Un impact de plus en plus marqué pour les métiers de plein air
Pompiers : soldats du feu ou soldats du climat ?
L’année 2022 est particulièrement meurtrière pour la nature, dévastée par les incendies. En Europe, moins de 700 000 hectares étaient déjà en fumée fin août. La France, la Slovénie, l’Allemagne, l’Espagne, la Roumanie, le Portugal… sont les rares pays à sauver.
Cependant, ces phénomènes, qu’ils soient d’origine criminelle ou négligente, seraient probablement moins fréquents si la sécheresse directement liée au réchauffement climatique était moins sévère.
Cette catastrophe écologique, même si elle n’a jamais connu une telle ampleur, est sans précédent. Parmi les inondations et les incendies en milieu naturel, les sapeurs-pompiers de plus en plus sollicités depuis une dizaine d’années ont vu leur métier évoluer.
Meilleure préparation des territoires, prévention auprès de la population, renforcement et réorganisation des sapeurs-pompiers, modernisation et multiplication de leurs équipements, développement d’innovations utilisant les nouvelles technologies (par exemple, salles d’incendie, canadairs sans pilote, système d’alarme incendie connecté aux arbres, drone pompier). , etc.) … La liste est longue.
Toute la profession semble dévouée à l’idée d’adaptation aux conditions climatiques.
Les métiers en lien avec la terre et la mer, durement exposés
Mytiliculture : les coquillages, bientôt un produit de luxe ?
La mytiliculture est consciente de l’impact du réchauffement climatique sur les produits de la mer depuis 15 ans. La mortalité des moules, par exemple, est en hausse. Ce phénomène est causé par l’acidification et le réchauffement des océans qui fragilisent les coquilles.
En Charente-Maritime (France), entre 30 et 60 % des moules meurent prématurément chaque année en raison de la dégradation de l’environnement. Ensuite, l’affaiblissement des coquillages les oblige à renouveler leurs moules et à adapter leurs méthodes d’élevage, par exemple en mettant des filets autour des bouchots pour éviter qu’ils ne soient arrachés.
Les changements brusques de la température de la mer affectent également la salinité de l’eau, ce qui entrave le développement des coquillages. Aussi, certains poissons prédateurs des coquillages, qui n’étaient pas là auparavant, reviennent avec le réchauffement de l’eau.
L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a confirmé que ces phénomènes étaient liés au réchauffement climatique.
Agriculture : les événements météorologiques extrêmes détruisent les récoltes
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les pertes de récoltes agricoles dues aux sécheresses et aux vagues de chaleur ont triplé au cours des 50 dernières années en Europe.
Les catastrophes naturelles, qui peuvent détruire des récoltes entières si elles se produisent au mauvais moment, peuvent également détruire des terres cultivées. Dégradés, les sols perdent leur productivité et peuvent devenir impraticables à l’agriculture. Le GIEC prédit également que 8 % des terres agricoles actuelles pourraient devenir climatiquement inadaptées d’ici 2100, peut-être jusqu’à 30 % dans le pire des cas.
Certaines cultures sont déjà touchées : le maïs, le soja, le riz et le blé, qui auraient perdu près de 10 % de la production céréalière totale entre 1981 et 2010.
De plus, comme certaines récoltes se font plus tôt que d’habitude, nous détériorons leur qualité et rendons le travail des agriculteurs plus difficile, car ils sont contraints d’adapter le fonctionnement de leur structure et la gestion de leurs ouvriers à ces nouveaux calendriers.
La destruction des récoltes oblige à importer de la nourriture, ce qui entraîne une hausse des prix des produits pour les consommateurs.
Les agriculteurs prennent alors des mesures d’urgence pour faire face aux fluctuations météorologiques, telles que l’irrigation pour lutter contre la sécheresse et l’installation de systèmes de propulsion à air chaud pour lutter contre les gelées tardives. Mais ces solutions entraînent une consommation accrue d’eau et d’énergies fossiles.
La mise en place de pratiques agroécologiques est appréciée sur le long terme. Ce sont par exemple :
Ces pratiques permettent aux sols de retenir l’eau, renforçant ainsi leur richesse et leur résilience. Ils ont aussi l’avantage de produire une alimentation plus saine et plus diversifiée et de favoriser la biodiversité.
