Au milieu des pots colorés qui fleurissent dans sa serre près du collège Prévert à Guingamp, Yvon Hélary ne connaît pas sa première sécheresse. Le patron de la Jardinerie Saint-Martin y fête sa 43e Toussaint. Alors, quand il a vu le thermomètre se détraquer et le pluviomètre se tarir, il a agi. Nous avons dû nous adapter. Par irrigation, d’abord. « Le goutte à goutte ne suffisait pas, alors quand il faisait chaud, chaud, chaud, il fallait arroser pot par pot. Cela demande un surcroît de travail », explique l’horticulteur qui emploie entre deux et sept personnes selon la saison.
Arrosage et photopériodisme
Autre levier, pour que les fleurs soient pleines à l’heure de la Toussaint, le photojournalisme. Il s’agit de couvrir les plantes dans la serre, en les laissant dans l’obscurité pendant plusieurs heures, afin qu’elles mûrissent et donc fleurissent plus rapidement. « Mais là, il a aussi fallu s’adapter à la météo. Avec l’expérience, quand on a vu venir la sécheresse, on a réduit les phases de black-out pour que les plants ne soient pas prêts trop tôt. Là, les chrysanthèmes sont au-dessus, avec leurs bourgeons entr’ouverts, ce qui promet une pleine floraison au moment de les déposer au cimetière.
« Cette année on a aussi vu plus de maladies, poursuit le producteur de chrysanthèmes, cyclamens et autres bruyères. Sachant que tous les soins que nous réalisons sont bio. »
La floraison doit être au top début novembre
Aussi chez Rousseau Fleurs nous nous sommes adaptés aux conditions climatiques. Chez les trois partenaires de Plestinian, les 8 000 à 10 000 plants de pomponnettes, cultivés en plein champ, et de variétés à grandes fleurs, en serre, ont bénéficié d’une irrigation adéquate au goutte à goutte. « Mais on irrigue beaucoup plus cette année », précise Bertrand Rousseau. Pour les boutures placées en serre depuis juillet, il a fallu arroser suffisamment pour supporter la sécheresse mais pas trop pour que la plante ne se développe pas trop vite. Ici aussi on joue avec la lumière, « mais cela n’a pas empêché la croissance des tiges, qui sont moins régulières que d’habitude », précise le floriculteur. Pour les pomponettes cultivées en pleine terre, ce sont les nuits trop chaudes des dernières semaines qui ont un peu retardé la floraison.
Des tarifs stables
Vendus directement, en consignation dans les supermarchés ou sur les marchés, les chrysanthèmes restent populaires, soulignent à l’unisson Yvon Hélary et Bertrand Rousseau. Cette année, les clientes préfèrent les couleurs jaune et blanc, dans l’une, et les compositions qui mélangent trois couleurs de pompons, dans l’autre. Avec des prix qui n’ont pas monté comme le thermomètre, ils rassurent. « Les charges ont augmenté, note Bertrand Rousseau, mais nous ne l’avons pas répercuté sur les clients. « La Toussaint 2022 devrait donc être bien fleurie, dans les cimetières du Trégor-Goëlo.
Pratique
Fleurs Rousseau, Lissilouarn, à Plestin-les-Grèves, tél. 02 96 35 00 12.
Jardinerie de Saint-Martin, à Guingamp, tél. 02 96 44 36 38.