« Nous voulons des serveurs souverains pour les données agricoles »

Sur France 24, Henri Bies-Péré, deuxième vice-président de la FNSEA, explique la question de la souveraineté des données agricoles.

« On ne peut pas être dépendant des satellites et des serveurs américains situés on ne sait où sur la planète, l’Europe doit avoir un système souverain », plaide Henri Biès-Péré, deuxième vice-président de la FNSEA interrogé cette semaine dans l’émission Intelligence économique de France 24. sur le thème des données agricoles.

Avec l’essor de l’électronique embarquée sur les tracteurs, mais aussi sur les cous de vache par exemple, les exploitations génèrent des milliers voire des centaines de milliers de données par jour, rappelle le représentant agricole. Des données sur la météo, les semences, les récoltes, les expéditions, l’alimentation animale collectées par des algorithmes et dont les agriculteurs ne sont pas toujours maîtres à l’usage.

Des données sur la récolte française stockées sur des serveurs américains

15 entreprises labellisées Data-Agri

« On ne sait pas toujours qui se cache derrière les serveurs. Où vont les données captées par les robots laitiers, par exemple ? donc les statisticiens aux Etats-Unis savent en temps réel quelle céréale a été récoltée, quel volume, à quelle période. Et éventuellement ils peuvent préparer les marchés et les positions sur les marchés à terme, ça peut aller très, très loin », explique Henri Biès- Péré.

Pour remédier à cette situation, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont lancé Data-Agri, un label qui promeut les bonnes pratiques d’utilisation maîtrisée des données des agriculteurs. Cette charte d’utilisation des données agricoles définit treize principes parmi lesquels : le stockage identifié et transparent des données agricoles (elle stipule que « l’agriculteur doit être informé au préalable des modalités et du lieu de stockage de ses données agricoles brutes et primaires collectées à partir de du pays). collecteur de données ») et une finalité transparente (« le collecteur de données doit clairement notifier à l’exploitant agricole les données agricoles qui seront collectées, traitées, rendues accessibles à des tiers et la finalité de la collecte ou du traitement de ces données « ).

À Lire  Conseil en immobilier neuf pour Saint-Pierre-en-Auge et Livarot-Pays d'Auge

Nous voulons porter le label au niveau de l’Union Européenne

Pour le moment « 15 entreprises sont labellisées Data-Agri », souligne le vice-président de la FNSEA. Parmi eux : Compagnia (applications BASF), Ekylibre, Elzeard, Farm leap, Le Cube, Gari (applications Groupama), My Easy Farm ou encore Quanturi (d’après le site data-agri.fr).

« Ce sont majoritairement des entreprises françaises, nous voulons porter le label au niveau de l’Union européenne via la Coupe », confie Henri Biès-Péré à France 24.

Lire aussi

La régulation de la loi sur les services numériques, soutenue par le commissaire européen Thierry Breton, et publiée le 27 octobre va dans le sens de cette lutte pour tenter de restaurer une forme de « souveraineté numérique » en Europe.

Données en agriculture : qui peut accéder à mes données et à quel prix ?

[VIDEO] Data : pourquoi les agriculteurs doivent s’intéresser à leurs contrats

Data : la liberté de l’agriculteur est en jeu dans les contrats