Apiculture : le climat, une menace de plus pour les abeilles
Le réchauffement climatique perturbe les activités des abeilles et autres pollinisateurs et les empêche de « fonctionner » correctement. Les vagues de chaleur, les vagues de froid et les fortes pluies sont mortelles pour les pollinisateurs ainsi que pour les fleurs et les plantes.
Récolter de moins en moins de fleurs, c’est récolter de moins en moins de nectar, la substance indispensable à la fabrication du miel par les abeilles. Sans miel, elles ne peuvent pas nourrir correctement leurs colonies, ce qui représente un réel danger pour elles. Affaiblis et mal nourris, ils meurent plus facilement. Il n’est pas rare qu’un apiculteur perde 50% de sa ruche en une seule année.
Ensuite, ces derniers doivent redoubler d’efforts : une meilleure aération et des déplacements plus fréquents des ruches, la sélection d’abeilles locales ou des traitements complémentaires des pollinisateurs font partie des moyens actuellement déployés.
Certains métiers plus classiques sont aussi touchés
Médecine : des consultations en lien avec le climat
Être médecin est un métier qui réserve bien des surprises ! Lors d’une canicule par exemple, les motifs de consultation sont différents : la prise en charge de personnes âgées déshydratées et dont l’état général s’est détérioré, l’aggravation brutale de maladies chroniques, notamment d’insuffisance cardiaque ou respiratoire, la nécessité d’adapter le traitement et l’hospitalisation . Par temps chaud, la population générale est sujette à l’insomnie, aux troubles anxieux et à l’inconfort, en particulier pour les personnes qui travaillent à l’extérieur.
De plus, la pollution de l’air liée à la chaleur entraîne une augmentation des allergies. Ensuite, d’autres problèmes respiratoires apparaissent, notamment de l’asthme, surtout chez les enfants. Enfin, depuis quelques années, un nouveau phénomène prend de l’ampleur chez les jeunes : l’éco-anxiété. Considérée comme la nouvelle « maladie du siècle », l’éco-anxiété comprend le changement climatique, les catastrophes environnementales (avec l’élimination d’écosystèmes entiers et d’espèces végétales et animales), les catastrophes naturelles et les phénomènes météorologiques extrêmes, la pollution de masse mondiale, la déforestation, la mer. élévation du niveau de la mer et réchauffement climatique.
Cependant, les professionnels de santé sont peu formés à ces questions et les hôpitaux s’adaptent peu au changement climatique. Il devient désormais nécessaire pour le secteur de la santé de mettre en place des stratégies d’adaptation et d’atténuation au réchauffement climatique et pour le futur Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC) de mesurer l’enjeu sanitaire !
Commerce : pas simple en zone inondable !
Les fortes pluies dans certaines régions sont très dommageables pour les entreprises situées sur la côte.
A chaque inondation, les entreprises concernées doivent fermer pour tout nettoyer, acheter du matériel, tout réinstaller, voire reconstruire… Cela peut prendre plusieurs mois pour reprendre l’activité. Ces fermetures sont financièrement pénalisantes, même si les assurances interviennent.
Il est alors nécessaire d’être au courant de chaque risque d’inondation et, dès qu’il y a alerte, d’évacuer le matériel vers un endroit sûr. Des investissements sont également nécessaires pour certaines entreprises qui entreposent des marchandises dans des conteneurs et des camions.
De nombreuses autres professions sont également touchées par le réchauffement climatique et doivent elles aussi s’adapter pour survivre.
Petite consolation, elle a un effet positif dans d’autres secteurs, qui sont en pleine expansion et recrutent pour les postes suivants : climatologues, météorologues, juristes environnement, consultants climat, projets éoliens, managers de la transition énergétique…
« C’est triste de penser que la nature parle et que l’homme n’écoute pas. Victor-Hugo, 1870
A retenir
Le réchauffement climatique nécessite une adaptation continue des méthodes de travail pour certains métiers et activités de pleine nature, terre et mer, santé ou tertiaire. L’adaptation passe souvent par une réorganisation interne, l’utilisation de nouveaux outils ainsi que des investissements humains et financiers.
Cette adaptabilité fait naître de nouvelles idées pour assurer l’avenir des activités menacées et ainsi, dans les cas extrêmes, empêcher leur disparition.
Sources : France info, youmatter.world.fr, www.tf1info.fr, Les Echos, apiculture.net, reseauactionclimat.org
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L’effet de serre est déséquilibré par les activités humaines, notamment l’utilisation des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Ceux-ci influencent artificiellement la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère et, par conséquent, augmentent le réchauffement de notre planète.
