l’essentiel
Pour inciter les propriétaires à se moderniser, les maisons et les appartements les plus énergivores ne peuvent plus être remis sur le marché locatif. 140 000 foyers sont concernés.
Depuis le 1er janvier, certains propriétaires de passoires thermiques de France métropolitaine et de Corse n’ont plus le droit de louer leur maison ou leur appartement, rappelle franceinfo. L’objectif est d’améliorer le confort des locataires et de réduire la consommation énergétique des logements.
Les logements concernés
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L’interdiction ne s’applique pas aux locations en cours
Les habitations nécessitant un effort de chauffage extrême sont les premières concernées, soit 2 % de l’ensemble des habitations. La France compte 712 000 « superpassoires », dont 511 000 résidences principales, 120 000 résidences secondaires et 81 000 logements vides, selon une estimation de l’Observatoire national du renouvellement énergétique (ONRE) (PDF). 140 000 sont dans le parc locatif privé (soit 1,8 % de l’ensemble de ce parc) et 51 000 dans le parc locatif social (1 %). Désormais la location d’un logement sera interdite si la consommation « exprimée en énergie finale » de son diagnostic d’efficacité énergétique (EPD) est supérieure ou égale à 450 kWh/m2/an.
Ainsi, tous les logements classés G entrent dans le champ d’application de la nouvelle interdiction, à l’exception de certains qui sont équipés d’un système de chauffage électrique. Pour ce dernier, il faut diviser la consommation énergétique annuelle finale par le nombre de mètres carrés du logement et vérifier si le résultat est inférieur à 450 kWhEF/m2/an. Selon l’ONRE, seuls 0,1 % des logements équipés d’un chauffage électrique entrent dans le champ des « superfiltres ».
Des sanctions pour les contrevenants
Les nouvelles règles s’appliquent aux contrats de location qui sont signés à partir de 2023. Les propriétaires des écrans thermiques sont tenus d’effectuer des travaux sur ceux-ci et de présenter un nouveau DPE attestant que leur consommation énergétique est inférieure à 450 kWhEF/m2/an.
Des dérogations pour les propriétaires de bonne volonté
Les locataires déjà en place ne verront pas leur situation évoluer : les contrats en cours continuent de s’appliquer. Mais les nouvelles règles affecteront votre logement au moment du renouvellement ou du renouvellement de votre bail. « Une tacite reconduction et un renouvellement ont valeur de nouveau contrat », explique Louis du Merle, directeur juridique de l’Agence nationale d’information sur le logement (Anil).
D’autres logements seront ensuite concernés
Le preneur lésé a le droit d’intenter une action en justice pour contraindre l’achèvement des travaux aux frais du bailleur. Dans l’attente de l’exécution de ces travaux, le juge peut décider de réduire le montant du loyer, voire de suspendre son paiement. Le bailleur peut également être condamné à verser des dommages et intérêts au locataire, selon le site officiel service-public.fr. Avant de saisir la justice, le locataire peut saisir la commission départementale de conciliation des conflits locatifs, en vue d’une solution amiable. De leur côté, les ménages bénéficiaires d’aides au logement peuvent alerter leur caisse d’allocations familiales.
Il y a deux exceptions à la règle. En premier lieu, le propriétaire d’un appartement situé dans une copropriété ne peut être contraint par un juge à aménager son logement si l’amélioration de la performance énergétique de son bien dépend de travaux liés aux parties communes et si le reste des îlots de la copropriété tels travaux. Ensuite, à partir de 2025, on pourra éviter une obligation de travaux si un travail a déjà été réalisé et si des « restrictions architecturales ou patrimoniales » empêchent des actions supplémentaires permettant d’atteindre un niveau de consommation d’énergie conforme aux critères de décence. Malgré ces deux exceptions, les juges conservent la possibilité de réduire ou de suspendre le loyer versé au propriétaire de l’habitation inconvenante.