Manifestation contre les « méga poulaillers » à Auxerre : mobilisation contre les poulaillers industriels

Ce samedi 12 novembre à Auxerre, une manifestation d’une centaine de personnes a eu lieu devant la Préfecture de l’Yonne pour protester contre un projet d’installation d’un élevage massif de 39 000 poulets dans le Département. Le projet de 80 méga-poulaillers aurait des conséquences néfastes sur l’environnement.

La manifestation de samedi matin vise à alerter sur les risques d’assèchement de l’eau, de pollution sonore, visuelle, olfactive et chimique des sols, autour de la construction de 80 méga-poulaillers autour de Chailley (Yonne), à ​​proximité de l’abattoir de l’agro-alimentaire. géant DUC, propriété du groupe néerlandais Plukon Food Group. Les communes concernées sont Neuvy-Sautour, Sergines, Saint-Léger-Vauban et Saint-Brancher.

La présidente de Neuvy Nouvel Horizon, Nathalie Cronier, est co-organisatrice de l’événement. Elle dénonce un « projet industriel, totalement opaque, qui reçoit la bénédiction de la Préfecture et de la Chambre d’agriculture, sans aucune concertation avec les habitants, qui vise à doubler la capacité de production de l’abattoir Duc, et à concentrer dans l’Yonne 80 méga- poulaillers, alors qu’il existe déjà 40 méga-poulaillers dans l’Yonne. »

L’activiste s’inquiète pour la ressource en eau : « C’est un département fragile, pollué, qui a un sol calcaire, avec une pollution diffuse. Nous avons un problème d’eau, les sources se sont taries, les nappes phréatiques et les rivières sont au plus bas et on nous dit pas de problème. Ce que nous demandons, c’est une étude d’impact environnemental, c’est-à-dire que nous ne reproduisons pas ce qui a été fait en Bretagne.

Nathalie Cronier détaille les quantités d’eau consommées par de telles installations : « Un méga-poulailler consomme entre 6 000 et 7 000 mètres cubes d’eau par an, un village de 60 habitants c’est 30 000 mètres cubes. L’abattoir du Duc passera de 170 000 mètres cubes à 470 000 mètres cubes en 2025. Ils recycleront peut-être 100 000 mètres cubes, mais ils continueront à extraire la ressource en eau.

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Au-delà de l’impact écologique, c’est surtout une production avicole industrielle qui est prévue : « Le deuxième souci, c’est la maltraitance animale, des poulets élevés en 41 jours, des animaux bourrés d’antibiotiques, des productions de mauvaise qualité. »

Des manifestants dénoncent la construction de 80 méga-poulaillers supplémentaires dans l’Yonne.

© France Télévisions

Brigitte Guéret est la porte-parole des communes rurales concernées par le projet. Le premier adjoint au maire de Michery dénonce la proximité avec la commune de Sergines qui accueillera l’un de ces méga-poulaillers : « Nous allons subir les impacts, notre problème c’est la consommation de la ressource en eau. La démographie ne cesse d’augmenter : du 5 Communes concernées par la ressource en eau potable, nous avons en 20 ans une augmentation de 22% de la population. Il est à prévoir que cette augmentation va se poursuivre. A un moment donné, si en plus, on arrive à installer un poulailler qui sera en eau -intensif, ça risque de devenir problématique, il n’y aura pas d’eau pour tout le monde. »

La ressource en eau est déjà mise à mal dans la commune de l’élu : « On voit déjà qu’on a eu de violents épisodes de sécheresse, cependant les pluies qui sont tombées ne nous permettent pas de voir une remontée significative des nappes phréatiques. » Le puits qui alimente notre commune n’a jamais été pleine depuis 1975. »

Le premier adjoint au maire de Michery conclut : « Il y aura plus de mal que de bien. Chaque exploitant gère son poulailler, il n’y aura pas de création d’emplois.

La parcelle prête à accueillir le méga-poulailler à Sergines (Yonne)

© France Télévisions

Dans la commune de Sergines, une habitante d’un des poulaillers en construction, Andrée Calais, s’inquiète des conséquences : « on va avoir les odeurs, les mouches, on va avoir tout. Ce n’est pas possible, c’est trop près des maisons.