Quelques dizaines d’habitants ou de sympathisants se sont intéressés à…
Quelques dizaines d’habitants ou sympathisants regardent de plus près le projet porté par Action Logement. Le collectif, né il y a quelques jours, dénonce surtout une enquête publique menée en plein été (du 6 au 22 juillet) ainsi que l’absence de concertation.
Les riverains présents affirment avoir découvert la zone clôturée un jour, juste avant le vote du conseil municipal sur une partie du projet fin septembre « J’ai vu les travaux à mon douzième étage », raconte Patrick.
Un affichage insuffisant
Selon eux, l’affichage jaune de l’enquête publique, jaune, n’était pas assez visible : un habitant montre une photo d’une feuille sur un arbre, sous le poison de la chenille. « Les habitants du quartier Kennedy vivent cette enquête publique comme une injustice », expliquent-ils dans une lettre ouverte au maire François Bayrou. « Nous demandons une nouvelle enquête car nous n’avons pas été informés à temps », appuie un riverain.
Au micro, un autre raconte qu’au printemps plusieurs élus sont venus faire le tour du quartier. « Il y avait eu des forages sur le terrain. On nous a dit « pour l’instant rien n’a été fait, nous ne savons pas ce qui va se passer ». Les représentants des habitants demandent alors à être tenus informés. Pas de nouvelles. « Cela prouve la façon de le faire. » Ils le font tranquillement. On pourrait dire que les locaux s’en fichent, mais ce n’est pas le cas. »
Plusieurs craintes sont exprimées par le collectif : l’ajout d’habitants à un quartier ouest déjà peuplé de Saragosse, la destruction d’une quinzaine d’arbres et la perte d’un espace vert. « Il a apporté de la fraîcheur. Si on bétonne, on obtient encore plus de chaleur dans le logement », s’alarme Patrick.Présent en soutien, le conseiller départemental Franck Lamas met aussi en garde contre la minéralisation des espaces verts.
Projet « mortifère »
Ils déplorent également la perte de places de stationnement : « Le stationnement est déjà difficile de 9h00 à 19h30 […] Pendant cette période, il n’est pas rare que les riverains fassent demi-tour pendant un quart d’heure, même une demi-heure, pour garer leur véhicule », témoignent-ils.
L’homme politique de l’opposition Patrice Bartoloméo, qui dit habiter le quartier, évoque « un projet meurtrier pour la vie du quartier ». Trop proche du stade de la ville, l’espace vert est « le symbole d’un lieu de rencontre : il y a le basket ou le foot pour les jeunes, le boulodrome pour les vieux ».
Au nom du collectif, Sophie dénonce également les discriminations. « Nous détruisons la tour Isabe pour un parc public et nous construisons sur une zone herbeuse. »
Interrogée, la ville de Pau a répondu qu' »il est trop tôt pour se prononcer sur ce projet, qui est en cours de définition et sur lequel rien n’est encore décidé ». Un premier acte est néanmoins posé : le 26 septembre, le conseil municipal vote le déclassement de deux emprises du domaine public communal.
Comme indiqué dans les délibérations, le projet fait partie du « Programme de Rénovation Urbaine (PRU) du District de Saragosse. Cependant, l’accord signé avec l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), en date du 29 juin 2017, permet à la ville de verser une compensation foncière à Action Logement, l’un des principaux bailleurs de fonds du programme ». C’est l’île Kennedy. Ce qui fait dire à Sophie : « Les élus et les promoteurs jouent au Monopoly et nous sommes les paysans. »