Records de froids
Le mois a commencé froid. Sous des neiges tardives, le 1er avril a vu localement des températures maximales particulièrement basses, un peu plus de 2 ou 3 degrés par exemple dans le Bassin parisien, les Hauts-de-France ou Orléans, c’est-à-dire. plus de 10 degrés en dessous de la normale.
Puis deux vagues de froid nocturnes se succéderont durant la première décade d’avril (le 4, le 10), battant même des records de froid mensuels, étant parfois battus de loin le 4 :
Aux Pontets, à 1 005 mètres d’altitude dans le Doubs, le thermomètre est descendu à -21,5°C cette nuit-là…
La deuxième quinzaine de mois sera finalement assez douce et compensera ce début de mois très froid. Au final, avec une moyenne nationale de 11,4 degrés, avril 2022 se situe parfaitement dans la normale 1991-2020, ni plus ni moins qu’au dixième de degré près.
Le record national de chaleur appartient à Montpellier avec 28,9 degrés atteint le 16.
Température moyenne nationale en avril en France (©MeteoNews)
Peu de pluie
Avril est le quatrième mois consécutif sans précipitations en France. Une situation qui s’aggrave côté sécheresse et qui est préoccupante.
En moyenne nationale, la France a reçu 46 mm de précipitations en avril 2022 pour une normale (1991-2020) de 61 mm. Le déficit est donc proche de 25 %. Un chiffre assez faible, mais qui s’ajoute aux chiffres relativement modestes des trois mois précédents.
Socoa, près de Biarritz, est la station qui a reçu le plus de pluie durant le mois avec un total de 120 mm (113 mm ailleurs à Belfort, 109 mm à Bourg-Saint-Maurice). Au contraire, seuls 5 mm sont tombés à Porto Vecchio, en Corse, et 9 mm à Clermont-Ferrand.
A noter : des chutes de neige extraordinaires dans le Nord et le Pas-de-Calais le 1er avril, parfois plus de 10 cm en quelques heures, jusqu’à 15-20 cm sur le secteur de Saint-Omer ! Il fallait remonter au mois d’avril 2008 pour trouver un chapitre aussi important.
Janvier avait reçu 39 mm pour un par de 68 mm (manque 43%), février 36 mm pour un par de 55 mm (manque 35%) et mars 38 mm pour un par de 54 mm (manque 30%).
Le total pour ces quatre premiers mois en 2022 est donc de 159 mm pour une normale de 237 mm, soit un déficit de 33 %. Il faut remonter 25 ans au début de 1997 pour trouver au moins un équivalent avec un chiffre encore plus bas pour cette année-là : 137 mm.
Depuis 1946, seules trois années ont vu un temps plus sec qu’en 2022 sur la période janvier-avril : 1997 (137 mm), 1949 (119 mm) et le record de 1953 (seulement 117 mm). Pour mémoire, 1976 comptait un chiffre très légèrement supérieur à 2022 avec 162 mm.
Pas exceptionnel donc, mais extraordinaire. D’autant que ce déficit fait suite à l’automne 2021 plutôt sec (198 mm pour une normale de 233 mm, soit un déficit de 15%).
Hormis un mois de décembre bien arrosé, la période de recharge de la nappe (octobre à mars) a donc été exceptionnellement sèche : 389 mm au lieu des 482 mm habituels (19 % de déficit). Bien qu’il soit faible, ce chiffre n’est pas exceptionnel, avec des périodes 8 octobre-avril plus sèches que cette année, le record appartenant à octobre 1948 à avril 1949 avec seulement 258 mm.
Pluviométrie totale moyenne d’octobre à avril en France. (©Actualités Météo)
Ensoleillement contrasté
Si la moitié nord et le sud-est ont enregistré de bons ensoleillements, les régions du sud-ouest ont au contraire connu un mois d’avril très nuageux et sombre.
La France a reçu en moyenne 200 heures d’ensoleillement pour une normale de 187 heures. L’excédent est donc faible, autour de 7%.
Dinas Pau a connu le moins de soleil, seulement 128 heures dans le mois. La norme est de 165 heures.
A l’inverse, Le Luc-en-Provence a bénéficié de 266 heures d’ensoleillement en avril contre 228 heures en temps normal. A noter également les bons chiffres pour Cherbourg (217 heures) ou Calais (220 heures).
Un mois d’avril assez classique donc, en termes de température et d’ensoleillement, mais toujours sec. Si le déficit reste raisonnable, il s’ajoute à celui des mois précédents, provoquant l’imposition d’une sécheresse superficielle marquée, gagnant du terrain en profondeur. Il faudra espérer des pluies importantes dans les prochaines semaines pour traverser l’été le plus sereinement possible…