La récolte de maïs 2022 est celle des records en baisse pour toutes les productions (céréales, fourrages, sucreries, semences). Les données annoncées par Arvalis lors de la conférence de presse de la General Maize Producers Association le 5 octobre ne sont pas surprenantes compte tenu des conditions climatiques de l’année.
Le climat historiquement chaud et sec est en effet à l’origine de ces mauvais résultats. « Le cycle du maïs est lié à un certain nombre de degrés-jours, rappelle Thomas Joly, coordinateur filière maïs chez Arvalis. Les températures élevées ont accéléré le cycle de la plante. La floraison a eu lieu tôt, dans une situation de stress hydrique et thermique avec pour conséquence un avortement du grain. « La maturité physiologique de la plante a été atteinte en moyenne 20 jours plus tôt que prévu », précise Arvalis. Conséquence : au 10 octobre, 65 % des surfaces avaient déjà été récoltées.
Le maïs semence touché de plein fouet
C’est sans doute le maïs semence qui a le plus souffert des conséquences de la sécheresse. « La production pourrait être comprise entre 70 et 75% de l’objectif », a déclaré Pierre Pagès, président de la Fédération nationale des productions de semences de maïs et de sorgho (FNPSMS). Une situation similaire à travers l’Europe. Ironie du sort, c’est cette année en Ukraine et en Russie que les conditions climatiques ont été les plus favorables aux semences de maïs.
Pourtant, Pierre Pagès se veut rassurant pour l’année prochaine. Compte tenu des stocks existants, il estime que l’approvisionnement devrait se faire dans des conditions correctes, avec toutefois « un risque de tension pour certaines variétés ». « Les stocks seront donc au minimum, il faudra les reconstituer, prévient-il. C’est pourquoi nous devons protéger notre réseau de producteurs. »