Le maire de Saint-Martin-de-Valgagères : « Nous débordons de projets…

Projets, finances, moral… Claude Cerpedes, maire de Saint-Martin-de-Valgagères, fait le bilan de l’année écoulée et des événements à venir qui marqueront sa ville en 2023.

Inflation, guerre, énergie, Covid, climat… Globalement, cette année semble se terminer dans une certaine mélancolie. Est-ce ce que vous pensez de vos quelque 4 700 électeurs?

Personnellement, je suis plus optimiste. Mais collectivement, il y a bel et bien une situation anxiogène. Cela ne peut être nié. La situation économique, le manque d’électricité, la guerre… Nous ne sommes toujours pas complètement sortis de l’état de crise sanitaire qui nous avait mis la tête sous l’eau.

Dans les animations qu’on fait, ça a repris, mais on remarque qu’il y a moins de monde. On sent qu’il y a une forme de confinement. Mais, heureusement, il y a aussi de bons moments.

L’un des bons moments a sans doute été ces 4 000 km de routes parcourues par plusieurs Saint-Martinois, dont vous, pour venir en aide à des familles en Ukraine ?

(silence…) Oui, ça me tire toujours un peu les larmes aux yeux. Si vous y réfléchissez, ce genre de chose, vous ne devriez pas faire ça. Il faut prendre le temps de l’organiser. Nous l’avons fait sur un coup de tête !

Quelles sont vos dernières nouvelles concernant les onze Ukrainiens que vous avez aidés ?

Nous les suivons ; ils sont toujours là. Aucun n’est retourné en Ukraine. Certains ne sont plus en ville, car nous avons trouvé des solutions d’hébergement. Deux sont à Saint-Julien-les-Rosiers, quatre sont à Cendras, après avoir passé trois semaines avec moi. Mais nous les avons suivis car leur situation de réfugiés est compliquée.

Nous serons à plus de 120 000 € d’électricité en 2023 pour la commune

Vous parliez, en général, d’une forme de confinement. Existe-t-il aussi sur le plan économique ? Ressentez-vous le poids du tarif de l’énergie sur les ménages ?

Nous avons de plus en plus de personnes qui ne peuvent pas payer l’électricité, l’eau ou le gaz. Et ce ne sont pas seulement des locataires sur des tamis électriques. Ce sont des femmes au foyer, des chômeurs, des retraités, des veuves qui n’ont plus les moyens de payer l’électricité.

Et pour bénéficier de l’aide du Département, il faut être locataire. Et au niveau communautaire, on essaie de faire des économies, mais ce n’est pas tout. Nous éteindrons les lampadaires la nuit de 23h30 à 5h30. Mais cela ne servira pas à grand chose. Très concrètement, nous passerons de 46 € par mégawatt/heure en avril 2021 à 440 € en 2023. Si j’ai bien lu, selon le budget « 49.3 » du gouvernement, cela devrait nous coûter en moyenne 350 €.

Mais, au final, nous serons à plus de 120 000 € d’électricité en 2023 pour la commune. Et si on ajoute les autres inflations, mais que l’on paye (malgré les 25 000 € de surcoût, le Conseil n’augmente pas le prix de la cantine pour les familles, ndlr), on estime le surplus à payer en 2023 à environ € 200 000.

Donc 200 000 € de moins pour vos investissements…

Vous avez tout compris ! Alors que nous débordons de projets ! Mais nous ne débordons pas d’argent…

Il reste encore des projets de longue haleine qui verront le jour cette année, à commencer par le grand parc photovoltaïque du quartier Lacoste-Lavabreille.

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Tout sera terminé à l’automne. Il ne manque plus que le raccordement au poste source d’Enedis, prévu début 2024. Sans aucun doute, il sera relié au poste source du Fesc, à La Grand-Combe.

C’est un projet conséquent : 39 000 panneaux sur 22 ha, exploités à terme par TotalEnergies. Pourquoi TotalEnergies et qu’apporte-t-il à la commune ?

Très peu. Malheureusement, selon les projections, il est de 6 800 € de loyer par an. Pour répondre pleinement à la question, il faut retracer l’histoire. Ce projet date de 2009, je n’étais pas maire. Le permis de construire a été délivré en 2013, je n’étais pas maire. C’était signé en 2016, j’étais maire, mais par le maire.

C’est le maire qui signe ce type de permis sur un terrain qui appartient en réalité à Agglo. Nous ne sommes que des spectateurs. Mais, en principe, le photovoltaïque, je suis cent fois pour. Je pense que l’énergie est un bien commun qui doit appartenir à la Nation, et non à quelques spéculateurs.

Il y a aussi l’inauguration, en avril, de la nouvelle maison de repos !

En avril, nous allons déménager le personnel soignant de l’ancienne maison de retraite et faire les aménagements extérieurs. L’ouverture sera prévue pour septembre je pense. Mais en plus de l’équipe actuelle (lire ci-dessous), qui jusqu’à présent n’a pas pu s’étoffer faute de postes vacants, on espère voir arriver un nouveau médecin généraliste. Il y aura aussi un stagiaire en dernière année.

A ce niveau, il est autorisé à signer des recettes, ce qui est précieux. Nous allons aussi – nous avons obtenu l’autorisation il y a quelques jours – lancer le projet de construction d’une crèche à côté de l’école maternelle Danielle-Casanova. Jusque-là, nous avions une école maternelle (Il sourit). Ce n’est pas tous les jours qu’on ouvre une crèche… Je préfère ouvrir une crèche qu’une prison !

Panneaux solaires, crèches, écoles et quartier vert

Situé entre le centre mécanique et La Grand-Combe, le parc photovoltaïque de 22 hectares de Saint-Martin-de-Valgagères devrait donc être opérationnel et commencer à produire son électricité au premier trimestre 2024.

Avec une capacité de production moyenne répondant aux besoins annuels de « 14.850 personnes », selon le maire Claude Cerpedes.

Plus d’écoles et plus d’arbres

Outre le nouveau centre de santé, qui permettra de mieux loger une vingtaine de professionnels de la santé, la Mairie lance également des projets liés à l’enfance et à la petite enfance.

Début 2023, le maire espère lancer le projet de travaux d’isolation thermique de l’école de Langevin-de-Wallon, après avoir rénové l’école Henri-Barbusse en 2022. Inédite, à ce jour, à Saint-Martin : l’installation d’une garderie de 12 places, avec autorisation pour les enfants handicapés.

Situé juste à côté de l’école maternelle, « nous espérons lancer les appels d’offres fin janvier, pour des travaux en mai/juin, précise Claude Cerpedes. Ce n’est pas une construction, nous réhabilitons des installations existantes. début 2024. »

Une autre « grande archive », prévue sur plusieurs années, vient également d’être développée pour la « renaturation du quartier Camon ». D’un budget de 2,5 millions d’euros (hors TVA), il prévoit la réorganisation de la circulation, des voies à sens unique, une végétalisation importante de l’espace public, la réhabilitation des parkings et de nouvelles pistes cyclables. Il ne vous reste plus qu’à récupérer les sacs.