Avec Olivier Jandot, professeur et historien. Chercheur un
Centre de Recherches et d’Etudes « Histoire et Sociétés » de l’Université d’Artois.
Sommes-nous en train de nous habituer à chauffer moins ?
Ses thèmes de recherche incluent l’histoire sociale et culturelle de l’hiver (survie matérielle, relations homme-climat); antécédents physiques et mentaux (variation des seuils des patients) ; histoire technique de la technologie (équipements thermiques).
Il publie en 2017 chez Champ Vallon « Les délices du feu. L’homme, le chaud et le froid à cette époque ».Ce livre poursuit son projet d’écriture terminé en 2016 « La joie de la flamme : plaisir du froid et du chaud dans la France moderne (XVIe – 18ème siècles). »
Renan Viguié, historien, spécialiste de l’énergie et du chauffage, est depuis 2016 le secrétaire scientifique de la Commission d’histoire de l’électricité et de l’énergie. Le 30 novembre dernier, il terminait son ouvrage « Le chauffage en France au XXe siècle »
Des préconisations de chauffage qui ne datent pas d’hier
Nous sommes à la mi-décembre, le temps a été froid, glacial et nous avons sorti les manteaux de laine de nos placards et commencé à utiliser l’idée de baisser beaucoup la température sur le thermostat, à l’intérieur également. Bureau. Mais c’était sans compter le retour de la pudeur notamment lors des fêtes de fin d’année. Avec les montagnes russes du mercure, il semblerait que les Français jouent un jeu énergétique annulé par le gouvernement. Avec une baisse de la consommation d’électricité par rapport à la moyenne des années précédentes. Notre rapport au chauffage a donc déjà changé ? Sommes-nous habitués au réchauffement climatique ?
Ce programme se concentre sur la relation que nous avons eue avec le froid au fil des ans. Une histoire, pleine d’enseignements dans le contexte où la réduction des échauffements entraîne souvent des réactions épidermiques.
Olivier Jandot est historien et s’intéresse à la question du chauffage à l’ère préindustrielle : « L’intérêt pour le sujet vient d’un sentiment de grand émerveillement. Quand on lit les témoignages quand les gens mouraient de froid dans les rues en hiver , des personnes retrouvées mortes dans leur lit, des histoires de personnes qui tenaient la plume de journaux proches ou écrivaient qu’elles ne pouvaient pas finir leur lettre à cause de leurs doigts gelés. Nous sommes face à un monde différent du nôtre, en termes de les conditions dans les maisons, et les sentiments durables, les relations froides qui sont différentes.
Renan Viguié, lui, est un expert dans le domaine de l’énergie et du chauffage, et pour lui : « Ces recommandations à 19 degrés, c’était du passé. Dans les années 70, on avait déjà ce genre de communication politique et dans un communiqué du ministère des Infrastructures, une enquête a été menée où les Français étaient interrogés. Ils la considéraient à la fois comme la plus efficace et la plus acceptable. Mais que sont ces 19 degrés ? Pour Olivier Jandot : « C’est le minimum requis par la loi puisque le propriétaire doit assurer une température de 19 degrés au milieu de la pièce.
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Relation avec le chauffage domestique qui a beaucoup changé
Une histoire de l’économie du chauffage en France
« La question du chauffage des bâtiments qui dure depuis des siècles. L’idée de « température de confort » remonte à la fin du 18ème siècle. A cette époque, on a commencé à réfléchir à la question du chauffage, car nous sommes en période de crise énergétique. La pénurie de bois augmente en raison des besoins de la Marine, les besoins de l’industrie croissante font que le bois devient de plus en plus cher. Une partie de la population n’y a pas accès. Pour la première fois, la température corporelle est mesurée. À cette époque, les médecins et les inventeurs considéraient qu’une température de 12 à 15 degrés chez eux était très bonne, mais à cette époque personne ne se promenait dans ses vêtements. Nous portons des vêtements dans notre maison, nous nous asseyons près du feu, nous réchauffons des corps et non des chambres. C’est à partir du 20ème siècle qu’on est passé progressivement à 20 degrés », a déclaré Olivier Jandot.
Cheminée, lien social
L’expérience du Slow Heat
S’il a été prouvé que la cheminée n’est pas le meilleur moyen de chauffer une maison, elle représente toujours un fort attrait du passé. Au fil des siècles, nous avons perdu cette unité du foyer qui a façonné l’univers, elle a été remplacée par la télévision et la radio.
Depuis des siècles, il est devenu nécessaire d’économiser le bois. C’est rare, cher et difficile à attraper. Il est lourd, donc difficile à transporter. Chaque bâton est un luxe que la plupart des gens ne peuvent pas se permettre. La plupart d’entre eux se réchauffaient avec le basson. Nous avons dû marcher dans les bois pour trouver du bois mort, nous sommes dans une communauté qui souffre d’une pénurie de feu.
Pendant longtemps, on a trouvé dans la garde-robe des vêtements faits pour l’intérieur tels que des vestes faites d’eux, des robes faites d’eux pour se réchauffer. Bossuet, par exemple, a passé la nuit à écrire avec deux manteaux sur la tête et les pieds dans un sac à ours. Enfin, le conseil de Bruno Lemaire de porter un col roulé n’est pas une blague. Pour Olivier Jandot : « Au final, on n’invente rien, on se souvient juste d’une idée claire depuis des siècles. « C’est une construction sociale faite pendant l’hiver.