Quel monde pour 2050 ?
Ce pourrait être, d’ici 2050, l’Asie du Sud, le golfe Persique (Iran, Oman, Koweït), les pays riverains de la mer Rouge (Égypte, Arabie saoudite, Soudan, Éthiopie, Somalie, Yémen). D’ici 2070, les températures dans l’est de la Chine et dans certaines parties du Brésil pourraient dépasser 35 °C.
Que se passera-t-il en 2050 ? La planète deviendra de plus en plus peuplée et ses habitants se rassembleront dans les villes. Les technologies créeront plus de richesse, mais il faudra tenir compte des inégalités et de la durabilité. La population mondiale atteindra 9,8 milliards de personnes en 2050 et sera concentrée dans les villes[1].
Quelles villes vont disparaître sous l’eau ? En Europe, Londres (Royaume-Uni) ou Venise (Italie) ne sont pas en reste. En France, des villes comme Bordeaux et ses environs, la région de Saint-Nazaire et les villes côtières de Montpellier pourraient être les premières à disparaître sous les eaux.
Où habiter pour éviter le réchauffement climatique ? Sur le littoral méditerranéen, la Camargue et les villes de Sète, Marseille, Toulon et Nice partageront le même sort.
Où sera la mer en 2050 ?
La Chine continentale, le Bangladesh, l’Inde, le Vietnam, l’Indonésie et la Thaïlande sont les pays où le plus grand nombre de personnes devrait être en dessous des niveaux moyens annuels d’inondations côtières d’ici 2050.
Quel sera l’état de l’océan en 2050 ? Projections pour 2050 Les scientifiques prédisent que le niveau de la mer augmentera de 25 à 30 centimètres le long des côtes américaines au cours des trente prochaines années, soit l’équivalent de l’augmentation totale observée au cours des 100 dernières années.
Quelle élévation du niveau de la mer en 2050 ? Si les niveaux actuels d’émissions sont maintenus jusqu’au milieu du siècle, l’augmentation serait d’environ 21 cm en 2050 et 58 cm en 2100. d’ici 2050 et 75 cm d’ici 2100.
Quelles sont les côtes françaises menacées par la montée de la mer ?
La plupart d’entre eux se trouvent sur la façade atlantique (31 en Nouvelle-Aquitaine) et dans l’ouest de la France (41 en Bretagne et 16 en Normandie). La Guadeloupe, la Martinique et la Guyane sont également concernées.
Quelles villes de France sont les plus menacées par l’élévation du niveau de la mer ? 1. Calais (Hauts-de-France) La ville la plus menacée par l’élévation du niveau de la mer d’ici 2100 est Calais, Hauts-de-France, avec 98,5 % de son territoire susceptible d’être en dessous du niveau de la mer.
Qui est le principal responsable du changement climatique ?
Aujourd’hui, le réchauffement climatique touche en effet principalement les hommes, l’industrie, les transports, l’agriculture intensive et la construction (chauffage), qui ensemble détruisent peu à peu la planète. Il est donc important de réduire notre consommation et notre pollution.
Quelles sont les causes, les effets et les solutions du changement climatique ? Réchauffement climatique : causes, effets et solutions…
- Conditions météorologiques plus fréquentes et plus sévères.
- L’air sera moins sain.
- Des taux plus élevés d’extinction de la faune.
- Des océans plus acides.
- Le niveau de la mer monte.
Quelles sont les trois causes du réchauffement climatique ? En particulier, l’énergie (électricité, chauffage) et les carburants pour les transports (principalement les voitures, mais aussi dans une certaine mesure les avions ou le transport maritime) sont ceux qui influencent la production mondiale.
Quelles sont les causes du changement climatique ? Les combustibles fossiles, à savoir le charbon, le pétrole et le gaz, sont de loin les principaux contributeurs au changement climatique mondial ; ils sont responsables de plus de 75 % des émissions de gaz à effet de serre et de près de 90 % de toutes les émissions de dioxyde de carbone.
Quel est la chose qui pollue le plus au monde ?
Secteur de l’énergie La production d’énergie et d’électricité est la championne des secteurs polluants. Il est à l’origine de 31,5 % des émissions de GES.
Qu’est-ce qui pollue le plus ? Les éléments les plus polluants de la planète En effet, les gaz émis par les voitures, les déchets du quotidien, les fumées des usines ou encore les déchets des égouts et ceux abandonnés en pleine nature sont les principaux agents de pollution.
