La diffusion de l’EARL des limousines en Matheysine se prépare très activement. Tout est mis en œuvre pour que l’OPA sur Valentin Lionet se déroule dans les meilleures conditions techniques et économiques possibles.
Basés à Monteynard, à 850 mètres d’altitude, sur le plateau Matheysin, Marie-Christine Veyret et son mari, Christophe Lionet, possèdent une entreprise de jardinage, la SAS Lionet, et une exploitation agricole, l’EARL de Limousines en Matheysine. Adeptes du travail bien fait, ils dirigent les deux entités avec soin et rigueur. Il suffit d’arpenter les couloirs de leurs bâtiments d’élevage pour s’en rendre compte.
S’apprêtant à transmettre l’exploitation à son fils Valentin, actuellement employé de l’exploitation, ils lui ont inculqué ces valeurs, tout en enrichissant ses compétences techniques déjà acquises grâce à son BPA TPA (Certificat Professionnel Agricole des Travaux de Production Animale) et son BPREA. Certificat de professionnel responsable d’entreprise agricole).
Son exploitation de polyculture-élevage n’a pas toujours été ce qu’elle est aujourd’hui. La production historique de chevaux comtois, créée en 1996, a laissé la place à un cheptel de vaches allaitantes, d’abord composé de salers et de charolais, puis de limousines, privilégiées pour leur facilité de vêlage et la qualité de leur viande.
« Nous avons également intégré un herens qui joue un rôle très utile dans la chasse au loup, la défense du troupeau et l’apaisement des animaux apeurés », précise Valentin Lionet qui, selon ses parents, a toujours eu un penchant pour l’élevage.
Aujourd’hui, grâce à une surface agricole utile de 105 hectares (55 prairies permanentes, 35 cultivées et 15 fauchées), la famille élève 216 animaux, dont une soixantaine de mères. L’été, ils en emmènent 70 à l’alpage de Sénépi, celui de Villard-Saint-Christophe et un autre plus haut à Nantes-en-Rattier.
« Notre exploitation est partagée entre le site du Monteynard et les alpages. Sans eux, nous ne pourrions pas avoir autant de bêtes. Les élever nous permet de libérer des surfaces nécessaires à la production de nourriture pour l’hiver et de réduire notre charge de travail », précise Christophe Lionet.
Les vaches sont bien installées. Après l’incendie qui a complètement détruit leur bâtiment en 2008, ils en ont construit un nouveau en bois d’une superficie de 900 mètres carrés en 2009, auquel ils ont ajouté un tunnel de 180 mètres carrés en 2012, un bâtiment de stockage de foin et de paille de 450 mètres carrés en 2014 et un autre de 350 mètres carrés pour loger les mères avec leurs petits en 2017.
Ayant annoncé son intention de s’installer, Marie-Christine Veyret et Christophe Lionet ont préparé son arrivée en construisant un hangar d’engraissement de 40 places, avec 450 mètres carrés de stockage, comprenant un silo pour l’ensilage de maïs et un autre pour l’ensilage d’herbe. .
« Aujourd’hui, nous avons entre 57 et 58 mères. Mais avec l’installation de notre fils cette année, nous avons l’intention d’atteindre les 60 ans », précise Marie-Christine Veyret. « Une transmission, ça se prépare. J’y pense depuis plusieurs années pour mon entreprise d’aménagement paysager. Pour la ferme que je considère comme une entreprise agricole, c’est la même chose. Il faut anticiper. C’est ce que nous faisons depuis six ans », ajoute Christophe Lionet.
Le couple dirige et gère l’exploitation au même titre que la SAS, en privilégiant l’organisation et la rigueur. « Le dimanche, nous planifions la semaine ensemble en tenant compte de la météo. Et pour la comptabilité, on dresse un tableau des entrées et des sorties », indiquent les chefs d’entreprise. Quant aux achats, ils sont réfléchis… et mesurés.
« Nous avons toujours inculqué à Valentín les critères à prendre en compte pour une bonne gestion opérationnelle, en lui expliquant qu’une machine ne s’achète pas sur un coup de tête. Nous l’achetons si nous en avons besoin. Et si vous le trouvez d’occasion, c’est encore mieux », précise Marie-Christine Veyret.
Aujourd’hui, chacun a ses propres tâches bien définies. Marie-Christine s’occupe de l’administration, Christophe de la planification et de la gestion et Valentin du troupeau. Bientôt, il doit prendre seul le commandement de l’EARL, mais ses parents préviennent : « Nous l’accompagnerons le plus loin possible. » Cependant, l’hypothèse d’une croissance externe de l’exploitation et la transformation de l’EARL en Gaec n’est pas à exclure. La famille reste ouverte à toutes les possibilités.