Lignes volantes : entre rire et méditation

Qui a dit que la comédie estivale devait se limiter à un humour léger ou consensuel ? Avec Lignes de fuite, adaptation cinématographique de la pièce du même titre, la comédienne et écrivaine Catherine Chabot se lance le défi de faire rire en remuant l’esprit et en encourageant la réflexion.

Portrait incisif d’une génération trentenaire, Lignes de fuite présente trois copains du secondaire beaucerons qui se sont rencontrés à Montréal lors d’une soirée caniculaire.

Il y a Audrey (Catherine Chabot), qui mène une vie (trop ?) soignée avec son copain plombier (Maxime de Cotret) ; Valérie (Léane Labrèche-Dor), chroniqueuse radio éco-anxiété qui vit une vie simple avec sa copine, professeur de philosophie (Mickaël Gouin); et enfin, Sabina (Mariana Mazza), qui gagne très bien sa vie en travaillant dans la finance et qui file une joie parfaite avec son nouvel amour, la plasticienne anglophone (Victoria Diamond). Plus cette soirée de retrouvailles avancera, plus les discussions seront éclairées et provoqueront des frictions entre les jeunes trentenaires.

« Trente ans, c’est l’âge du carrefour où l’on accède au marché du travail professionnel et où l’on s’interroge sur nos choix de vie », observait cette semaine en conférence de presse Catherine Chabot qui a personnellement écrit son adaptation avec Émile Gaudreault, en plus d’avoir co-réalisé le film avec Miriam Bouchard.

« Dans le film, les personnages se demandent s’ils sont au bon endroit et s’ils ont pris les bonnes décisions dans leur vie. Ils auront tous une crise ce soir-là. »

Catherine Chabot n’a pas caché certaines de ses inquiétudes et contradictions dans ce texte qu’elle a écrit il y a quelques années et qui s’est tenu en 2019 au Théâtre d’Aujourd’hui. Les inquiétudes quant à l’avenir de la planète sont également omniprésentes dans Lines of Flight.

« Le film parle de l’avenir de chacun de ces amis, respectivement. Mais il raconte aussi notre avenir collectif », a-t-il déclaré.

« Quand j’ai écrit le drame il y a quelques années, je me suis demandé si on pouvait avoir des enfants dans un monde comme le nôtre. Ma réponse est, je l’ai eu il y a 16 mois sous le nom de Joséphine », ajoute-t-elle, faisant référence à la naissance de son premier enfant. enfant.

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« Donc, oui, il y a de l’espoir, même si le film prend un aspect très approximatif [dans la situation actuelle]. Avec l’anxiété écologique et les diverses crises qui se produisent en ce moment dans le monde, nous sommes tous dans une situation désagréable. Je veulent que les téléspectateurs voient un peu le film, comme celui à l’intérieur d’une casserole qui va exploser.

C’est après avoir retrouvé Lines of Flight sur scène il y a quelques années que le réalisateur Émile Gaudreault (Wild, From Father to Police) a eu l’idée d’adapter cette histoire au grand écran. Il a glissé un mot à la productrice Denise Robert qui s’est immédiatement lancée dans le projet après être également tombée amoureuse de la pièce.

Gaudreault devait initialement réaliser le film avec Catherine Chabot, mais des conflits d’horaire l’ont contraint à céder sa place. C’est alors Miriam Bouchard (mon propre cirque, vous m’entendez ?) qui rejoint le projet.

« Dès la première lecture de mon scénario, j’ai aimé les personnages, mais j’ai aussi pensé à l’héritage que l’on laissera aux générations futures, raconte Miriam Bouchard. J’ai trouvé ça très dérangeant car j’ai un ado de 14 ans et je pense la planète a été laissée allumée La situation est terrible pour les générations futures.J’ai trouvé très intéressant de participer à un projet où l’on peut à la fois rire et se sentir vraiment mal !Il n’y a pas de réponses ou de solutions proposées dans Vanishing Lines.C’est dans mon désir de réfléchis un peu.

Selon Catherine Chabot, le cinéma permet d’apporter une nouvelle dimension à son texte, d’abord écrit pour le théâtre, notamment en donnant accès à l’intériorité des personnages.

« La caméra peut porter un regard sur les moments tristes, décrire l’actrice et l’écrivain. Elle permet de complexifier les personnages, de les comprendre de l’intérieur et d’avoir accès à leur humanité. La pièce était plus sombre que le film.

Vanishing Lines, en salles le 6 juillet.