Tous les superlatifs ont été utilisés pour décrire ce bâtiment. L’usine Etoile, la seule usine jamais conçue par un peintre, va reprendre du service. Située à Fontenay-le-Comte (Vendée), cette œuvre industrielle construite en 1972, fête cette année ses 50 ans. Propriété depuis les années 1980 de Jean-Michel Poupeau, fondateur d’Horoquartz et d’Horanet, spécialiste de la gestion et de l’aménagement du temps, le bâtiment sera rénové et embelli pour servir d’écrin à des activités tertiaires tournées vers le numérique, la création et la R&D.
Cette usine insolite de 2 000 m2 en forme d’étoile à sept branches a été imaginée dans les années 1960 par Georges Mathieu, figure emblématique de l’art abstrait français qui souhaitait réconcilier art et industrie. Le créateur d’événements et d’abstraction lyrique a ainsi été interpellé par Guy Biraud, un industriel vendéen de Fontenay-le-Comte qui fabriquait des transformateurs. La seule limite pour le peintre était d’intégrer au projet une ligne droite de 123 mètres de long pour placer la ligne de production de BCV technologies.
Vidée par ses derniers habitants en 2019, l’usine à étoiles a servi l’an dernier de théâtre de plein air pour l’opéra lyrique. L’aménagement sera reconduit à la rentrée à l’occasion du cinquantième anniversaire du lieu. Confié au Bureau Curare, ce spectacle a décidé Jean-Michel Poupeau à faire revivre ce site emblématique en collaboration avec la Fondation du Patrimoine.
Garder l’ADN du lieu
Tombé amoureux du bâtiment, Pierre-Antoine Oury, directeur de l’agence spécialisée dans le développement de marques, y a depuis installé ses bureaux et s’est engagé dans la rénovation intérieure. « Après quelques travaux d’étanchéité et d’optimisation énergétique, l’ensemble deviendra un espace tertiaire proposant des bureaux collaboratifs, communs et individuels. L’étage, offrant une vue sur les jardins du spalier, accueillera une réception, une conférence ou une exposition éphémère jamais installée, achèvera la rénovation », précise Pierre-Antoine Oury.
Le gérant du Bureau Curare (5 salariés) mettra également en place un studio photo et vidéo pour répondre aux besoins du territoire. « L’idée est de préserver l’esprit et l’ADN de l’usine en favorisant les activités liées à l’innovation et à la créativité », précise l’unique habitant du site à ce jour.
L’ensemble de l’aménagement intérieur (hors studio) est estimé à deux millions d’euros financé par Jean-Michel Poupeau. L’inauguration du bâtiment est prévue pour 2023.
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