Les élus du pays de Retz retirent la protection des terres agricoles…

A la majorité, les élus du PETR pays de Retz ont soulevé la protection des terres agricoles à Saint-Colomban, où les sabliers GSM et Lafarge veulent étendre leur exploitation.

Devant la salle du conseil, le dispositif de sécurité est impressionnant. Une dizaine de camions CRS encadrent l’entrée des élus du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays de Retz pour ce comité syndical un peu particulier.

Au programme ce mardi 13 septembre 2022 : la demande de dérogation de zones agricoles permanentes (PAE) sollicitée par la commune de Saint-Colomban pour permettre l’agrandissement des sablières exploitées par GSM Agrégats et Lafarge Holcim. Une démarche impulsée par la consultation citoyenne locale de janvier dernier, où 54,37% des électeurs ont voté en faveur des projets.

37 voix contre 16

Le président, Bernard Morilleau, a indiqué que la question était en cours de discussion entre élus. Les cinquante minutes de discours en sont la preuve. Enfin, sans réelle surprise, une large majorité s’est manifestée en faveur de la dérogation aux PAE avec 37 voix, contre 16 contre ce principe d’exception.

Plus des deux tiers des élus estimaient que la demande répondait aux huit critères dérogatoires tels que retombées économiques, compensation des surfaces agricoles, inscription du projet dans une démarche « éviter – réduire – compenser »…

Une question de solidarité

Stéphan Beaugé, maire de Saint-Philbert, a soutenu la demande de la municipalité de Saint-Colomban : « Il est de plus en plus difficile de réaliser des projets d’intérêt général, j’appelle à devenir rationnel. La solidarité ne doit pas être qu’un mot. peuvent avoir des différences, mais nous ne devons pas oublier de regarder dans la même direction pour aujourd’hui et pour nos travaux futurs. »

Johann Boblin a également déclaré qu' »il ne lui viendrait jamais à l’esprit de s’opposer à la position de la municipalité abritant un projet », avec la volonté de « respecter » le vote des Colombiens. « Nos décisions politiques nous entraînent dans des situations incohérentes », a déclaré le maire de La Chevrolière. Sur la question des matériaux, ne faisons pas ce que nous avons fait avec l’énergie. Actuellement, la Suède rouvre des mines et des carrières pour assurer sa souveraineté. »

Attendre la révision du Scot ?

Plusieurs élus ont expliqué qu’il n’est pas possible d’attendre une révision du Schéma de Cohérence Territoriale (écossais), attendue au mieux pour 2024. Un calendrier qui inquiète le maire de Pornic, Jean-Michel Brard, pour lequel « il faut donner signaux à la vie économique ».

Pascale Briand, maire de Moutiers en Retz, est également allée dans ce sens, estimant qu’il est intéressant de soutenir « des acteurs dont on ne pourra plus se passer demain » et d’ouvrir une « concertation pour que ces entreprises prolongent ou s’engagent dans des actions vertueuses ». pratiques ». Celui qui a voté « sans réserve » la dérogation estime qu’il faut avoir une « utilisation collectivement rationnelle et exigeante de cette matière première ».

Claude Caudal, maire de Préfailles, s’est prononcé contre ces positions : « Parmi les autorisations d’exploiter, dont on sait qu’elles feront l’objet d’un procès qui se poursuivra dans le temps et selon le rythme de la révision du Scot, je préfère la examen des écossais et examiner ce projet dans ce cadre, sans opposer le développement et les besoins exprimés par les carrières. »

« Faire preuve de cohérence »

Deux autres votes contre ces projets d’extension de sable ont été exprimés. Laurent Robin, maire de Machecoul Saint-Même, veut réduire « la consommation illimitée d’une ressource limitée », estimant que « continuer à exploiter les ressources de la planète nous conduira dans le mur climatique ».

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Quant à Claude Naud, premier magistrat de Corcoué sur Logne, il a appelé l’assemblée à « faire preuve de cohérence » après un vote unanime sur la candidature au programme européen Leader, synonyme de politique durable en matière de transition énergétique et d’écologie. « J’ai lu le schéma régional des carrières », a-t-il souligné. Dans les gisements d’intérêt régional ou national, je ne vois pas apparaître Saint-Colomban. L’édile a proposé « la possibilité d’aligner les planètes » en 2024, en attendant l’examen par l’Ecossais et le retour d’une étude sur l’eau disponible sur le territoire, notamment la nappe des Sables où les sabliers exercent leur activité.

Quel avenir pour l’agriculture ?

A ces réactions, Patrick Bertin, maire de Saint-Colomban, a répondu : « Je pensais que le vote de la population serait le plus important… »

Celui qui défend aujourd’hui la poursuite de l’activité de carrière, s’est exprimé sur l’agriculture dans sa commune : « En 1988 il y avait 113 exploitations, il n’en reste aujourd’hui que 12. Le problème du monde agricole n’est pas le manque de terres. Dans ce projet, aucun agriculteur n’est dépouillé de ses terres sur les surfaces prévues. Les Ecossais et les élus pourront-ils choisir le type d’agriculture à installer si les extensions des bancs de sable sont stoppées ? »

Un débat « essentiel »

Juste avant de poursuivre le vote à bulletin secret, Laurent Robin a souhaité reprendre la parole : « Je comprends la solidarité entre élus, je ne pense pas que ce soit une raison suffisante pour voter la dérogation. Pour nos concitoyens qui ont le sentiment que la les votes se font parfois dans le secret sans que les arguments et les avis ne soient mis sur la table, cela donne l’impression que nous sommes entre nous et que nous réussissons. Il faut qu’ils comprennent que nous avons de vrais débats et échanges. C’est absolument essentiel ! »

Ce qu’en pensent les opposants

« Malgré tout, il y a eu des voix opposées et un débat, parfois trompeur, notamment concernant l’organisation d’une consultation démocratique, tient à souligner Marie Nicolas, co-présidente de la Tête dans le sable. C’est aussi choquant d’entendre beaucoup de paroles sur la solidarité entre les maires sans débat approfondi sur le sujet. Et pour le territoire rural, il y a eu très peu de défense du monde paysan. »

Sylvain Jallot, également co-président de l’association, s’interroge : « C’est à se demander s’ils ne veulent pas de cette procédure judiciaire. Nous citoyens, nous allons faire le travail des élus, prendre des risques, engager des moyens humains et financiers. »

Les opposants regrettent que « les maires des communes voisines ne s’expriment pas sur la question des sites de remplissage. Le niveau d’eau sera en contact avec des matériaux inertes que nous ne pouvons pas contrôler ». En l’absence de propositions alternatives concrètes, les militants réfutent purement et simplement cette critique.

Mary Savoy, co-présidente de la Confédération paysanne 44, a annoncé à l’issue de la réunion : « La bataille va glisser en territoire légal. La bataille ne s’arrêtera pas là. Il y a eu une belle mobilisation, mais ce n’est qu’une étape, tout le monde l’a bien compris. »

Le syndicat entend « frapper plus haut » et demande une rencontre avec Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

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