Pour la justice sociale TVA. La biographie de Patrick Pilcer…

Enfin, la réforme des retraites proposée par le gouvernement d’Elizabeth Borne aura eu un grand avantage, celui de donner aux Français le goût du débat.

Et tant mieux car notre pays manque d’une circulation organisée de la Parole. Les Elections, faute de Poutine et de la guerre en Ukraine, n’ont pas été l’occasion traditionnelle de ces grands moments démocratiques pour nous permettre de réfléchir, d’échanger et de vraiment choisir un modèle de société, ou les changements nécessaires dans notre mode de vie. . ensemble. Nous n’avons pas encore pensé à France 2050, ensemble. Et nous devons absolument faire cet effort de réflexion, individuellement puis collectivement, et c’est à nos parlementaires de rassembler cette pensée éparse et de la traduire en textes.

Pas un dîner, pas une réunion, donc, sans que le sujet des retraites soit abordé. A chacun sa solution, ne rien faire, toucher à l’âge, au nombre de rentes ou de trimestres, mieux prendre en compte la pénibilité réelle, la carrière intrinsèquement différente des femmes qui ont accouché, modifier le nombre d’heures travaillées dans la semaine et mettre mettre fin à l’absurdité des 35 heures, mettre en place une politique nataliste volontaire, etc…

Cela ne se retrouve pas du tout dans nos médias, où le binaire domine, gouvernement contre grévistes, oui/non, bon ou mauvais, mais pas la diversité du champ des possibles. Certains dirigeants de grandes entreprises en viennent même, du coup, à sortir de leur devoir de réserve et de leur neutralité, faute de se retrouver dans le miroir cathodique.

Chacun a sa solution, sa vérité, en fait sa propre expérience, sa propre vision de la vérité, et chacun a souvent un peu raison car chaque chemin est différent. En définitive, nous devrons, collectivement, par le choix de nos représentants au Parlement, décider, choisir, ajuster le kaléidoscope des possibles. Le moment est bien sûr délicat pour le gouvernement car les Français souffrent de la baisse de leur pouvoir d’achat, et ils ont, à tort, le sentiment qu’au lieu de les aider, cette réforme leur maintiendrait encore plus la tête sous l’eau.

J’ai déjà dit et écrit que l’âge n’est pas l’Alpha et l’Oméga de l’équilibre nécessaire de nos systèmes de retraite, d’autant plus que demain, et j’aurais aimé que ce soit avant-hier, il va falloir prolonger l’exercice sur la rentrée à l’équilibre du Budget français, la réduction des dépenses publiques par la refonte de notre modèle de service public.

Mais en matière de départ à la retraite, directement ou indirectement, par l’âge légal ou par le nombre de trimestres, l’âge entre en ligne de compte.

Il faut absolument souligner que l’argument majeur de la nécessité d’une réforme n’est pas, contrairement à ce qu’on entend, l’équilibre du système. Le système est en 2021 et 2022 en léger excédent, après 2020 en fort déficit, mais dans les années à venir, les recettes seront à la hauteur des dépenses.

En revanche, le niveau de vie relatif des retraités va fortement se dégrader, et la réforme doit essentiellement viser à contrer cette érosion. Cette réforme est donc nécessaire, non pas pour un équilibre comptable, mais pour que les retraités, après tant d’années de travail et de cotisations, puissent bénéficier de retraites décentes après-demain comme hier, que ces retraités soient des femmes, des hommes, ayant de longues ou douloureuses carrières ou non. C’est l’élément important de l’esprit de réforme.

À Lire  LEGO dévoile un Bowser de près de 3 000 pièces, l'un des plus grands de la collection

Je voulais vous proposer ici une autre idée, puisque tout n’est pas encore gravé dans le marbre.

Plutôt que d’atteindre l’âge légal, c’est-à-dire de stigmatiser par l’âge, plutôt que de créer des barrières, plutôt que d’alourdir nos dettes, c’est-à-dire de tergiverser, de repousser aux générations futures notre incapacité à choisir, je propose ici bien sûr d’augmenter le nombre de rentes nécessaires (avec un mécanisme de surcotes et décotes qui fonctionne déjà très bien et que nous pouvons encore améliorer), mais surtout de réduire les charges salariales et, en même temps, d’augmenter la TVA en y introduisant une certaine justice sociale , ce qui en fait non pas la TVA sociale mais la TVA de justice sociale.

On pourrait augmenter la TVA de 20 à 23 % par exemple (en orientant ces 10 à 15 milliards d’euros de plus par an directement vers l’amélioration progressive du niveau des retraites), sans toucher à la TVA sur les produits de première nécessité, sans toucher à la TVA sur les les métiers de bouche ou les travaux domestiques (restauration, boulangerie, plomberie, peinture, etc.), tout en réduisant significativement les charges, côté salarié et côté employeur, de tous mais surtout sur les salaires des plus de 57 ans.

Cette mesure aurait de nombreux avantages pour l’économie de notre pays. L’employabilité des seniors bien sûr en premier lieu, comme l’augmentation de leur pouvoir d’achat. L’amélioration du pouvoir d’achat de tous les travailleurs également. On taxerait ainsi les biens produits à l’étranger par la TVA tout en améliorant la compétitivité des biens produits en France par cette baisse des coûts. Les touristes et tous les passants paieraient aussi directement notre nouveau modèle social par leur consommation sur notre sol.

La solution aujourd’hui au problème des retraites, à l’équilibre du système mais surtout encore une fois à la préservation du pouvoir d’achat des retraités, à l’employabilité des Seniors, à la restauration de notre pouvoir d’achat, et demain à l’équilibre de nos les comptes publics ne peuvent pas passer par un seul paramètre. Il faut agir sur plusieurs leviers, appuyer sur plusieurs boutons simultanément, rentes, TVA, charges, mais aussi et surtout relancer la croissance, relancer encore plus l’emploi et réduire le chômage, renforcer les compétences techniques de nos salariés, améliorer l’employabilité des seniors, réduire la pénibilité, mieux prendre en compte les carrières des femmes, restaurer notre système de santé (ce qui compte après tout c’est notre espérance de vie sans handicap), retrouver l’excellence de notre système éducatif, favoriser la natalité dans notre pays, améliorer la justice sociale, en Bref, renforcer drastiquement notre modèle de société.

Il faut aussi arrêter de penser que travailler c’est mal, que « le travail c’est la santé, ne rien faire c’est la préserver ». Il faut cesser de vanter l’oisiveté et le Ministère du Temps Libre, mais glorifier à nouveau la Valeur Travail, véritable vecteur d’émancipation et donc de libération individuelle. Et ainsi, à force d’efforts, nous retrouverons la clé de voûte de notre Société, la pierre angulaire de Maison France, à savoir les valeurs de la République, Liberté, Égalité, Fraternité, Laïcité !

Patrick Pilcer

Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers