Le Chill Bus est un hôtel pas comme les autres. Hôtel avec 8 chambres de voyage et pour cause : il a été aménagé dans un bus anglais qui a été entièrement rénové pour assurer un maximum de confort. Il a fait escale cette semaine en Alsace.
La photo risque de vous surprendre : un bus anglais stationné au milieu du vignoble alsacien. Pas rouge mais bleu azur. Ce bus à impériale est à la fois l’œuvre et le rêve de deux amis, Pierre Lebat et Cédric Blacerzak.
Le Chill Bus, c’est son nom, les occupe depuis 2016 : un projet un peu fun, un peu fou, complètement tourné vers les autres.
Mais d’abord, pourquoi « Chill » ? Pierre Lebat explique : « Chill vient de l’expression anglaise « to chill out » qui signifie se détendre, profiter de la vie. Personnellement, je trouve que cela correspond bien à l’ambiance que je voulais faire découvrir dans notre bus. ».
Longtemps parisien, Pierre Lebat est désormais lillois. Il raconte : « L’idée est venue à un moment de ma vie qui n’était pas facile : je voulais voyager, je cherchais pour quelle culture j’étais fait, pour quel lieu de vie, pour quel travail ».
Le jeune homme note que, pour avancer, ce qui a été le plus constructif, ce sont les rencontres : « Voyager seul, ça ne m’intéressait pas. J’ai commencé avec un van. J’allais d’auberge de jeunesse en auberge en louant le lit de mon van, J’allais d’auberge de jeunesse en auberge, louant le lit de mon van. car j’étais fauché à l’époque pour payer mon essence. Et puis j’en ai vu un plus gros : et pourquoi pas un bus ? Et pourquoi, un peu plus gros : un bus en haut! »
C’est à Manchester qu’il découvre l’objet de son rêve : un bus à impériale, qu’il devra entièrement démonter.
Pierre Lebat se souvient de cette période épique : « J’ai dû passer par tous les agréments réglementaires, les assurances, les formations obligatoires, car je suis transporteur de voyageurs, je suis restaurateur, je suis loueur de matériel, je suis voyagiste agence et je suis hôtelier. ». C’est tout!
Avec Cédric Blacerzak, il enfile par la même occasion la tenue de bricoleur : « J’ai refondu des pièces de châssis, refait toute la carrosserie, la peinture, la plomberie, l’électricité, le chauffage, etc… » Tout fonctionne, il a même confectionne les rideaux avec l’aide de sa mère sur la machine à coudre de sa grand-mère.
Le Chill Bus dispose de 8 lits simples et d’une chambre double.
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© Pierre Lebat
Difficile de trouver des gens pour les guider dans le travail : « Pour les motoristes, c’était trop gros et ce n’est pas le même matériel. Du coup, j’ai préféré travailler avec des gens du nautisme ». Six ans d’efforts et d’huile de coude, mais finalement, le résultat est là.
Le bus est un véritable cocon de 40m² : chauffage, climatisation, toilettes comme à la maison avec chasse d’eau et sans odeur, douche chaude à volonté, couchage confortable et intimité garantie.
Dans son bus bleu azur, Pierre Lebat propose des séjours : les Hauts de France, la Bretagne et les marchés de Noël en Alsace.
Le principe est simple : « Il y a le confort comme à la maison, mais avec la liberté du road trip. Cela me permet de toucher une clientèle qui ne se déplacerait pas forcément comme des grands-parents avec des petits-enfants. On a même des camping-cars qui viennent ! Ils n’ont pas pour gérer les égouts, les approvisionnements en eau ou encore les places de stationnement ».
Pierre Lebat parvient toujours à trouver des parkings exclusifs de rêve : « Nous sommes seuls, en pleine nature, uniquement chez des particuliers. Ici en Alsace, on s’arrête chez les vignerons, en Bretagne, on s’arrête chez les ostréiculteurs ».
Et ça plaît. Venu de Martigues, Eric Augustyniak est monté à bord du Chill Bus avec sa femme et deux voisins de son immeuble : « C’est la première fois qu’on visite les marchés de Noël en Alsace. en toute confiance. Il y a tout le confort : la douche, le chauffage, les toilettes, tout est chaud, comme à l’hôtel mais dans un bus anglais. C’est très confortable ».
Le Chill Bus se gare toujours dans des lieux privés et insolites.
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