Qui a découvert le changement climatique ?
Svante Arrhenius, le scientifique suédois pionnier qui, en 1896, a estimé pour la première fois l’ampleur du réchauffement dû à la combustion généralisée du charbon, a salué ce changement comme bénéfique, conduisant à « des climats plus justes favorisant les climats plus froids de la terre ». »
Quand le changement climatique a-t-il commencé ? De 1961 à 1990, une réduction progressive de la lumière solaire atteignant la surface de la terre a été observée. Ce phénomène est connu sous le nom de « gradation globale » et est généralement attribué aux aérosols provenant de la combustion des biocarburants et des combustibles fossiles.
Qui a inventé le changement climatique ? L’expression « réchauffement climatique » apparaît pour la première fois cette année-là. Il a été inventé par le climatologue Wallace Broecker dans la revue Science. À la fin des années 1970, la science avait créé des modèles généraux de circulation atmosphérique mondiale.
Qui a alerté sur le changement climatique cause par l’homme ?
Ces mots appartiennent à Svante Arrhenius (1859-1927). Ce Suédois reste inconnu. Pourtant, il est probablement le premier scientifique à alerter sur les dangers du réchauffement climatique, un siècle avant la création du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en 1988.
Quand le GIEC a-t-il confirmé que le réchauffement climatique était d’origine humaine ? Le 5e rapport du GIEC nie que le « plateau » des températures mondiales observé depuis 1998 jette un doute sur le réchauffement climatique. Le document confirme également l’impact des activités humaines sur le climat.
Comment a commencé le changement climatique ?
Il peut s’agir de variations naturelles, dues par exemple au cycle solaire. Cependant, depuis les années 1800, les activités humaines sont la principale cause du changement climatique, principalement par la combustion de combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz.
Qui cause le changement climatique ? Le dioxyde de carbone est la principale cause du changement climatique induit par l’homme. Il reste très longtemps dans l’atmosphère. D’autres gaz à effet de serre, tels que l’oxyde nitreux, restent dans l’atmosphère pendant de longues périodes. D’autres substances ne produisent que des effets à court terme.
Quand le réchauffement climatique a-t-il commencé ? L’évolution des températures moyennes annuelles en France métropolitaine montre un réchauffement depuis 1900. Ce réchauffement a un rythme variable et est particulièrement prononcé depuis les années 1980. Sur la période 1959-2009, la tendance observée est d’environ 0,3 °C pour chacun. décennie
Comment est apparu le changement climatique ?
L’augmentation des gaz à effet de serre due aux activités humaines piège une partie de ce rayonnement, ce qui fait monter les températures de surface jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre soit trouvé. C’est la principale cause du réchauffement climatique observé ces dernières décennies.
Quand le réchauffement climatique a-t-il commencé ? Définitions du réchauffement climatique Aujourd’hui, quand on en parle, c’est le phénomène d’augmentation de la température sur Terre entre 100 et 150 ans. Depuis le début de la révolution industrielle, les températures moyennes sur terre n’ont cessé d’augmenter.
Quelle est la conclusion du changement climatique ?
Tout indique que le réchauffement climatique récent perturbe profondément les écosystèmes terrestres, notamment le caractère précipité des phénomènes printaniers (apparition des feuilles sur les arbres, migration des oiseaux, ponte des œufs) et le déplacement de l’aire de répartition des espèces animales. et plantes
Quel est le but du changement climatique ? L’objectif à long terme pour la planète, défini dans cet accord, n’est pas seulement de limiter le réchauffement bien en dessous de 1,5 ou 2°C, mais d’atteindre « un équilibre entre les puits anthropiques et les émissions de gaz à effet de serre dans la seconde moitié du siècle ». » (â¦)
Quels sont les effets du changement climatique ? Ce réchauffement entraîne une expansion de l’eau de mer, contribuant à l’élévation du niveau de la mer. Les glaciers de montagne et la couverture de neige ont diminué en moyenne dans les deux hémisphères.
Quelles sont les solutions pour s’adapter au changement climatique ? Il est nécessaire d’améliorer les connaissances et de mettre en place des systèmes d’alerte et de surveillance. Au niveau individuel, vous pouvez vous adapter au changement climatique en adoptant des comportements qui réduisent votre vulnérabilité et réduisent les émissions de gaz à effet de serre.