Le 16 décembre 2022 s’est tenue la dernière session plénière de l’année 2022 de l’Assemblée de la collectivité territoriale de Guyane française. Les membres de la commission permanente, rendus publics, ont évoqué deux sujets très attendus ces dernières semaines : l’affaire Eoche et les frais de déplacement des élus.
Ludmia Lewis
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Publié le 16 décembre 2022 à 16h50,
mis à jour le 17 décembre 2022 à 10h52
Une assemblée plénière haute tension. Ce vendredi 16 décembre, de 9h00 à 15h30, une partie des élus de la Collectivité Territoriale de Guyane française ont pris part à une séance plénière, puis à une commission permanente au cours de laquelle différents sujets ont été abordés. Parmi eux, deux cas ont fait grand bruit dans les médias et sur les réseaux sociaux ces dernières semaines.
La première affaire concerne Alain Eoche et son projet d’ouverture d’un restaurant « Le Chéri ». La résolution relative à la mise à disposition de la maison créole située à l’angle de l’avenue Louis Pasteur et de la rue Armand Rosemon, commune dénommée Chaton – pour y exercer un commerce de restauration – a été rejetée par la commission permanente à la majorité des votants (16 voix contre 12).
Le restaurateur était en concurrence avec deux autres projets pour la location de cette propriété. Il l’aurait obtenu après deux entretiens auxquels les candidats auraient été soumis. Plus tard, la communauté a alors décidé de lui remettre les clés de l’immeuble afin qu’il puisse effectuer les démarches administratives (abonnement eau et électricité), rien de plus.
Il y a un certain nombre d’erreurs dans ce fichier, je l’admets. Le fait est que le vainqueur de cet A.M.I voulait aller vite, peut-être trop vite. Parce qu’il nous a dit très clairement qu’il est chef d’entreprise, qu’il a sept salariés et qu’il devait s’organiser pour que ces salariés ne restent pas trop longtemps au chômage technique.
Gabriel SERVILLE, Président de la Collectivité Territoriale de Guyane
Pour rappel, en mai 2022, Alain Eoche avait demandé au CTG de proposer de réhabiliter l’établissement. Justement suite à cette manifestation d’intérêt spontanée, la CTG avait publié une annonce pour « permettre à des tiers, éventuellement intéressés par l’occupation de cet immeuble, de se présenter en vue de réaliser un projet similaire ». Ce n’est qu’en novembre que les élus se sont opposés à ce projet , pointant notamment des méthodes contestables liées à l’attribution du projet.
A vous de deviner comment elle s’est déroulée, dans une opacité totale. Jusqu’à présent, Muriel Briquet et moi avons fait une liste de pièces que nous demandons à voir… Nous ne voulons pas nous les envoyer, c’est opaque […] Bien sûr, je voterai contre, et ce n’est pas contre le restaurateur. C’est comment ça s’est passé et comment, aujourd’hui, tu veux qu’on rattrape ta méthode qui est plus que discutable.
Isabelle PATIENT, élue de l’opposition à la Collectivité Territoriale de Guyane
Et pour cause, Alain Eoche aurait commencé des travaux sur cette maison créole abandonnée – propriété de la CTG – avant d’obtenir l’autorisation de réaliser ces travaux. L’accord n’était pas encore signé. Un site avancé au point que ce dernier a envoyé des invitations pour une inauguration, inauguration annulée « pour des raisons techniques » après l’exposition de l’affaire. Finalement, le projet n’aboutira pas et M. Eoche devra quitter les lieux.
Autre sujet brûlant abordé lors de cette commission permanente : les mandats spéciaux attribués aux conseillers territoriaux délégués depuis le début du mandat de Gabriel Serville. Ils permettent notamment de payer les mutations des conseillers territoriaux.