c’est important
A l’occasion de la publication par la Chambre des Notaires de l’Aude de son rapport annuel sur l’état du secteur, trois agences immobilières ont apporté leurs éclairages et observations sur l’immobilier limouxin.
En matière d’habitat audois, Limoux et les communes environnantes font figure d’exception. En effet, dans son dernier rapport annuel, la Chambre des notaires de l’Aude rapporte que dans ce domaine les prix sont les plus attractifs car « ils ont baissé de 5,9 %, ce qui est rare ».
13 % des ventes de maisons anciennes de l’Aude
Le Limouxin sera ainsi « l’un des seuls » des neuf secteurs géographiques du département à observer ce déclin, avec la périphérie de Carcassonne. Avec un prix médian estimé à 103 500 euros, il faut dire que l’offre est attractive. « Les acheteurs se rendent compte qu’à Toulouse un appartement coûte entre 350.000 et 400.000 euros, alors qu’à Limoux pour le même prix, ils ont une villa avec piscine », souligne Sébastien Fois de l’agence immobilière Era. Selon lui, s’ils « fuyaient la ville », les Toulousains seraient revenus « vers Castelnaudary avant de déborder sur Limoux ».
Selon le notaire, l’essentiel du marché immobilier limouxin repose sur les maisons anciennes : il représente à lui seul 13 % des ventes de maisons anciennes dans l’Aude. Rien d’étonnant selon les agents immobiliers de la région. « Le marché du terrain à bâtir est deux fois moins cher qu’à Carcassonne, mais les matières premières et les taxes découragent les acquéreurs », explique Christophe Bac, gérant de l’agence immobilière éponyme.
Sandrine Bernard, gérante et agent immobilier de l’agence Stéphane Plaza, confirme. « D’un côté, construire ou acheter du neuf devient souvent trop cher, précise-t-il. Et le délai de livraison des matières premières change des records : j’ai un client qui attend depuis six mois d’avoir une cuisine. »
Des acheteurs souvent à la retraite
En raison de l’épidémie de Covid, de l’arrêt total de certaines lignes de production et du manque de main-d’œuvre dans le secteur du BTP, le bâtiment est en effet un obstacle. D’autant qu’à Limoux, le profil type des acquéreurs ne correspond pas à ce marché.
« Tranquillité, espace et verdure » sont, selon ces trois agences immobilières, les critères qui décident les clients à investir dans l’Aude 3ème secteur en termes de nombre de ventes.
« On a des citadins qui viennent de quartiers denses, comme en Paca », confirme Christophe Bac. Il précise : « Un quart de nos acquéreurs sont des habitants de Limoux ou de la Haute Vallée. L’autre quart est composé d’étrangers à l’année. »
Un manque de « petits biens » et de locations
Et en tant que retraité (jeune ou pas) l’idée n’est pas tant pour les gros travaux. D’ailleurs, trois agents de Limoux l’ont confirmé : la majorité des acheteurs paient « cash ». « Seul un quart des acquéreurs font des prêts, confirme Christophe Bac. Ce sont souvent des personnes qui revendent leur logement pour refaire leur vie ailleurs. »
Si le secteur de la vente immobilière « va bien depuis au moins deux ans », selon Christophe Bac, c’est le secteur locatif qui est à la peine. « Nous ne faisons pas de la gestion locative, détermine Carla Bernard, mais nous avons beaucoup de demandes. Dans ce cas, le marché est tendu. »
La taxe foncière « refroidit » les acheteurs potentiels
Sa collègue, Sandrine Bernard, explique : « Ces gens essaient de trouver le quartier, voir s’ils s’y plaisent suffisamment pour s’installer. Mais vu les coûts et la réglementation nécessaires, le propriétaire préfère vendre. » De même, lorsque ces mêmes clients cherchent à acheter « à bas prix » le temps de trouver ce qu’ils recherchent, le marché est vite saturé en raison du « manque d’articles viables autour de 50 000 euros ».