Ces nouvelles « normales » seront représentatives d’un climat centré sur les années autour de 2005 et présenteront encore une légère tendance à mesure que le changement climatique, et l’augmentation associée des T°C, s’accélèrent au cours des dernières décennies.

??Depuis 1900, T°C moyenne ???? : +1,7°C.

Ces changements de normes climatiques ne remettent pas en cause les seuils de surveillance canicule, qui « sont calculés par rapport à des indices bio-météorologiques », en collaboration avec la Santé publique française et d’autres agences, a expliqué Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France. .

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Le nombre de jours de gel (température inférieure à 0°C) a diminué, passant de 8 jours à Troyes, Poitiers, Langres ou Chambéry, et jusqu’à 10 jours à Lyon.

Quant à elle, le cumul moyen des précipitations évolue peu (fourchette entre 911 et 935 mm au fil des mises à jour), sauf dans le Nord-Est où ce cumul moyen diminue plus significativement.

Au contraire, en Paca et en Corse, la pluviométrie moyenne augmente, surtout pendant la période de recharge des nappes (septembre à mars).

D’autres facteurs aussi

Météo-France note également que les sols s’assèchent plus sensiblement du Massif central au Grand Est, notamment en été et en automne, mais des sols plus humides dans certaines zones comme la façade ouest, hors Poitou.

Les normes climatiques sont utilisées dans différents secteurs, tels que l’agriculture ou l’énergie, et elles permettent également de comparer les conditions climatiques entre différents lieux. Soit, de faire des comparaisons sur l’évolution du climat à long terme.

Cependant, plusieurs paramètres peuvent entraîner des différences entre les périodes de référence : les changements dans les conditions de mesure des stations météorologiques, l’évolution du parc de stations utilisées pour le calcul d’un indicateur agrégé, l’évolution des directives de l’OMM.

« L’explication que nous voulons tous garder à l’esprit est bien sûr l’évolution du climat dans ce contexte de changement climatique, qui est quand même assez important. La difficulté que nous avons, c’est que tous ces effets sont cumulables et, malheureusement, difficiles à démêler », pointe Matthieu Sorel.

« Vous devez prendre de nombreux miroirs lorsque vous étudiez les différences avec les normales précédentes, vous ne pouvez pas attribuer une différence directement à l’évolution du changement climatique, même si vous le vouliez toujours, d’autant plus que les résultats dont nous discutons encore à leur sujet. en faveur de cela », ajoute-t-il.